L’année des espérées !

J’ai toujours pensé que le suicide était une idiotie. Crasse. Lorsque l’on est désespéré, il faut partir. Changer de vie pour quitter la sienne et en trouver une autre. Fuir le plus vite possible pour « se sauver » dans tous les sens du terme.

Tuer la vie qui vous pèse pas son corps. Tuer cette « lourdeur » mais seulement pour renaître ailleurs.

Souvent j’ai enseigné cette philosophie autour de moi et, bien sûr, à ceux qui parlaient d’en avoir marre et pouvaient laisser entendre que … peut-être. « Touche pas à ta vie! » disais-je, change de vie. Pars … Cesse de ronger du noir. A courte vue. Va, cours , vole … Tu verras. Tout recommencera et mieux qu’avant …

Le problème c’est que le temps a passé.

Il est déjà parti…

Le problème c’est que le fuyard est maintenant sans jambes, à l’énergie vieillie et incapable de courir vers d’autres immenses forêts, d’autres chimères.

2019, était l’année des espérées ?

Comment fuir ? Saint Sylvestre, priez pour nous.

 

JMDF

Soifs de vivre

 

Ma vie avait la saveur d’une jolie blonde ,

Charpentée, pulpeuse, voluptueuse,

Celle-ci est partie.

Alors que me reste-il ?

La Vie !

 

Ma Vie avait le saveur d’une belle brune,

Corsée, parfumée, ensoleillée,

Celle-la est partie aussi.

Que me reste t-il ?

La Vie !

 

Ma Vie avait la saveur d’une bière moussue,

vibrante, embrassée, pétillante,

Si elle  part aussi,

Que me reste t-il ?

– La derniere … bière !

 

JMDF

La revanche des bananiers !

រូបភាព

Phnom Penh/Cambodge
Alors que le gouvernement prépare un sous-décret pour bannir les objets en plastique à usage unique – sacs, vaisselle, pailles – n’entendez-vous pas dans les campagnes la franche rigolade des bananiers ?
Et n’entendez-vous pas toute la nature qui, avec eux, rit sans retenue.
Ça rigole dans les bosquets de bambou, ça s’esclaffe dans les mares de lotus tandis que les palmiers chatouillent les nuages en se tordant de rire et que du fin fond des forêts suinte un ricanement moqueur.

Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’elle s’amuse, la nature, avec tout ce que ce bipède à tête pensante lui fait manger et respirer tous les jours : des gaz toxiques, des pesticides, des herbicides, des métaux lourds, des déchets nucléaires, des OGM, etc.

Et puis du plastique, des kilos de plastique, des tonnes de plastique, des millions de tonnes de plastiques de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les consistances, durs, mous, collants.
Ecœurants, étouffants, indigestes.  Mortels.
Il fut un temps pas si lointain où, au Cambodge, en guise d’emballage, de récipient ou d’ustensile de cuisine, l’homme se tournait vers la nature, lui empruntait quelques feuilles de bananier, une tige de bambou ou noix de coco pour en faire sa vaisselle avant de les rejeter dans les rizières où tout était recyclé.
Et puis les temps modernes sont venus. Les temps chimiques. Les temps plastiques.
Au diable feuilles de bananiers, tiges de bambou et noix de coco.
Je plastique, tu plastiques, il plastique, nous plastiquons, vous plastiquez, ils plastiquent.
N’importe quand, n’importe où pour n’importe quoi.
Jusqu’à la nausée, l’asphyxie.
Jusqu’à ce que la Nature n’en puisse plus et, surtout, que l’homme n’en puisse plus lui-même.
Car l’homme pense d’abord à lui. Toujours.
Alors arrive le sous-décret qui sous-décrète le bannissement des plastiques à usage unique.
La Nature respire.
Et dans les campagnes, bananiers, bambous et cocotiers savourent leur revanche.
Ne les entendez-vous pas rire de nous ?

Haute trahison chez les démocrates du Siam …

En Thailande, il était un vieux parti politique faisant rêver plusieurs générations d’intellectuels : un parti Démocrate vieux de 73 ans !

Plusieurs espoirs d’hommes et de femmes de gauche étaient portés dans ce petit royaume complètement ancré à droite depuis deux siècles de pouvoir royal totalitaire et de « lèse-majesté » dominante. Ils avaient espéré le changement persuadés qu’une évolution arriverait un jour pour que les gouvernants prennent soin des valeurs essentielles les plus humanistes.

Déjà, beaucoup avaient été déçus lorsque, étant devenus « chemises jaunes », les Démocrates thailandais luttaient sans comprendre contre les revendications des « chemises rouges ». Celles des pauvres gens du Nord-Est du pays. Le parti virait-il à droite ? – Sans doute puisqu’il ne comprenait pas les conséquences des revendications de démocratie pointant et s’affirmant au Nord-Est du pays, dénonçant la pauvreté et les inégalités. Et rejoignant les classes défavoriséesde la Capitale Bangkok.

Les voici, après quatre ans de junte militaire, les perdants des dernières élections législatives – avec seulement 53 sièges sur 500 – et incapables de s’entendre avec les vainqueurs – élus par les vrais démocrates subsistants, du Nord et du Sud – pour écarter des militaires fortement organisés pour rester au pouvoir. Et surtout pour ne rien changer dans ce pays si mal géré en termes de démocratie et de politique social.

Leur leader, Abhisit Vejjajiva, ancien premier ministre destitué par le Coup d’Etat ne voulait pas soutenir le général aujourd’hui redevenu Premier Ministre et homme fort du pays.

Dénonçant la trop présente corruption de la classe politique Abhissit s’est trouvé trahi dans son propre camp. Ses amis ont rejoint le « pouvoir » et lui a démissionné. Pauvre parti en train de mourir et adieux à tant d’espoirs et de rêves.

 

JMDF.

 

Hôtel Rénaksé – dernier des résistants à Phnom Penh

 

« Hôtel Rénaksé » est un poème de l’artiste cambodgien Piersath écrit en américain. Sa traduction en langue française m’inspire de le modifier, à ma manière, et sans sa permission.

*

Renakse, hôtel abandonné, meurtri, tu pourris encore,

Tes tuiles de toit tombent en silence

Sur les grenouilles du parc d’investisseurs qui n’en ont que faire…

Owner et déshonneur,

Que faire de l’histoire passée, d’un siècle de grandes choses,

Les Khmers, blancs ou rouges, semblaient au moins le respecter.

Tout ça pour finir en main propre d’argent sale,

Mille milliards de mille sabords de yuans.

Construire « Mainland » là ?

Entre le Palais Royal et les quatre Bras, quoi …

Le ciel est Tonlé sur la tête.

Le fleuve se lève. Refuse la tour. Dans six mois, un tour dans l’autre sens.

Elle viendra, tout à rives à Phnom Penh ?

Qui gouverne ici le bon sens ?

La princesse Bopha est morte. Apsara n’est plus là. Tout ce qui est beau part des vies

Que les Princes cessent…

Tour de force, tour d’illusion. Le respect des vieilles pierres n’y est plus. Respect des pierres précieuses ?

Ses funérailles, dignes, ont coûté des bras, des tonnes, des milliards de riels,

et les jambes des danseuses ne voulaient plus s’arrêter.

Paix !

Compte bancaire royal, la bourse ou la vie, se rétrécit comme peau de chagrin.

Budget sous cordon, pas laid de donner de bas ordres kongs.

Du balai royal…!

La place des ors donnés, abandonnée. Est-ce … à bande donnée ?

Qui paie pour le Palais, pour l’Hôtel renne axée, Pour le respect des morts alors que

Que les jeunes vivants partent dans la direction opposée.

Autres rêves, autres pays, autres bras.

Hôtel enclave, pays d’esclaves.

Le Roi devrait sortir du placard.

Vite,

Visa bar code.

Place du placard royal, bonnes gens, un hôtel s’effondre !

Qui crie ?

Financièrement tranquille au pays des merveilles ?

Pourquoi le fils devrait suivre le chemin de son père alors qu’il est le premier dans son genre ?

Courage, Sire. Cour rage Sire.

On ne chante plus au Karaoké Renaksé.

Heureux au royaume des malheureux charmes en décret-pitude démuni-cipale !

Renaksé, Kampe au choix, ta dernière carte au casino des valeurs.

Rêvons. Restaurer le bel Hôtel du passé, Rénaksé,

Restaurer le faux pouvoir du beau Roi.

Pendant que les Chinois se restaurent et se gavent

A genoux, le dos courbé, prions pour Ranaksé, de retour dans sa vieille gloire.

Le palanquin au-dessus de ses sujets.

Enclave pour le dollar, esclave pour le riz.

Un coup de baguettes chinoises, magicien, et tout sourit à la chance.

Renaksé-cible, riche à nouveau.

« Beau pas » vers l’Inn-aksé-cible étoile …

JMDF 2/12/19