Le populisme se cherche des machos

La politique internationale post-mondialisation devient, par effet boomerang, de plus en plus caricaturale ! Un mouvement est en marche, logiquement assez universel. Qui va se le prendre sur la tête ?

En voici un trait majeur : peuple cherche … macho pour redresser l’autorité publique et refermer le marché ouvert !

Les demandes populaires, notamment celles des plus démunis, des gilts jaunes, et les attentes de populations victimes de la compétition économique qui ne se sentent jamais entendues dans le cadre des processus démocratiques traditionnels, créent de manière de plus en plus répétée … un appel à un homme fort.

Les peuples qui sont sur la défensive se mettent à rechercher un leader de type « macho » pour que « ça change ». L’aspiration populaire se tourne vers quelqu’un de fort peut décider et probablement, tout de suite, qui peut enfin changer tout ce qui ne va pas, notamment en matière de sécurité publique et de justice.

Ainsi, pour que le cours des choses change vraiment, un leader, de préférence charismatique, est recherché par le peuple via des élections populaires. La société est disposée à confier à ce chef les leviers de commandes pour nettoyer la place politique, en éliminant avant tout l’insécurité sous toutes ses formes, quelles que soient les atteintes aux libertés individuelles générées par des mesures drastiques, et en promettant de « remettre le pays en marche », comme il se doit…

Principalement sont visées : le trafic de drogue, le terrorisme, les zones de non droit, l’immigration clandestine, les frontières nationales ouvertes et surtout le fameux libre-échange toujours accusé de tuer l’économie locale en faveur des pays voisins… Parfois la religion dominante. Souvent les mots : Travail, Famille, Patrie.

Avant l’élection de Donald Trump aux USA qui présentait toutes ces caractéristiques, une caricature était déjà parvenue au sommet d’un État de l’ASEAN avec l’arrivée du Président populiste philippin, un certain Rodrigo Dutertre. En prenant le contre-pied du politiquement correct, celui-ci à commencer à tout casser autour de lui et il n’a pas fini d’étonner.

D’autres États de l’ASEAN sont également dirigés par des machos bon teints mais la plupart sont des militaires et leur autorité s’appuyant sur leur conception du « peuple », un « peuple qui ne sait rien, pensent-ils », se cache un peu facilement sous des uniformes. Ces pouvoirs forts depuis plusieurs années font fi des libertés individuelles et collectives dès lors qu’ils se doivent de conserver le « leadership » (!), pouvoir transmis par … le peuple dans l’intérêt du peuple.

D’ailleurs certaines constitutions permettent un certain absolutisme donc, d’une certaine façon… le « dictatorship ». Eliminons les parlements. Un peu comme en Turquie aux portes de l’Asie ?

Y a t’il des machos en Chine ? Et il se pourrait bien également en Russie ? Au Brésil ?

Lukashenko en Bélarus ? Hongrie, Pologne ? En Europe, cette réflexion est totalement d’actualité puisque le populisme semble progresser face à la montée de l’immigration et face aux dangers de l’intégrisme islamique. Heureusement, les racines démocratiques restent là assez fortes. Elles apparaissent pouvoir être un garant autant que la liberté de la presse et autant sans doute la maturité de certains peuples qui ont connus de trop près les machos Hitler et Mussolini. Voire les … Berlusconi ?

En 2017, en France aussi il était permis de se demander quel serait le macho le mieux élu puisque Nicolas Machozy était exclu de la course à la Présidentielle. Macron est arrivé comme un Zorro.

Mélenchon, Tapie, Valls, Fillon, Longuet, Juppé.  C’est fini ? Nostalgie de Pasqua !

En 2021 … Bariani ? Wauquiez ? Darmanin ? Dupont-Moretti ? Et toujours Mélenchon !

A moins qu’il y ait des machos au féminin. Une machette, dit-on ? Marine, Brigitte, Valérie, Ségolène ? Une verte sans doute pour bouter Jadot !

La « machonnerie » se développe probablement tranquillement en-dessous des tables politiques. Qui joue, qui avance les pions ? Arnault ? Bolloré, Lagardère, Bouygues, Dassault, … ?

Dites-nous, vous les « francs-machos », ça doit se transmettre en famille ces trucs-là !

 JMDF

30/05/21

Water Festival en Extrême Orient

 

La fête des Eaux très répandue dans les pays du Sud Est Asiatique n’a pas le même sens partout. Et les dépliants touristiques ont tendance à ajouter à la confusion ramenant toute fête traditionnelle à un … Water Festival.

Souvent on confond les fêtes du Nouvel an qui se passent dans la saison la plus chaude et où l’on s’asperge d’eau pour se rafraîchir et la Fête en l’honneur de l’Eau qui se déroule soit au début de la saison des pluies – c’est le cas au Myanmar – soit à la fin de cette saison, alors que les moissons terminées encouragent tous à la fête. C’est le cas au Cambodge avec la tradition de courses de pirogues. Soit les deux d’ailleurs …

Au Myanmar (ex-Birmanie) toute la vie s’arrête pour le Thingyan, la fête de l’eau pendant au moins une semaine en Avril. On se déplace pour retrouver sa famille et sa province d’origine. On mange et on boit et pas que de l’eau … Une certaine frénésie s’empare des jeunes, c’est la fête de la vie. Ce qui n’empêche pas la visite des Pagodes dans ce pays très bouddhiste. Les policiers et les généraux sont oubliés. On s’arrose partout en ville à coup de jets d’eau … C’est la saison chaude et la saison des pluies arrivera six semaines plus tard.

Les agences de voyages annoncent le Water Festival pour le 14 avril de chaque année alors que ce n’est que le jour du nouvel an traditionnel en Thaïlande, au Cambodge, en Birmanie et au Laos. Ce n’est pas exactement cela. Songkran, en Thaïlande, est la fête nationale du nouvel an, pas la fête de l’eau. Même si l’eau y est de plus en plus présente.

Pimai est exactement pareil au Laos.

L’ancienne tradition thaïe familiale est que chaque enfant présente ses vœux à ses parents et que ceux ci fassent sur la tête des enfants une petite ablution pour rénover, effacer le passé et encourager l’année nouvelle a être réellement neuve pour chacun. Un geste  éminemment symbolique que l’on retrouve d’ailleurs plus fortement marqué dans les cérémonies bouddhistes d’aspersion ou de nettoyage d’une personne, ou d’un couple, après un coup dur de la vie.

Cette tradition, laïque ou religieuse, ajoutée à la chaleur tropicale de cette période, a transformé au fil des ans la cérémonie familiale en un fête publique d’aspersion de son voisinage… Un élan collectif. Cette habitude devenue païenne, plaisante aux touristes, parfois d’ailleurs excessive à Chiang Mai, s’est développée durant trois décennies et maintenant passe la frontière puisque le gouvernement cambodgien tente difficilement de freiner le goût des jeunes pour … les pistolets à eau, comme si on interdisait des pétards à des Chinois.

En revanche, à la pleine lune de fin octobre au Cambodge, les gens de la rivière et tout un peuple fêtent la rivière Tonlé Sap qui relie le grand lac du même nom au fabuleux Mékong parce que les eaux du premier se mettent à stagner puis à inverser nettement son cours. Particularité géographique unique au monde. Le Water Festival cambodgien c’est essentiellement la fête de ce phénomène.

A la plein lune suivante de novembre, la saison des pluies étant terminée et les moissons en cours, la fête des eaux est organisée dans tout le pays et particulièrement à Phnom Penh sur le Tonlé Sap où des courses traditionnelles de pirogues font se déplacer des centaines de milliers de personnes. Le Water Festival est alors un événement exceptionnel sur un lieu exceptionnel où le roi se place sur la ligne d’arrivée des pirogues en compétition pendant trois jours, exactement là où le Tonlé Sap se jette dans le Tonlé Mékong ! Les fleuves sont en crues, hautes eaux, et le Mékong est impressionnant : son volume est alors de 30 fois son volume à l’étiage.

C’est aussi la joie dans les divers affluents à travers le pays et tous les cours d’eau du royaume étant en hautes eaux au même moment, c’est aussi pendant un mois la joie de la pêche à tous les ponts et dans les moindres cours d’eau ! Ces semaines là dans les familles rurales on ne mange que du poisson et de la soupe aux crabes de rizière…

 Dans le même temps, en Thaïlande, une autre fête de l’eau bat son plein. Il s’agit d’une très belle et romantique fête, celle de Loy Kratong.Le vrai Festival de l’eau en Thaïlande.

Cette fête traditionnelle dans tous le pays voit les Thaïs laisser aller au fil de l’eau leurs pensées et leurs espoirs en particulier sur de petits radeaux bien décorés qu’on appelle les Kratongs. Au fil du temps cette fête de l’eau tend à devenir aussi la Fête des Lumières parce que les gens s’ingénient à éclairer leurs kratongs le mieux possible afin de les suivre du regard au fil de l’eau lorsqu’ils s’éloignent.

De même au Laos, la fin de la saison des pluies est également l’occasion de fêtes. Fête de l’eau et fête des lumières (Boun ork Phansa). Comme au Cambodge en novembre cette fête donne lieu à de nombreuses courses de bateaux et de pirogues sur le Mékong.

Au Vietnam où bien des choses sont différentes (à commencer par le calendrier), Or Nom Boc se déroule en Mars comme la fête nationale du Têt. La fête des eaux est différente au Nord et au Sud de ce pays tout en longueur.

Marquée par le Bouddhisme au Nord, la fête se déroule ailleurs avec des courses de bateaux, notamment tout au Sud du Delta. C’est dans le Nord Ouest que les fêtes de l’eau sont des plus originales. Festival vietnamien de l’eau : dans chaque village des équipes d’hommes, d’autres de femmes, chacun choisi comme étant perçu comme irréprochable, se rendent au ruisseau pour capturer des poissons à la main ; puis pour s’arroser copieusement jusqu’à ce qu’une personne finisse par chuter dans l’eau faisant perdre ainsi son équipe.

Ah ah ah oui vraiment il y a Water et Festivals !