L’impasse n’est jamais un cul-de-sac !

La Thaïlande se cherche une Constitution !

Le National Reform Council (l’Assemblée nationale désignée par les militaires) vient de refuser le 6 septembre dernier le projet de nouvelle constitution (pourtant suivi et inspiré par le gouvernement militaire réformiste). Il se pourrait même que ce soit des militaires qui auraient fait basculer le projet de Constitution rédigé par des civils après des mois de discussion plus ou moins stériles des intellectuels de tous bords !

Mais que se passe t’il donc ? Est-ce grave ?

Les Thais ne sont jamais d’accord sur rien. C’est leur côté français ? Non, depuis des années il y a une incompréhension croissante entre les groupes sociaux. Dans le genre « querelle des Anciens et des Modernes » où chaque partie explique : les modernes et les démocrates c’est nous ! Une pointe de latente xénophobie crée un nuage entre eux que personne ne veut voir …

A croire que la langue thaïe pourtant riche, ne parvient pas à exprimer des concepts qui soient compris par tous. Sans doute est-elle trop poétique, mélodieuse, ambiguë, douce, polie, ou trop peu concrète…? Dans le genre dire oui quand on pense non ?

Rédiger un tel texte serait-il la solution pour régler les différents entre les Rouges, les Bleus et les Jaunes ? Certains le pensent. Alors que c’est impossible dans un contexte d’hypocrisie autant que de « crisis …

… impossible sans d’importantes réformes et des changements culturels, voire de langage. Sans probablement un changement fondamental du système éducatif qui prendrait 20 ans…

A croire que ce serait une Constitution qui changerait le pays et le ferait sortir de son impasse. L’idée même de démocratie n’est jamais comprise autrement que par le mot élections. Comme si rien ne changeait… !

Même le mot « liberté » devrait se décliner … Personne n’y entend la même chose. Au moins avec ce mot c’est clair : c’est un cul-de-sac.

P.S. : certaines mauvaises langues pensent que « quelqu’un » cherche à gagner du temps par ce report … Mais qui donc et pour quoi ?

Des Thaïs de quel genre ?

Septembre 2015 est une date importante pour l’évolution de la société thaïe.

En effet, le Parlement venait de voter un peu plus tôt le Thai Gender Equality Act.

Le Journal Officiel – la « Royal Gazette » – a maintenant officialisé une loi qui condamne les discriminations entre les sexes et dont la grande nouveauté tant attendue par la communauté LGTB est de considérer qu’il y a les sexes masculin et féminin mais aussi les autres qui ne se reconnaissent pas dans les deux premiers !

Un grand pas est donc fait dans une société où le « gap », comme ils disent, est énorme entre … le dit et le non-dit, l’autorité de l’homme (visible mais relative) et celle de la femme (relative mais puissante), entre la tolérance (liberté sexuelle) et la non tolérance (tout ça n’existe pas !), entre le pragmatisme (le Bouddhiste accepte) et le bandeau sur les yeux (Ce ne sont pas des Thaïs) …

Le droit vise à renforcer une réalité sociale et sociétale et entame un changement culturel, celui l’acceptation d’une Nation unie mais diverse, ou plutôt celui d’un discours possible qui mettra du temps à unifier la diversité dans un nationalisme trop souvent exacerbé…

La Thaïlande est sans doute, avec le Brésil, une des sociétés les plus tolérantes en matière de genre, d’épanouissement personnel hors-contraintes, et où les communautés trans-genres sont les plus nombreuses, les plus installées, voire les plus … épanouies ?

Désormais une évolution dans le droit va contraindre la population à non seulement respecter l’égalité des hommes et des femmes, mais aussi à reconnaître … qu’il en existe d’autres personnes qui ont les mêmes droits.

Bref, c’est la fin d’un négationnisme.

Le Cambodge prépare son budget 2016

Au Cambodge, comme ailleurs, la fin d’année économique et parlementaire est marquée par la préparation du Projet de Loi de Finances pour l’année 2016. Quel sera le Budget du Cambodge l’an prochain et sur quel point les efforts de développement seront-ils portés ? Les informations filtrent peu mais la communication laisse percevoir des perspectives de continuité.

2015 s’avère une bonne année dans tous les domaines, comment sera 2016 ?. L’Éducation continue d’être une priorité et d’investir sur l’avenir de façon prometteuse, avec sans doute un peu plus de moyens. Ensuite vient l’Industrie. On se demandait pourquoi l’important homme d’influence était passé du poste de Ministre du Commerce au portefeuille de l’Industrie et de l’Artisanat qui semblait a priori moins important ! Que nenni : le Gouvernement Royal vient le mois dernier de présenter aux acteurs économiques un ambitieux plan décennal de développement industriel du pays.

L’Agriculture commence sensiblement à bouger dans toutes les provinces. C’est heureux. Il y a un tel retard … La mécanisation fait son apparition. Des collectivités villageoises participent à un investissement trop longtemps absent dans les domaines traditionnels. L’élevage reste un peu à la traîne tant en quantité qu’en qualité. La consommation progresse mais les produits importés hélas aussi.

Néanmoins, pas de véritable changement fondamental de cap à espérer : la gouvernance est bien en place, l’économie parallèle reste florissante, les businessmen n’ont pas trop de soucis à se faire pour s’implanter ou s’enrichir. L’important est de savoir s’y prendre et d’accepter le pays comme il est !

L’industrie touristique continue sa progression et la prochaine saison touristique qui commencera en novembre se présente bien pour la fin de cette année comme pour le début de l’an prochain. L’attraction balnéaire fait une percée autour de Sihanoukville et de son aéroport. Les marges de progression sont encore très grandes, avec Kep et Kampot. Sans oublier les projets énormes qui se construisent dans les îles. La formation aux métiers de l’Hôtellerie souvent dans les esprits reste cependant à la traîne, c’est le moins qu’on puisse dire.

Les rentrées fiscales sont en constante progression. Pourtant il ne semble pas que l’égalité devant la loi fiscale soit universelle. La formation des fonctionnaires de contrôle non plus. Il est vrai que l’intégrité est la seule valeur qui ne progresse pas. La gestion douanière apparait cependant plus saisissable qu’auparavant. Des progrès de l’Etat de Droit sont parfois perceptibles.

La stabilité financière est à l’image de la monnaie locale. Elle confirme sa petite place au quotidien du marché et sa parité avec le dollar se maintient sans problème.

N’en doutons pas, la Chine, très présente au niveau des investissements publics jouera encore un rôle essentiel, notamment dans les domaines de l’énergie et des Mines, de l’Industrie et du commerce des matières premières. La liaison Phnom Penh / Siem Reap se terminera après trois ans de travaux. Un nouveau pont… un nouvel autopont … mais toujours le même … P… ?

… le même embouteillage pour rejoindre l’aéroport agrandi de Pochentong ? – Temps de trajet doublé depuis cinq ans. La Chine risque bien d’investir prochainement sur une ligne aérienne !?

… et le même lac urbain de Boeung Kok, comblé de sable ? – Les tractations vont bon train derrière la gare … !

… et Manhattan-sur-Mékong ? – Toujours en projet dans la tête de certains. Les richissimes aux quatre bras…

Bref … Avec un PIB en progression de plus de 7 % en 2015 (Notez bien que la Thaïlande fait dans le même temps difficilement : 2 % !) , l’estimation budgétaire repartira sans doute sur une prévision de au moins 7 % pour 2016. Ceci apparait des plus logiques et des plus réalistes.

Le gouvernement royal du Cambodge (GRC) compte sur un meilleur système de taxation et son élargissement pour se donner les moyens d’agir. Il semble réellement bloquer les ventes de bois. Mais il faut dire qu’il ne reste plus autant de forêts primaires qu’il y a vingt ans … Il compte aussi sur le maintien de l’aide internationale et des grandes banques (les petites banques cambodgiennes se multiplient. Bizarre ?). Socialement, le leadership du GRC recherche le calme et négocie avec les entreprises textiles des hausses salariales mesurées. Ce qui ne veut pas dire que tous les salaires deviennent décents. Mais le textile se porte bien et crée encore des emplois. La croissance de la consommation étant perceptible, l’exemple du textile devrait faire des émules en 2016 dans le tissu social des petits services, principalement celui du commerce et de la restauration (hausse des salaires de 5 à 10 % ou rattrapage de la hausse des prix ?)..

C’est une année en principe calme et sans bataille électorale. Le petit dragon maintien une progression constante. C’est bien et plutôt rassurant dans cette région ASEAN où le marché doit s’ouvrir.

Au Cambodge, on peut s’attendre à tout ; mais le premier ministre garantit en personne la stabilité, alors croissons !