Le royaume de Siam ne va pas bien

« Libérez la Jeunesse » entend-on en ce moment !

Les choses ont vraiment changé dans le royaume ces derniers temps et pas en bien. Avec Rama X, c’est un militaire qui est au Palais et avec lui une Constitution a été adoptée favorable à la Junte militaire (de 2014) qui s’est arrangée pour gagner « ses » élections en 2019.

Le demi-peuple ne s’y trompe pas (le pays est très divisé) et se trouve de bien mauvaise humeur depuis le début de l’année 2020. Après avoir écarté un homme politique démocrate Thanathorn et populaire malgré sa richesse, après avoir fait disparaître au Cambodge des opposants au régime, le pouvoir autoritaire en place doit faire face à des réactions populaires : de grands rassemblements étudiants pro-démocratie. Interrompus quelques mois à cause de la crise sanitaire, ils ont repris depuis la mi-juillet avec une énergie renouvelée. Le dimanche 16 août ce sont 10 000 personnes qui ont osé défiler à Bangkok.

Ce qui est nouveau et qui se révèle avec surprise comme un vrai changement politique c’est que la contestation qui touche les bases du régime. C’est-à-dire la royauté.

Les cris contre les injustices (le Ministre de l’Economie a bien démissionné) continueront, c’est certain, réclamant au moins de la compétence et de l’équité, au-delà des barreaux des prisons et des chaînes que l’on impose aux prisonniers comme au Moyen Age… La Thaïlande entre dans une période plus que trouble. En eaux troubles. Elles finiront dans dix ans dans le Golfe de Siam ?

JMDF

Justice cambodgienne point faible ?

La Justice est parfois un point faible des démocraties occidentales ou un point sans cesse constesté par les oppositions, quelles qu’elles soient, ou même parfois critiquée parce que trop liée aux moyens financiers nécessaires pour y accéder, notamment le coût des avocats de la défense. Mais elle est un élément essentiel dans tous les pays démocratiques.

La Justice peut être considérée comme le pilier principal d’une démocratie juste après les Elections libres et devant ou quasiment au même niveau que la liberté de la Presse. Elle est particulièrement nécessaire et attendue par les citoyens si elle n’est pas corruptible.

Au Cambodge, le Gouvernement vient de faire signer par le Roi Norodom Sihamoni un Décret important de mise à l’écart, ou à la retraite en quelque sorte, d’une cinquantaine de magistrats. Des procureurs et des juges de différents tribunaux de province ainsi que des Cours régionales d’appels sont désormais remplacés. C’est une nouvelle génération en somme qui arrive là sur la Justice du pays.

29 des 39 nouveaux juges sont affectés dans les 20 provinces et 15 nouveaux procureurs également sur ces 20 provinces.

Changement de procureurs aussi au Tribunal municipal et à la Cour d’appel de  Phnom Penh.

Cette bouffée d’air frais sur la Justice cambodgienne ne peut que faire du bien dans cette période un peu irrespirable.

La formation des juges au Cambodge reste bonne et basée sur des procédures mises en place par la Coopération française. Reste à savoir si l’air ambiant ne va pas progressivement contaminer le fonctionnement sensible de la justice. Dans tous les cas, il est possible d’affirmer que la population n’était pas satisfaite auparavant et que désormais elle espère une évolution favorable de la « balance » judiciaire.

Le peuple a le Droit d’espèrer…

 

JMDF

L’espérance de vie en Asie, inégale ?

L’Espérance de vie à la naissance (dès l’année de la naissance d’un citoyen) !

Il s’agit du nombre d’années que les personnes vivent effectivement « en moyenne » dans un pays.

Cette donnée exige sur le plan des statistiques que les conditions (socio-médicales) prévalant à la naissance demeurent les mêmes tout au long de la vie. Par exemple, un accroissement de pollution de l’air peut diminuer automatiquement les conditions de l’environnement et porter atteinte de manière générale à la santé. En outre, certaines régions du monde se caractérisent par un manque de cliniques, d’hôpitaux, d’équipements appropriés pour une bonne santé et une hygiène de vie appropriée. Des données qui peuvent changer dans le temps.

30 ans au Mali, 50 ans au Salvador, 80 en Europe !

Et en Asie du Sud-Est ?

En Asie, le meilleur résultat statistiques récent de l’espérance de vie en Asie serait à Taiwan. Espérance calculée en moyenne à 80,9 ans en 2019 (76 en Chine !). Des statistiques publiées le 5 août 2020 par le Ministère de l’Intérieur à Taipeh révèlent précisément une espérance de 77,7 ans pour les hommes et de 84,2 ans pour les femmes taiwanaises.

Les résidents en Extrême-Orient vivent en moyenne jusqu’à 65 ans avec de grandes disparités selon les pays. Mais l’espérance de vie progresse un peu partout ces dernières années. C’est au Cambodge où l’on est passé de 40 ans à la fin de la guerre à plus de 60 vingt ans après, que la progression est la plus nette. L’espérance dépasserait aujourd’hui 69 ans, soit au niveau de la moyenne des Etats de l’ASEAN.

Certains pays ont pris un peu d’avance depuis des décennies de politique de santé et d’efforts d’hygiène. C’est le cas du Vietnam avec 75 ans alors que les services médicaux et hospitaliers sont plutôt faibles. C’est le cas en Thaïlande qui dépasse 76 ans en moyenne avec un niveau de services médicaux excellents mais trop coûteux pour être accessibles à tous.

En retard, le Timor et l’Indonésie. Les Philippines également. Alors que la Malaisie s’en sort bien comme le Laos. Partout cependant l’espérance de vie pour les femmes et nettement supérieure à celle des hommes. Cinq années de plus !

La plus grande disparité reste entre deux géants politiques (en guerre) qui travaillent pourtant le sujet : La Corée du Sud, pays développé qui atteindrait 82 ans en moyenne alors que la Corée du Nord serait à la traîne avec quand même 72 ans d’espèrance.

Aux USA ils sont à 78 ans d’espèrance de vie. L’âge d’un futur président ?

JMDF

Des cas importés au Cambodge !

 

13 nouveaux cas auxquels s’ajoutent deux Cambodgiens (dont un enfant) arrivant des USA via Taiwan… Cela fait beaucoup pour un pays qui a bien protégé sa population jusqu’à présent et ne compte aucun mort. A noter que les cas « philippins » sont en fait des Chinois en provenance des Philippines. Ce qui ne manque pas de poser une ou des questions sur leur provenance et la raison de leur arrivée !

Pourquoi 119 Chinois dans le vol venant des Philippines ?

Les virus sont uniquement importés au Cambodge. Il faut en tirer des conclusions pour les prochaines semaines. Et pourvu que cela dure.

JMDF

 

La fleur « croute de riz » rouge

Cambodge : La fleur « Croûte de riz »

On peut souvent voir au Cambodge, dans les endroits les plus divers, des fleurs à l’aspect tout à fait particulier : il s’agit d’inflorescences composées de fleurs à quatre pétales rouges, de forme lancéolée, se dressant sur une longue « tige ».

Avant que la fleur ne s’épanouisse, elle se présente sous la forme d’une longue aiguille :

Inflorescence (CC BY 2.0 by Suresh Aru)

Renseignements pris auprès d’une Khmère amoureuse de la flore de son pays, il s’agit d’une espèce que les Cambodgiens ont dénommée « fleur croûte de riz » (ផ្កាបាយក្ដាំង [phka bay kdang]). La raison de cette appellation singulière demeure mystérieuse. L’est moins, en revanche, un autre nom khmer de la même espèce : « fleur aiguille » (ផ្កាម្ជុល [phka mchul]). Voici les aiguilles en question (j’ai emprunté la photo ci-dessous sur le site de l’Université du Connecticut) :

« Aiguilles » (Flowers in the UCONN greenhouse Feb. 1, 2016. (Amy Jorgensen/UConn Photo))

Les Cambodgiens connaissent encore cette fleur sous un troisième nom, pléonastique pour le coup : ផ្កាដក់ខឹម ([phka dak khem]). Ce nom est pléonastique car ដក់ខឹម [dak khem] est la transcription phonétique en khmer du nom thaï de l’espèce qui, traduit mot-à-mot, signifie « fleur aiguille ». Dès lors, stricto sensu, ផ្កាដក់ខឹម signifie « fleur fleur aiguille ».

Quelques recherches prestement menées m’ont permis de découvrir, sans grandes difficultés, que l’espèce est connue des botanistes sous le nom d’Ixora javanica. J’ai découvert à la même occasion qu’un nombre important d’espèces du genre Ixora était présent au Cambodge. A ma connaissance, cette espèce ne possède pas de nom commun en français. Les jardiniers français appellent tout simplement ces fleurs « ixora ». Peut-être pourrait l’appeler « ixora de Java » ?

I. javanica est présente sur une large aire, qui s’étend du Sri Lanka aux Philippines. L’espèce n’est pas connue en Chine, mais on y trouve d’autres espèces du même genre, qui est joliment appelé « fleur de bateau-dragon » (龙船花属 [lóngchuánhuā shǔ] – 属 [shǔ] signifie « genre » dans le sens biologique du terme).

J’ai trouvé sur le site Useful Tropical Plants quelques informations concernant notre ixora javanaise.

Les fleurs sont comestibles (ce qui m’a été confirmé par l’amie précitée), ainsi que les jeunes fruits (confirmé également). La saveur est plutôt acide.

Les jeunes fleurs et les jeunes fruits sont utilisés par les Thaïs pour confectionner une soupe de légumes épicée, appelée « kaeng liang ». Mon garnement me dit par ailleurs qu’on trouve aussi ces fleurs au Lycée Descartes (le lycée français de Phnom Penh). Il m’explique que les enfants cambodgiens détachent la fleur épanouie de son réceptacle, appuient du pouce sur le stigmate pour faire ressortir le pistil à la base ; ils tirent ensuite sur le pistil jusqu’à l’extraire complètement, et se régalent de la goutte de « jus » sucré qui s’échappe de la base de la fleur.

 

publié par : Tela-Botanica.org !

Pour Arnaud M. qui prétend avoir en France les mêmes fleurs de couleur blanche.

Cambodge, des cas de Covid !

Les cas importés de Covid 19 augmentent et obligent le gouvernement à fermer des lignes aériennes

La situation sanitaire généralisée au Cambodge était bonne il y a un mois. Avec seulement cent quarante et un cas de contamination au 1er juillet 2020, le pays apparaissait comme le meilleur de toute l’Asie. Aucun mort.

Un mois plus tard, le total est passé à deux cent quarante et un le 6 août.

Quatre-vingt quinze nouveaux cas qui sont tous importés par l’arrivée de vols internationaux (dont la ligne régulière koréenne).

Le gouvernement cambodgien vient de supprimer les vols à l’arrivée de deux pays voisins, la Malaisie et l’Indonésie. Ces deux états sont des pays de transit de vols arrivant d’Europe, des USA ou d’états du Moyen Orient, et un nombre croissant de cas de COVID19 a été détecté à l’arrivée des avions.

Ce sont surtout des expatriés cambodgiens revenant des USA, de France, d’Arabie Saoudite, de Russie, mais aussi de Malaisie, pays où la pandémie reste très active, qui ont été détectés positifs au virus à leur arrivée au Cambodge.

La mise en quarantaine de tous les passagers est de règle lorsqu’un test à l’arrivée est positif.

Il y a encore quinze vols par jour à l’aéroport de Pochentong. C’est sans doute beaucoup si l’on veut réellement tout maîtriser …

Le Cambodge avait très rapidement pris la mesure du danger en mars dernier et efficacement mis en place une politique sanitaire stricte.Même le nouvel An Khmer avait été supprimé. Pourquoi le remettre ce mois-ci alors que l’économie du pays exigerait que tout le monde travaille ? Les congès vont engendrer de nombreux déplacements et des fêtes de famille. Accentuant les risques de réveiller des asymptomatiques…

Comment pour un observateur averti être favorable à ces vacances inutiles – le nouvel an hors du nouvel an n’a aucun sens – qui sont à hauts risques ? De même incohérentes décisions que de maintenir les écoles fermées !

En revanche, il serait judicieux de fermer d’autres lignes aériennes, oui, notamment avec la Chine et … les pays du Golfe, autres lignes relais très dangereuses.

Qu’attend-on ?

JMDF ; avec le petit journal

Phnom Penh vous salue bien !

Niaho Ma !

En Khmer « Sour Sdey » !

Phnom Penh ne va pas si mal !

La ville revit et s’anime du matin au soir comme aux plus beaux jours. Les grands hôtels ne sont pas fermés mais tournent au ralenti avec des restaurants jamais vides, de la clientèle aisée de la capitale. Les restaurants touristiques et les autres ont réouvert en innovant et modifiant les cartes et parfois les prix. La clientèle cambodgienne est là avec son niveau de vie et son envie de vivre comme avant. Le pouvoir d’achat a diminué mais il maintient des activités et surtout des familles au-dessus du seuil de pauvreté.

C’est quand même étonnant !

Il suffit de passer un peu de temps à Phnom Penh pour réaliser la place qu’a prise la Chine dans la transformation architecturale de la capitale et qu’elle prend encore à l’issue de la période récente du Covid 19. Le secteur de la construction tire l’économie comme le textile et le tourisme l’ont fait les années précédentes. C’est palpable.

Les travailleurs chinois ne se sont guère confinés. Ils ont même embauchés quelques khmers qui vivent aussi de l’approvisionnement en matériaux et du transport des marchandises. Le bâtiment génère des petits emplois…

La ville de ce fait change peu à peu. Les caractères chinois s’étalent sur les façades de nouveaux immeubles un peu partout.

La folie immobilière s’était emparée de Phnom Penh il y a une décennie avec l’étape suivante de la spéculation et de la construction de bâtiments d’habitation et de commerce sur ce qu’on appelle « l’île du diamant » et qui est un nouveau quartier de la capitale. Les nombreux architectes cambodgiens ont eu un peu de travail puis plus grand-chose lorsque les Chinois sont arrivés avec les plans tout préparés de leurs maxi-projets.

C’est quand même moche !

Les immeubles résidentiels poussent actuellement comme des champignons sous la houlette de promoteurs chinois invités par le Gouvernement et la Ville de Phnom Penh sans la moindre exigence esthétique, apparemment. Seul hic de cette fièvre immobilière : les nouveaux espaces d’habitations sont réservés à une clientèle aisée et même très aisée.

Or, la clientèle expatriée se fait rare et ne devrait guère progresser après la crise du Covid. Les choix politiques restreignent les envies, d’une part, et les inégalités de développement au sein de la population, d’autre part, peuvent commencer à faire réfléchir…

Enfin, les pauvres n’ont plus qu’à partir à l’extérieur de la Ville.

La clientèle riche est bien sûr nombreuse au Cambodge depuis vingt ans de développement et la nouvelle génération « fils de…  » est souvent scandaleusement dispendieuse et bruyante dans les bars huppés et les lieux de fête, la nuit.

Il suffit aussi de regarder le parc de véhicules de la capitale où les plus grandes marques sont toutes présentes. Il y a trois ans les Rolls Royce étaient en vogue et nombreuses sur le parking du Sofitel . Aujourd’hui, les Ferrari, les plus chères, les plus cliquantes Toyota et les plus belles Mercédes ne se cachent même pas. Elles se montrent quand elles ne passent pas aux feux rouges…

C’est indécent !

Le futur problème est que ces appartements offerts par les Chinois sur le marché cambodgien de l’immobilier excèdent en nombre très largement les couches sociales privilégiées de la capitale, celles qui auraient effectivement les moyens de pouvoir payer ce type de loyers ou d’accession à la propriété.

Ainsi des immeubles sont complètement vides et le projet suivant se construit juste à côté d’eux ! Vue sur le Mékong puisqu’on monte toujours plus haut.

Ainsi, cette croissance économique qui fait que la capitale sourit aujourd’hui de toute sa vitalité et vous salue bien ! ce n’est peut-être qu’une apparence de bonheur annonçant des lendemains plus difficiles.

Au moins pour les Chinois ?

Néanmoins, allez vite visiter Phnom Penh avant qu’il ne soit trop tard : ils sont en train de la défigurer.

JMDF