Vietnam, au Nord la Chine !

Les zones frontalières du Vietnam et de la Chine ont été depuis des décennies l’objet de tensions militaires et de guerres (1984). Sur la base d’un accord ancien entre la Chine et la France, ces lieux montagneux ont fait l’objet d’une démarcation de frontière sur 1300 kilomètres mais les bornes frontières entre les deux pays ne sont finies d’être posées que depuis dix ans. Une longue ligne entre le Laos à l’Ouest et le Golfe du Tonkin à l’Est.

Les deux peuples se détestaient en quelque sorte du fait de leur histoire. L’Histoire ancienne où les peuples nomades du Sud de la Chine furent peu à peu poussés et expulsés par l’Empire du Milieu, certains comme les Thais vers les terres montagneuses et le Mékong, d’autres les Viets vers la mer et l’Empire Cham qui peuplait la péninsule du Tonkin à la Cochinchine.

L’Histoire récente du XXième siècle où le communisme conduit par Ho Chi Minh repoussa d’abord la colonisation française épanouie dans le Delta du Mékong, puis sorti vainqueur de la guerre avec les Etats-Unis, était soutenu par l’Union Sovietique et non par la Chine maoïste. Celle-ci soutenant d’ailleurs les Khmers, ennemis traditionnels aussi des Vietnamiens.

Encore plus récentes sont les démélées et tensions des deux puissances militaires pour le contrôle de certaines îles de la Mer de Chine (les Paracels, les Pratas et les Spartleys entre autres). La Chine imposant ses vues et son appétit.

Néanmoins, les deux pays se félicitent d’avoir maîtrisés quasi parfaitement la pandémie du Coronavirus et sont sur le point de réouvrir la frontière en célébrant officiellement ce mois-ci le vingtième anniversaire du Traité de démarcation signé entre les deux pays.

En ce moment, crise du Covid oblige peut-être, les relations à la frontière semblent s’améliorer (on part de loin !). Les Vietnamiens ont réagi très vite lorsque l’épidémie s’est déclenchée à Wuhan et ils avaient fermé leur frontière aux Chinois, avaient annulé tous les transports aérien dans les deux sens et pris des mesures barrières et de confinement (znviron 300 cas et un seul décès).

En quelque sorte, cet épisode est l’occasion d’une relation de type amical entre deux puissances ennemies et d’un pas hypocrite vers une plus grande coopération entre eux. Une normalisation post-Covid qui devrait se poursuivre sans doute bientôt avec l’achat de vaccins chinois actuellement en cours d’évaluation.

La Chine est sans doute prête à travailler avec le Vietnam mais celui-ci n’est certainement pas prêt à accepter un corridor commercial. La coopération a ses limites. Elle vise probablement plus à la paix qu’au développement commun et la prospérité partagée… à la chinoise.

Personne n’est dupe.

JMDF

Des tensions en Mer de Chine

Lors de manoeuvres militaires dites de « haute intensité » durant le mois de juillet dernier des « incursions » chinoises dans les eaux territotiales taiwanaises que les Chinois estiment les leurs puisqu’ils ne reconnaissent qu’une seule Chine, sont apparues et ont inquiété.

Aussi, le 22 septembre 2020, la République de Taiwan a conduit à son tour un exercice militaire important simulant une réponse à une éventuelle attaque aérienne chinoise. Cet exercice a impliqué toutes les bases aériennes du pays, ainsi que les unités de missiles sol-air et mer-air.

La Présidente de la République, Tsai Ing-wen, en se rendant sur une base aérienne (Penghu, dans le détroit de Taiwan), pour apporter son soutien aux forces chargées de la défense aérienne du pays, aurait déclaré : Ne sous-estimez pas nos capacités à nous défendre !

JMDF

Les Thais qui ont tout perdu n’ont plus peur, mais …

L’opinion publique ces derniers mois en Thailande évolue grandement vers une sourde gronde. Les Thailandais sont de praticiens du « sabai sabai », le tout va bien même quand tout va mal.

Or, en ce moment de crise Covid 19, et de post-Covid, avec des frontières fermées, une compagnie aérienne nationale quasiment en faillite et des exportations en baisse, la pauvreté grandit et la misère parfoit réapparait dans un pays dont la première des richesses était le tourisme.

La nature est toujours belle. Elle est toujours là. Les Thais sont toujours aussi charmants et accueillants mais ils s’interrogent de plus en plus, notamment sur l’après Covid et la réouverture massive du pays aux touristes, d’après quelques sondages d’opinion qui n’ont dans ce pays qu’une valeur assez relative. La crise économique révèle les inégalités et la société prend conscience que les riches sont protégés et les pauvres toujours plus pauvres. D’ailleurs, les riches sont au pouvoir et les pauvres doivent se taire sinon la prison.

Ce qui est plus grave et plus visible, ce sont les manifestations qui se multiplient. Notamment les étudiants de Bangkok, habillés de noir sans doute pour faire oublier les chemises jaunes et rouges des années 2010. Ils réclament chaque jour et de plus en plus fort plus de démocratie. Les leaders du mouvement sont arrêtés, les réseaux sociaux surveillés, mais le mouvement continue confirmant que les esprits ne supportent plus les militaires au pouvoir et la Constitution rédigée, par eux, pour leur être favorable.

L’absolutisme s’est installé dans le Royaume avec un binôme : Forces Armées et Monarchie. Peut-il basculer parce que 10% de chute du PIB jette à la rue les victimes, les chômeurs, les sans-logis de Bangkok et bientôt sans doute les centaines de milliers d’étudiants nouveaux diplomés sans emploi et sans avenir ?

– Non, parce que la moitié de la population de Bangkok est d’origine chinoise et que les Chinois sont présent dans ce « corridor » avec le financement de projets pluriannuels et qu’ils vont demander aux autorités thailandaise, avec un sens de la diplomatie évident, la même fermeté que celle qu’ils appliquent à … Hong Kong !

JMDF

Sri Lanka, situé au bout d’un corridor ?

Le Sri Lanka (et ses 22 millions d’habitants) est pris au piège chinois? Certes il ne situe pas au bout d’un corridor qui passerait par l’Inde puisque que les deux grandes nations asiatiques s’affrontent sur tous les plans mais la belle île se trouve situé sur les routes de la Soie ! Tout le commerce de l’Océan Indien est visible et à vol d’oiseau du port de Colombo ! La route maritime la plus utilisée au monde. Au coeur du commerce international entre les grands continents…

Les autorités Sri Lankaises (le Président Rajapaksa !) qui ont mis fin à la guerre qui ravageait le pays, sont parvenus à leurs fins grâce au soutien financier et politique chinois. Notamment la volonté de cacher les exactions de milliers de morts. Ce faisant ils se sont mis entre leurs mains. Y compris pour financer les élections présidentielles.

La Chine était prête à tout financer. Les grandes rêveries des dirigeants dont les succès tournaient les têtes. Les Chinois ont accepté de financer tout ce qu’ils pouvaient pour des projets délirants. Des milliards de dollars « empruntés » au grand frère par des autorités corrompues que la démocratie nouvelle srilankaise n’a pu contrer sauf à changer de Président.

Les Chinois en 2015 se sont vu confier – entre autres – la réalisation d’un projet pharaonique, une cité lacustre à 1 milliard de dollars, devant le rivage de Colombo, à Hambatota, un fief du Président. Une fausse presqu’île avec un nouveau port. Les Srilankais se sont montrés incapables de le faire avancer avec une gestion saine. Des millions de dollars chinois engloutis et peu à peu la non rentabilité du projet l’a conduite à la faillite, du projet et des promoteurs.

C’est pour cela que le gouvernement, incapable de commencer à envisager de rembourser les emprunts s’est trouvé à négocier pendant des mois et des mois avec les bailleurs de fonds chinois et l’entreprise chinoise imposée par le contrat pour éviter les appels d’offres internationaux. Pas d’autre solution que … ?

Que de céder cet enclave pour une durée de 99 ans à l’Empire chinois !

Et ceci avec 6000 hectares de terrains situés autour de cette presqu’ile. La presqu’ile était fausse mais les terrains de vraies propriétés srilankaises ! Aussi, le gouvernement chinois avait réussi son coup au bout d’un corridor faisant partie de sa stratégie : s’assurer pendant un siècle un pied-à-terre chinois ouvert sur l’Océan Indien. L’une des routes les plus fréquentées au monde aux mains du commerce et de la puissance chinoise ?

Une base navale toute neuve pour y accueillir ses navires, ses sous-marins et tout ce qui va avec pour surveiller toute la zone. Bref, la stratégie des routes de la Soie, non seulement avance pas à pas mais peut vraiment, avec des finances et des services secrets efficaces, aller très vite pour prendre le dessus sur un projet voire sur un petit pays.

CQFD

JMDF

Tout LAO, zen la guerre froide !

Le Laos pourrait bientôt apparaître comme la première victime de la politique des corridors que la Chine a mise en place ces dernières années. Pour développer son économie et sa grandeur tout en faisant miroiter celles des autres.

Les laotiens n’ont pas été très prudents alors qu’ils sont le premier pays au sud de la Chine à devoir se méfier de l’impérialisme chinois puisque c’est comme cela qu’il faut l’appeler au vingt et unième siècle. Un premier corridor passe par le Laos pour joindre la Thaïlande.

La province de Bokéo au Nord-Ouest, frontière avec le Myanmar et la Thaïlande (Chiang Rai) riche en or, en saphir, en teck et en biodiversité, depuis une dizaine d’années envahies de Chinois a été comme « vendue » par le gouvernement autochtone au puissant voisin. Un peu à la manière dont les Cambodgiens ont ensuite accepté de confier la grande station balnéaire de Sihanoukville, le port en eau profonde et toute la province industrielle, près de Koh Kong !

Complices des Chinois par intérêt, les Laotiens (membres de la Commission du Bassin du Mékong) ne critiquent jamais ouvertement les barrages effectués en Chine en amont du grand fleuve régional MEKONG, tout simplement parce qu’ils en font autant sur tous les affluents locaux de celui-ci. Seuls les pays du Sud peuvent se plaindre que le Mékong n’est plus ce qu’il était et que les poissons disparaissent.

Mieux même le Laos accepte avec un sourire zen les capitaux chinois pour tous les investissements de base nécessaires à son dévelopement en grandes infrastructures notamment pour la production d’électricité, et ne se rend pas compte que les largesses capitalistiques ont un sens en diplomatie et qu’une stratégie « gagnant-gagnant » est en marche. Le pays pauvre est maintenant riche en électricité, force barrages (l’un d’eux construit par les Chinois s’est quand même récemment écroulé !).

Ainsi, le pays s’endette régulièrement et tranquillement. Ce n’est pas le premier et ce n’est pas le dernier. Vlan, il ne peut plus rembourser ses dettes en plein milieu d’une crise Covid inattendue (pays fermé sans liaison aérienne extérieure). De sorte que la Société nationale d’électricité EDL (Electricité du Laos, comme EDC au Cambodge) atteinte de surendettement vient de perdre pied et pouvoir. C’est la Société China Southern Power Grid qui met la main dessus. Voilà comment les Chinois vont maintenant gérer l’électricité du Laos.

Une petite partie du Laos est passé à la trappe de la guerre froide tout sourire (jaune !). Pauvre Mékong, nouveau Fleuve Jaune.

A qui le tour maintenant ? Si pas Lao, plus bas ?

JMDF

Erdogan dégaine, l’empire otto man.

Papa Erdogan devient la tête de Turc de tout le monde civilisé et des historiens sérieux !

En effet, son Empire Ottoman repris dans des discours sulfureux n’est pas sans rappeler la chute de l’Empire Romain ou celui pas si vieux de Napoléon 1er ! Or il lui fait dire des choses au XXI ième siècle comme si les Grecs ne pouvaient pas eux aussi remonter … à la Grèce Attique !

L’Italie c’est-à-dire ROME dans un accès de folie devrait revendiquer la Grèce, la Slovénie, la Perse et la Gaule, n’est-ce pas ? Et pourquoi pas l’Homèrique Afrique du Nord !

L’Espagne séculaire devrait dans l’Europe nouvelle rappeler que le Saint Empire Romain Germanique avait fait de Madrid la puissance des Pays-Bas, de la Belgique et de la Bourgogne.

Les Anglais brexiteurs ne peuvent plus réclamer Bordeaux et ses vignes mais en somme pourquoi pas de Calais ?

Mais les Français de l’époque sont-ils encore les rois en Suède ? – non, Herr Dog, âne.

A ce petit jeu-là du monopoly de l’Histoire européenne, les Portuguais pourraient même revendiquer le Brésil, les Canadiens l’Alaska et les Français le Québec et la Louisianne !

Papa Erdogan connait l’Histoire quand elle l’arrange parce qu’il a enfin compris que l’Europe était chrètienne et que les Croisades ne furent pas un épiphénomène musulman jusqu’à la défaite navale de l’Empire Ottoman à Lépante (1571). Se souvient-il de la campagne d’Egypte (1800) de notre émissaire Bonaparte et de l’invasion de la Syrie ottomatique qui s’en est suivie ?

Depuis combien de temps les Turcs perdent les guerres et … gagnent des emplois dans l’Europe chrétienne ?

En effet, la chute est cruelle. Il y a un siècle les Turcs, passés de monarchies absolues en dictatures militaires, avaient choisi de soutenir les Allemands contre les Alliés. Fallait pas Papa ! Et c’est aussi la période des génocides dont vous ne parlez pas, Papa. Il y en eut trois. Mais vous ne devez pas savoir bien compter. En Histoire on ne compte pas. On mange les dates. On revendique… n’est-ce pas ?

On brûle les papiers d’Arménie ; ça sent bon chez nous !

Cela sent de plus en plus mauvais chez vous. Ne faites pas d’histoires…

L’Empire Ottoman ne ment pas Papa ? Les pentes à venir vous rapprochent de la Méditerranée. Oui, allons tous nous faire voir chez les Grecs, ce sont quand même eux la base de notre Histoire constante (tinople) !

Erdo-Gun dégaine … L’Empire Otto ment …

JMDF

Deux sortes d’étrangers en Extrême-Orient

La pandémie de Covid-19 en Thaïlande et dans les pays voisins d’Asie du sud-est soumis aux mêmes strictes règles sanitaires, permet avec un peu de recul de découvrir qu’il existe bien deux sortes de « foreigners » dans ces endroits propices pour le tourisme mais aussi cibles de l’aboutissement des rêves de résidence pas chère au soleil !

En fait, il y en a même trois sortes. Tout d’abord cette engence qui se déplace par hordes et disparait aussitôt. Surtout lorsqu’il y a un danger. On les appelle les touristes et ils ont fui les destinations de vacances pour se confiner avec leurs amis indigènes. La gêne est pour les pays touristiques en question qui en souffrent énormément maintenant économiquement et pour longtemps.

Et puis il y a les résidents. Ceux qu’on appelle en Thailande les «farangs» ! Certains sont des résidents de longue date ou permanents et se sont trouvés enfermés dans leur lieu de vie sans pouvoir en sortir depuis des mois. Les autres, ceux qui sont restés coincés à l’extérieur de leur pays de résidence par le confinement indigène puis par l’absence de vols de retour… sont ceux qui connaissent fortement en ce moment la frustration de ne pouvoir rentrer chez eux !

En fait, chez ceux qui sont restés coincés dans ces pays de rêve sans pouvoir rentrer voir leur famille cet été dans leur pays d’origine, il y a aussi deux catégories : ceux qui ont des revenus financiers assurés ou en provenance de l’étranger et qui ne souffrent pas actuellement. Au contraire, ils sont pour la plupart encore plus heureux d’être débarrassés des touristes bruyants et envahissants, de ne plus manquer de sièges dans le métro et de couchettes dans les trains, de ne plus avoir de supermarchés encombrés et même … de pouvoir aller à la plage sans qu’elle soit bondée !

Et puis ceux qui ont tout perdu sur le plan économique parce qu’ils vivaient du tourisme… Perte de revenus, perte de chiffres d’affaires, perte d’emploi, perte de valeur de leur bien ou de leur commerce invendable … Certes les prix baissent et le coût de la vie leur permet de survivre mais ils ont l’impression d’avoir tout perdu et rêvent de quitter le Siam ou le Mékong dès que possible.

Le plaisir de vivre n’est pas le même en ce moment dans les différents pays de l’extrême orient. De plus, les griefs contre les autoristés de chaque pays augmentent. Les Thais n’aiment pas les farangs. Les Khmers veulent les faire payer. Les Viets se méfient des cas importés. Tous imposent des quarantaines et verrouillent les libertés et surveillent les déplacements et les agissements.

Et puis, les autorités, gouvernementales et autres, de ces différents pays se sentent les mains libres et moins de regards étrangers posés sur eux. Ils en profitent pour durcir les règles de vie sociale et politique et imposer des mesures limitant les libertés à leurs citoyens trop souvent traités ces derniers mois comme des esclaves qui doivent se taire.

D’ailleurs, les prisons seraient pleines !

JMDF

La soie de lotus, avenir et haute couture

Le lotus ! Toute une imagerie traditionnelle et moderne à la fois. Loin d’Epinal mais proche du Mékong.

Le lotus est le symbole du bouddhisme. C’est une plante qui vit dans l’eau, dans les marais, les terres abandonnées parce qu’inondées mais les saisons des pluies tropicales lui donnent de l’élan et les lieux de cultes en regorgent. Les fidèles, croyants ou non, se rendent dans les pagodes avec des bouquets de fleurs de lotus. Les fleurs sont éphémères et rappellent la vie en étant offertes aux ancêtres. Elles s’ouvrent et perdent un pétale, puis deux, puis meurent…

Les enfants récupèrent les graines de lotus une fois les pétales tombés. Elles sont un coupe-faim au goût d’amande.

Le lotus plonge ses racines dans la vase tranquille couverte d’eaux de pluies accumulées. La tige sort des profondeurs de la matérialité de la vase comme un objet précieux sortirait de la tourbe ou de la saleté mise à l’écart. Comme un diamant sortirait du feu tenu à grande distance…

La beauté ne naît pas, elle apparaît.

La tige s’élève soudain pour donner de l’allure à cette pensée qui monte vers le ciel. Timidement d’abord, entre deux feuilles flottantes et avec un bouton prometteur dont la seule forme est déjà une perfection, un sens de la perfection, une attirance vers l’autre dimension à atteindre… Un bouton de lotus est une oeuvre d’art. Dans l’eau. Made in Nature…

La fleur s’épure par l’élévation vers la lumière. Elle s’épanouit au soleil tropical avec calme, délicatesse, grandeur, comme une illumination. C’est cela qui la rend si proche de l’enseignement du Bouddha et de la recherche de l’élévation de soi.

Or, depuis peu, les sages bouddhistes doivent revoir leur dogme, ce sentiment de simplicité de la fleur de lotus et de sa majesté gratuite, qui grandit comme une âme qui s’élève. En effet les fibres de tige de lotus par un travail long et minutieux de dépeçage de la longue tige flexible permettent désormais de tisser sur un métier de vrais fils de soie.

La vanité de porter des vêtements en soie issue de la culture des vers à soie et des mûriers rencontre soudain la flamboyante fleur de lotus venue très timidement d’un ailleurs inconnu. La tige est en soie et elle apporte une concurrence textile que personne n’avait imaginée il y a quelques années.

La fleur tressaille déjà. D’ordinaire si bon marché elle risque peu à peu de de croître en richesse car bien des designers occidentaux s’intéressent désormais aux textiles tirés des fibres de tiges de lotus. Produites actuellement de manière très artisanales au Myanmar, au Cambodge et au Vietnam, elles sont porteuses d’avenir !

Soie de lotus, « basse culture et haute couture » ?

Un textile d’avenir venu des ces pays pauvres. Qui l’aurait cru ? Mais un travail assez long et encore artisanal ce qui freine le progrès. 170 mètres de fil de soie sont extraits de 260 tiges de lotus. Il en faudrait combien pour faire un mètre de tissus soyeux.

Le peu qui se produit actuellement est très recherché par la haute couture. C’est au Vietnam que le gouvernement prend ce projet innovateur au sérieux et étudie son développement au Ministère des Sciences.

Ensuite, un voisin ?

JMDF

L’Asie comblerait son retard sur l’âge du mariage ?

L’Asie est sur le plan familial et civil parfois en retard sur l’Occident en matière de droit des enfants et de l’âge d’accès au mariage. Il est vrai que le droit coutumier et le droit religieux sont parfois plus importants dans certains pays que les règles civiles, en particulier pour les filles dont la nubilité est souvent inférieure, de fait, à l’âge légal.

L’on sait qu’en Inde les mariages peuvent être anticipés pour les très jeunes filles en fonction principalement de l’accord de leur père, voire de la grande famille. L’âge est souvent différent pour les filles et les garçons. L’an dernier en Indonésie l’âge minimum d’accès au mariage pour les filles est passé de 16 ans à 19 ans. En Corée du Sud la majorité civile est à 19 ans et bien des services ne sont pas accessibles avant cet âge.

Au Cambodge, 20% des jeunes filles se marient avant 18 ans et 2% à 15 ans ! Mais le royaume a signé la convention internationale des Droits de l’Enfant et la règle va tendre dans les prochaines années à aller vers 18 ans pour le mariage alors que la majorité civile dans le royaume est supérieure.

Dans certains pays d’Extrême-Orient, les règles sont nettement plus strictes et la majorité légale la plupart du temps est à 20 ans (18 en France pour rappel) ! En Europe la majorité civile est à 16 ans seulement en Ecosse. Mais pas le droit de vote alors que plusieurs pays européens pensent actuellement à abaisser le droit de vote à 16 ans mais sans toucher à la majorité civile et pénale ?!

Les jeunes de moins de 20 ans, en principe en Thailande, au Vietnam et au Cambodge, ne peuvent pas accéder à certaines activités ou fréquenter les bars ou boites de nuit ! En principe ! Une relation avec des jeunes de 18 ou 19 ans est donc passible du délit de « détournement de mineur ». Encore que pour les rencontres et le mariage la décision repose avant tout sur la famille. Et puis attention dans certains de ces pays l’âge se calcule à partir de la grossesse, c’est-à-dire 9 neuf mois avant la naissance. Le jeune est donc en fait plus jeune que son âge ! Dans d’autres pays c’est le premier janvier de l’année civile qui compte…

Quelques temps après le Japon, où la population est vraiment vieillissante, le gouvernement de Taïwan est en train de soumettre au vote des députés un amendement au Code civil ramenant de 20 ans à 18 ans l’âge de la majorité. De ce fait, l’âge légal du mariage passerait également à 18 ans pour les deux sexes.

JMDF 

DONVIRAO, un artiste est né !

La Galerie d’ART de l’Hôtel SOFITEL à Phnom Penh accueille depuis quelques jours un artiste étonnant et … Français !

DONVIRAO est le nom d’artiste de Douglas Victor Nathaporn Rahotan, né en France, en 1998, à une époque où son grand-père était déjà installé au Cambodge.

Le jeune Douglas s’intéresse très tôt aux multiples formes d’expression artistique dont le dessin mais il est animé par une grande curiosité et son énergie le pousse vers l’expérimentation et l’innovation. Aussi vers l’aventure…

Abandonnant ses études, ses dessins et sa vie en France, dès 2014 ( à 16 ans !), il part comme un enfant perdu au Cambodge rechercher une partie de sa famille dans la province de Kampong Som et il vit là quelques années au contact des tragédies récentes du peuple cambodgien. Sans doute rencontre-t-il à ce moment-là un trouble chez les Cambodgiens qui l’accueillent simplement. Sentiment qui rejoint son propre questionnement à la fois sur son environnement et sur l’ailleurs et les ailleurs vers quoi il se tourne.

Son tempérament artistique se creuse dans le tourbillon de la découverte d’un monde, d’une tragédie et de couleurs. La recherche d’un « autre monde » dans la douleur d’un « way of life » particulier dans cette province d’un petit royaume en tragédie permanente.

C’est en 2018 que naît Donvirao lorsque Douglas s’installe finalement dans la capitale. A Phnom Penh, il veut vivre et créer. Artiste autodidacte, il veut aussi prendre le risque de créer ses propres produits de peinture. Sa façon particulière de manipuler un mélange de plusieurs ingrédients le conduit à une forme de création unique qui aujourd’hui sort de son atelier (la chambre de son grand’père !).

 Repéré par ReCréation-Cambodia, il vient d’être accueilli en pleine crise du Covid par THE GALLERY du Sofitel Phnom Penh. Ses créations à base de résine produisent un art autant cosmique qu’organique. Les œuvres exposées sont sublimes et même dans l’abstraction, elles prennent sens. Elles ne laissent pas indifférentes.

Douglas explique que sa recherche tend vers des courants artistiques oubliés. Il cite la paréidolie, un phénomène psychologique impliquant un stimulus vague et aléatoire (souvent une image ou un son) perçu comme significatif. La recherche de la symbiose entre couleur, gesture et texture conduit chaque œuvre vers un sentiment de mystère où la profondeur se confond avec le mouvement.

« L’intensité des coloris, les formes exacerbées et formation de fractales ainsi que le trait et les paternes créent une réponse viscérale chez le spectateur, et la gestalt d’ensemble est l’un des principaux véhicules de ce genre de pouvoir émotionnel, » déclare Donvirao.

Ses peintures d’Art abstrait contemporain, pour la plupart, suggèrent une vision d’autres mondes à l’échelle du plus grand et du plus petit. Il y a dans ses œuvres à la fois la certitude qu’un ailleurs existe et le choc des couleurs de ce temps covidien.

Impressionnant à 22 ans ! Ne manquez surtout pas, si vous le pouvez, les vingt tableaux magnifiquement exposés au Sofitel Phnom Penh jusqu’au début novembre 2020.

JMDF