Palmyre : le sucre de palme !

Au Cambodge, une production agricole alimentaire est moins connue que le poivre de Kampot mais bien plus répandue dans toutes les provinces du pays ! –  C’est le sucre. Quel est donc cet édulcorant cambodgien de haute lignée ?

Est-ce du sucre de canne ? Non, pas du tout. Certes, ce sucre est produit puisque la canne à sucre est très répandue et qu’elle est mangée presque quotidiennement par les plus pauvres en période de sécheresse.

Cependant la plus grande part du sucre consommé par la population cambodgienne est le sucre de palme !

Ce sucre artisanal provient de la sève d’une espèce de « palmier de Palmyre » qui est très visible dans le pays et agrémente même ses cartes postales. Il s’agit du « Borassus flabellifer » qui n’est pas spécifique au Cambodge mais fait vraiment partie de sa tradition millénaire. Arbre magnifique de 35 mètres de haut, qui met cent ans à pousser et à produire, souvent en bordure des rizières, il décore les campagnes cambodgiennes alors qu’il est plus discret dans les pays voisins.

Cette production vraiment artisanale du « sirop de palmier » a marqué complètement la vie des campagnes et la gastronomie du pays puisque certains plats sont sucrés (poissons, porcs, desserts) ou salés-sucrés, ce qui les rend très différents de ceux de la cuisine thaïe ou vietnamienne. D’ailleurs, les desserts cambodgiens ne sont pas plus connus que cette richesse locale en divers sucres, pas plus que le café ou le thé.

De plus en plus, les Cambodgiens, et les touristes étrangers, se l’approprient et c’est une spécialité cambodgienne que d’aller à la recherche des sucres, sans en abuser, bien sûr ! N’essayez pas de conquérir vous-même les hauts palmiers de Palmyre, il faut y monter quotidiennement, ce que seuls certains Cambodgiens aguerris peuvent faire (comme les Indiens dans le sud de l’Inde) pour en ramener la précieuse sève. En somme, c’est l’effort nécessaire pour escalader les palmiers qui fait que le sucre de palme est plus rare ailleurs.

D’autant plus intéressante découverte que : qui dit sucre, dit vins, et alcools (vin de palme, bien différent de l’alcool de riz) et que, là aussi, il y a des rencontres sympathiques à faire.

JMDF

Le Cambodge va bien !

 

Si le qualificatif « Incredible India » correspond bien à ce continent, il faudrait en chercher un autre pour l’un des plus petits pays de l’ASEAN : tant il est  « Incrédible Cambodia » !

Osons alors : « Surprenant Cambodge », avec un « s » comme Super, ou un « p » comme Pays des Merveilles !

Oui, le développement du Cambodge se poursuit avec un rythme de croisière digne des grands paquebots. A telle vitesse que l’économie du pays ne semble pas disposée au moindre ralentissement.

Les prévisions de croissance économique au Cambodge, validées chaque année par la Banque Asiatique de développement et la Banque Mondiale, l’attestent : 2016 sera encore une bonne année. Et vraisemblablement 2017 aussi …

Ce pays en plein boom économique durant 15 ans connait une croissance annuelle constante de 7% l’an. Cela signifie que la richesse nationale a doublé, que le revenu par habitant a doublé et que la pauvreté a été divisée par deux. Surprenant Cambodge.

Certes, tout n’est pas parfait. Notamment sur le plan politique où l’opposition est muselée et sur le plan économique où la diversification industrielle demeure encore insuffisante, ce qui est aussi inquiétant que le manque de ressources énergétiques, et sur le plan social où l’inégalité des chances demeure sévère. Mais le dynamisme des investissements ne faiblit pas, l’agriculture commence timidement sa modernisation, le système éducatif se redresse, le pouvoir semble avoir entrepris de s’attaquer à quelques cancers intérieurs et l’argent coule à flot dans un système bancaire en plein développement lui-aussi.

Indicateur privilégié, le tourisme reste en progression par tête de pipe mais avec un certain ralentissement de l’accroissement du nombre de passagers dans les trois aéroports du pays. Néanmoins, ça progresse sauf que chaque portefeuille de touriste est bien plus plat qu’auparavant et les professionnels de l’industrie de l’hébergement et de la restauration font en ce moment le bilan d’une « hot season » qui s’achève par avec des baisses de chiffres d’affaires de l’ordre de 20%. Dans le domaines artisanal idem sinon pire.

Pas de quoi s’affoler puisque l’ouverture du grand marché de l’ASEAN ne semble pas porter ombrage au Cambodge qui fera en 2016 mieux que ses grands et riches voisins. Même la sécheresse qui touche en ce moment plusieurs provinces ne semble pas inquiéter outre mesure les autorités. Elles viennent néanmoins de procéder à un remaniement ministériel de quelques portefeuilles-clés, comme l’Agriculture, les Transports et l’Aménagement du Territoire.

Les observateurs inquiets trouveront des sources de fragilité dans le dispositif de crédits et même dans le développement outrancier des organismes de micro-crédit. De même ne se prépare t’on pas à une dangereuse bulle immobilière ? Mais ce serait oublier que nous sommes en Asie et que l’on peut vivre quotidiennement à côté des trous, et des rats, et les combler au moment nécessaire, comme on parvient à couvrir une ligne budgétaire vierge avec le sens de l’opportunité et avec la solidarité de ses partenaires, souvent chinois, pour boucler un projet ou un Budget rarement équilibré. Demain ne fait jamais peur, on vit pour aujourd’hui…

Il est vrai qu’aujourd’hui ça roule et que ici : « quand le bateau va, tout va ».

Alors, la vie est belle à court et moyen terme au Cambodge. L’année charnière de 2018 sera fondamentale pour ce « Surprenant Cambodge » et la réponse à la question qui lui sera posée : Quitte ou double ?

JMDF

 

 

Les foulards en Asie

Du coton au lin, de la soie à la laine. Et des laines, des lins, des cotons ! C’est l’Asie. L’Asie de la route de la Soie !

Le foulard, l’étole, le voile, le châle, le carré, le fichu, le turban, l’écharpe, le cache-col, la calotte, la toque, le foulard bandeau, le bandana, le hijab ! … Mais pourquoi pas aussi le krama, le sarong, ou le sari ! qui sont bien plus que de simples foulards…

Plein de noms différents, pour se couvrir la tête, et des styles très particuliers qui correspondent à des cultures locales bien établies mais aussi parfois à des modes en pleine évolution, du fait de l’ouverture de l’ASEAN vers le commerce mondial.

En ce moment, c’est la tendance coréenne ou japonaise qui domine le design textile en Europe. La Corée possède une tradition de broderie qui est millénaire. Le Japon a développé l’art des étoffes depuis longtemps. Mais c’est toute l’Asie du Sud-Est qui s’active sur le métier à tisser pour couvrir les chefs des femmes de ce monde … (d’ailleurs les chapeaux pour hommes également, mais c’est un autre sujet !).

L’Asie est à juste titre réputée dans le domaine de l’artisanat mais l’ancestral et le plus traditionnel de ses « savoir-faire » est celui des foulards et ça les touristes le savent un peu moins, depuis qu’ils importent des objets artisanaux en noix de coco, en os, coquillage, et des mini-souvenirs en bois de santal ou de teck, le plus souvent inutiles ! Nostalgie de l’ivoire, souvent remplacé par les bibelots en argent et les pierres semi-précieuses…

Depuis des lustres, chaque pays a développé des techniques de fabrication de produits textiles assez extraordinaires, à l’image du « batik » en Indonésie. La technique de fabrication du « batik », à l’origine artisanale, fait partie aujourd’hui des trésors immatériels de l’Humanité. Il existe aussi un batik intéressant au Sri Lanka. Mais chacun des pays d’Extrême-Orient peut étonner le voyageur sur ce type de produit facile à ramener chez soi : une écharpe ou un foulard.

La base des foulards, c’est bien sûr le textile lui-même qui crée sa première originalité. La qualité du produit fini exige ensuite des artisans de rechercher le meilleur « suivi » de la matière première, de manière à maintenir l’authenticité du produit et éviter la reproduction industrielle concurrente.

La soie, est le meilleur exemple de ce que l’on peut trouver de meilleur ou de pire dans la recherche d’un beau foulard. La soie dite « sauvage » possède un grain et un aspect tout particulier. La soie « tusah » (ou tasar), produite en Inde (et en Chine qui a inventé la soie et maintenant expérimente des vers à soie, en fait des chenilles, se développant dans des zones tropicales sans manger des feuilles de mûriers, ce qui est surprenant !), se caractérise par une trame en principe assez irrégulière.

La soie naturelle ou sauvage est une comme une matière vivante. Même son épaisseur est variable. Il faut de ce fait rechercher les sortes d’ « imperfections » qui font qu’au toucher cette soie apparaît comme authentique et complètement unique.

La seule soie qui soit authentique provient d’une production de fils de soie sauvage (des chenilles se nourrissant de feuilles de mûriers et produisant des cocons de fil). C’est celle-là qui doit être recherchée même si c’est celle qui demeurera la plus fragile (face à la soie artificielle, qualifiée trop souvent de … soie naturelle !). A l’excellence de la matière s’ajoute l’excellence de l’artiste lors de la fabrication sur des métiers à tisser traditionnels. C’est-à-dire que ces foulards tissés à la main sont des pièces uniques et, en somme, aucun foulard ne peut ressembler complètement à un autre foulard.

Un foulard en soie « doit être » une pièce unique, c’est ce qui en fait son charme. Quant aux petites imperfections qui parfois font hésiter l’acheteur non averti, ce sont elles qui apportent la preuve d’un produit fait main de haute qualité artisanale. Ensuite la difficulté sera de le maintenir propre sans le dégrader par un lavage attaquant les teintures.

La Thaïlande se démarque des autres pays de l’ASEAN par la qualité de ses savoir-faire ancestraux en amont dans l’élevage des vers à soie mais aussi en aval dans l’art même du tissage, du design et de la production de foulard de soie naturelle de grande qualité. Le Cambodge y revient lui aussi depuis deux décennies mais dans une faible mesure, néanmoins prometteuse.

La soie proposée en Thaïlande est une soie brillante qui a de jolis reflets lumineux. Au toucher, elle apparaît à la fois lisse et rugueuse. Si elle n’est que lisse, attention, des doutes peuvent subsister. La renommée de la soie de Thaïlande est reconnue dans le monde entier. Son savoir faire dont elle tente de garder le secret (comme pour bien d’autres choses) est de parvenir à une balance entre le métier à tisser traditionnel et des processus de fabrication spécifiques et modernes qui maintiennent un niveau de qualité lorsqu’elle produit de la quantité ! Les grandes maisons de soie sauvage traditionnelle thaïe sont connues. Quitte à y mettre le prix, c’est là qu’il faut aller.

Les écharpes en coton produite en Inde avec du coton naturel et un art du tissage du coton très ancien font des écharpes indiennes des merveilles. Mais dans cet immense pays, les écharpes et foulards peuvent être aussi en soie ou en lin ! Les foulards les plus recherchés sont les Pashminas, souvent des étoles, et bien sûr aussi les carrés en Cachemire.

Le lin est l’un des textiles les plus ancien au monde. Venu d’Inde aussi. De sa culture à la récolte du lin en passant par les étapes de traitement que sont le rouissage, la filature et le tissage, la confection d’un foulard en lin est un travail de longue haleine. Uni ou brodé, coloré, le foulard indien est une pièce à utiliser toute l’année, saison chaude ou froide.

Le tissage de la soie en Inde est renommé, ses origines sont anciennes et plusieurs provinces sont fameuses pour la production de beaux saris. Les foulards en soie ont la particularité d’être reconnus comme les plus doux et les plus fins dans le monde. La trame de la soie indienne possède une texture unique. Question de tissage particulier. Les foulards peuvent être imprimés à la façon du batik ou à l’aide de pochoirs. Le plus extraordinaire c’est lorsqu’ils sont …peints à la main.

Le « Krama » est la pièce de textile traditionnelle du Cambodge. Traditionnellement en coton et fabriquée sur de vieux métiers à tisser dans les villages dans les périodes creuses des activités de la terre, comme un complément de revenus. Il se porte d’abord sur la tête. Principalement chez les femmes. Mais il sert à tout dans la vie quotidienne des Cambodgiens. Tout ce qu’on peut imaginer, y compris porter un bébé sur son ventre ou sur son dos. Aujourd’hui, le krama est devenu « fashion » et se démultiplie en écharpes très prisées. De plus, il se développe non seulement en coton mais en soie, y compris en soie sauvage de haut de gamme.

Le « Sarong », pièce d’étoffe dont le nom vient du Malais (sarung). De l’Indonésie au Vietnam, jusqu’à Laos et Myanmar, on porte donc des sarongs qui sont une pièce de tissu cylindrique couvrant tout le bas du corps. Lorsque le cylindre n’est pas cousu, comme le krama cambodgien, le sarong peut se porter sur la tête ou en simple ceinturon. Dans le sud de la péninsule, les motifs sont des carrés ou des rectangles. Au Vietnam, les couleurs des sarongs sont chatoyantes et les motifs plus discrets. Mais attention, il ne convient d’offrir un foulard à un vietnamien, pas plus qu’un mouchoir. Cela signifierait séparation. A moins qu’il ne soit tout rouge, au nouvel an du Têt …

Les foulards vietnamiens sont en coton ou en soie. Comme en Chine, il existe une soie sauvage qu’il faut rechercher. Attention aux tromperies. Les plus beaux foulards et la plus belle soie ne sont que rarement les plus authentiquement artisanaux. Rechercher la matière et la « façon » avant tout. Sinon c’est se contenter de fibres artificielles, au demeurant souvent très très jolies…

Ces fibres artificielles se retrouvent aussi au Laos et au Myanmar où les flux commerciaux entre la Chine et la Thailande créent parfois des foulards dont on ne sait plus ni où ils ont été fabriqués ni d’où provient la matière première … naturelle ou artificielle. Néanmoins, on retrouve les motifs symboliques de la grande région que sont les phénix, les dragons, les oiseaux, les grues… et aussi le langage des fleurs.

En revanche, en Malaisie qui connait un Islam assez rigoureux, le « hijab » est le foulard islamique que portent les femmes dans ce pays. Il est fabriqué localement ou en Indonésie, le pays musulman le plus peuplé du monde. Le foulard malais est porté par 70% des femmes, y compris non musulmanes et de ce fait peut se distinguer un peu du voile islamique par sa diversité et sa modernité.

L’Indonésie connaît le « Ikat ». Du mot indonésien qui signifie attacher ou nouer. C’est comme le « batik » un procédé de teinture et de tissage dans lequel le dessin est créé en teignant d’abord le fil de trame, ou le fil de chaîne, avec les couleurs qui vont y figurer. Ceci avec des intervalles précis de façon qu’au moment du tissage les éléments se créent par la juxtaposition des parties du fil de la couleur voulue.
Cette technique de l’Ikat a été reprise et développée au Japon En teignant un fil, les parties qu’on veut préserver d’une certaine couleur de teinture sont cachées par un autre fil qu’on noue sur le fil de la trame. On plonge ensuite ceci dans de la teinture et on recommence ensuite pour chacune des teintes.
Samarkande, dont le nom fait rêver les grands voyageurs, en Ouzbékistan, est renommé depuis plusieurs siècles pour ses foulards en IKAT.
Des « châles » russes en laine naturelle existent aussi dans cette Asie du Nord mais la meilleure laine asiatique est celle des montagnes du Nord de l’Inde. Népal, Pakistan, Afghanistan, Bangladesh… peuvent offrir de sublimes écharpes puisque le savoir faire des artisans n’a pas disparu malgré les événements que connaissent ces pays. C’est un art traditionnel qui offre du fait de cette matière de fil de laine, à la fois de la légèreté et de la chaleur.

La pure laine de l’Himalaya est connue pour sa douceur extrême et sa finesse, d’une intense douceur mais aussi pour la complexité de ses motifs.

Le Japon recherche l’excellence dans la fabrication de foulards et d’écharpes aux motifs typiquement japonais. La qualité japonaise est connue et donne totale confiance. Cependant, la soie naturelle sera industrielle mais de haute tenue. Particulièrement prisés sont les foulards portant des fleurs de cerisiers, fleurs dont sont très imbus les Japonais. Ces écharpes et foulards, au Japon, servent également à d’autres utilisations de la vie quotidienne et surtout, c’est original, … à emballer des cadeaux !

JMDF

14 avril, le nouvel an sera chaud !

C’est le nouvel an régional ce 14 avril 20166 comme tous les ans à la même date, en fait l’an 2560 dans leur calendrier : la Thaïlande fête Songkran, traditionnellement avec des jets d’eau, du plus sympathique au plus violent, le Cambodge fête Chouchnam avec toute une jeunesse dans la rue des grandes villes, armées parfois de pistolets en plastique et de bouteilles de talc. Pas de quoi faire sauter la poudre… Néanmoins, c’est chaud, 40° à l’ombre ! 30° la nuit.

Pas de chance pour le Myanmar qui fête pour la première fois l’an neuf avec un gouvernement d’Union Nationale, cette nuit un important tremblement de terre a secoué le pays hier soir. Pas de nouvelles graves pour l’instant et mes amis sont indemnes.

La secousse de 7 sur Richter a surtout frappé les esprits au Nord-Ouest de la capitale et vers les frontières de l’Inde et même du Bengladesh.

A suivre pour d’autres nouvelles…

A 6.9 magnitude earthquake struck the Asian nation of Myanmar at about 8:25 p.m. Wednesday night (9:55 a.m. EDT), according to the U.S. Geological Survey.

The tremor occurred at a depth of 83.7 miles, the USGS also reported. The epicenter was located 46 miles southeast of Mawlaik and 246 miles north of the capital, Naypyidaw, the USGS added.

 Et maintenant le Japon !

Fashion weak en Asie ?

La mode en Extrême-Orient est très diverse et son évolution ne cache pas que de réels balbutiements de changement. Dans tous les domaines, les trames bougent mais les habitudes vestimentaires restent différentes d’un pays à l’autre, chacun courant vers la modernité au fur et à mesure de la montée des classes aisées mais aussi de celle d’une jeunesse avide de se mettre à la mode.

L’ancienneté culturelle et la notion sociale de liberté de choix personnel font que d’un pays à l’autre la mode est bien différente et son impact variable.

En Thaïlande est toujours un peu en avance parmi les dix pays de l’ASEAN, pour ce domaine où cependant on l’accuse de copier. La culture du Palais Royal, et de la Cour, a de tout temps porté son attention vers la France et vers l’Italie, voire la Suisse ou la Grèce antique. Ainsi, l’architecture s’est inspirée au vingtième siècle de quelques villes françaises et de leurs cathédrales. L’une des grandes avenues de Bangkok voulait au début du vingtième siècle ressembler aux Champs-Elysées. Les villas un peu kitsch de style thaï sont le plus souvent à fausses colonnades. Les soirées mondaines sont légions…

L’industrie cinématographique locale s’est inspirée également de la France ou tout au moins a contribué à accentuer l’attention sur le style propre à Paris, capitale de la Mode. Les mannequins thaïs font des photos sur les berges de la Seine pour des magazine assez consultés. Des étudiants vont depuis longtemps fréquenter les écoles de mode de Paris et gravitent autour des grands couturiers. C’est ainsi que les marques locales de prêt-à-porter se sont multipliées depuis vingt ans à Bangkok, aux côtés des confections délocalisées des Dior, Cardin, Laroche, Hechter …, Kenzo, Boss, et Armani, entre autres.

C’est sans doute au Viet Nam que la modernité est la première apparue brutalement à la fin du siècle dernier. Après la révolution du Jeans et de la moto, alors que la Chine connaissait des records de croissance, le rigide Vietnam s’est senti comme soudain libre dans ce domaine un peu capitaliste dans le fond. Toute une nouvelle génération s’est emparée de la mode avec un sens très pratique, pour le quotidien comme pour la fête, tout en conservant parfois les standards traditionnels des suaves tenues vietnamiennes aux couleurs chatoyantes. L’engouement pour les réseaux sociaux fait le reste … Les Vietnamiens sont tous des artistes, on le sait …

En Malaise, ce qui est notable dans ce pays multiculturel, où tout le monde cherche à vivre en harmonie au voisinage des autres, c’est la mode Lampurienne influencée par l’Islam. Peu à peu, imprégnée par les tuniques et les voiles, la création artistique fait son chemin avec bonheur. A tel point qu’on peut penser à terme que des interférences  culturelles fashion sont possibles entre les ethnies. Une chasuble conçue pour une femme musulmane ou inspirée par elle, séduit par son design bien d’autres femmes. Où serait le malaise ? La mode pourrait-elle devenir alors en quelques sorte aussi « transgenres » dans des lieux de vente adaptés ou « transreligions » ? On n’en est pas là mais la Malaise et ses contradictions semble en marche inexorable.

En 2011, alors que naissait le Salon des Créateurs au Cambodge, sur une initiative française de l’Agence RéCréation, pour la première fois aussi le pays lançait une semaine de la mode, dans la capitale Phnom Penh. la création artistique renaissante faisait enfin vitrine à Phnom Penh. L’objectif était de mettre en avant les talents locaux et la créativité d’un pays plus souvent considéré pour sa production de vêtements en masse que pour les vêtements qui y sont designés et créés.

Ainsi la griffe d’Eric Raisina, un résident cambodgien d’origine malgache, rivalisait de couleurs et de créativité avec celles de Ambre de KETH Romyda, sortie de la maison parisienne Esmod et revenue au pays de son enfance avec un talent communicatif. Ses créations, éminemment féministes et féminines sont d’une élégance qui a déjà séduit le tout Phnom Penh. Tous les deux ont apporté au Cambodge les matériaux et l’ambition qui lui manquait pour redémarrer. Dix ans de succès déjà !

La relève comporte de nombreuses marque et quelques noms de nouveaux créateurs. Cette génération est emmenée désormais par Sok Chandara, à Phnom Penh. Sa marque « élan » marie une créativité très réfléchie mâtinée d’une culture tournée vers Chanel et les grands couturiers français, avec une élégance liée aux corps des femmes khmères, dans le fond assez différentes pour un designer des autres femmes asiatiques. Une ligne, un design du corps, une apsara longiligne qui fait naître chez Chandara, toujours en recherche de matériaux nouveaux et d’accessoires, un mélange épuré où la broderie vient rehausser la simplicité.

Dans tous ces pays, et notamment à Singapour et ses grands centres commerciaux où l’on retrouve la mixité de la mode dans la péninsule, il semble que la création « fashion » soit plus inspirée et tournée vers les clients locaux (Fashion weak ?). Cependant les visiteurs, et les élégantes, sont invitées à tout essayer ! Et en Asie, rectifier, commander à sa taille, n’est un problème que de 48 heures chez le tailleur !

Inde et Iran, avec des points sur les « i ».

Oui, ça gaze entre amis !

 » Depuis l’accord obtenu suite aux négociations sur son programme nucléaire, l’Iran voit arriver bon nombre de responsables politiques désireux de renouer des liens économiques distendus. Parmi eux, des représentants de l’Inde, qui a toujours entretenu d’excellentes relations avec le régime de Mollahs, espèrent relancer des projets gelés.

Ces bonnes relations diplomatiques se sont surtout traduites par une coopération énergétique : l’Inde est le deuxième client de l’Iran après la Chine.

La levée partielle des sanctions économiques contre la République islamique d’Iran, en janvier dernier, a eu un impact direct sur l’exportation de pétrole. « Nous pouvons  élever de 500 000 barils jour notre production immédiatement après la levée des sanctions, pour atteindre progressivement 4 millions de barils jour en quelques mois », rappelait Bijan Zanganeh, le ministre iranien du Pétrole, au lendemain de la signature de l’accord sur le nucléaire. Et il semblerait bien que l’Inde soit un des premiers bénéficiaires de ces nouvelles cargaisons. New Delhi a importé d’Iran 713 126 millions de tonnes (Mt) de pétrole brut en février, soit 86% de plus le même mois l’année précédente.

 

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 Visite diplomatique
 Le ministre indien de l’Energie, Dharmendra Pradhan, est attendu le 6 avril prochain en Iran. Objectif de cette visite : faire avancer des projets énergétiques, bloqués pendant des années par les sanctions économiques imposées au régime de Mollahs. L’Inde, qui a toujours soutenu diplomatiquement son ami iranien (il a continué à lui acheter du brut), espère enfin retirer les fruits de sa fidélité.

Selon des sources indiennes, le principal sujet de conversation qui sera abordé portera sur le champ gazier de Farzad-B. Découvert en 2008 par un consortium mené par ONGC Videsh, la compagnie pétrolière indienne, il recèlerait quelque 362 milliards de m³ de gaz pour un investissement évalué à 3 milliards de dollars. S’il n’est pas certain que le contrat puisse être signé dès la semaine prochaine – le Parlement iranien doit encore approuver le nouveau cadre réglementaire pour l’industrie du pétrole et gaz – les officiels indiens auraient en revanche reçu l’assurance que ce champ leur sera réservé.
 

Gazoduc de la paix

 Acheter le gaz est une chose, le transporter en est une autre. Au début des années 90, les bases d’un projet de gazoduc reliant l’Iran, le Pakistan et l’Inde commencent à se dessiner et d’aucuns le dénomment « gazoduc de la paix ». En effet, il réunit trois pays ayant des relations complètement asymétriques entre d’une part une relation irano-pakistanaise perturbée par leur conflit d’intérêt en Afghanistan, une relation indo-iranienne d’amitié se basant sur un socle culturel et historique commun, et enfin une relation indo-pakistanaise caractérisée par trois guerres en l’espace de 60 ans. Mais le renforcement des sanctions économiques à l’encontre de Téhéran et la détérioration des relations indo-pakistanaises ont empêché toute avancée. De fait, le projet de gazoduc IPI (Iran-Pakistan-Inde), le plus court, le plus logique et le moins coûteux n’a jamais vu le jour. New Delhi cherche désormais à développer des routes alternatives. En décembre dernier, la National Iranian Gas Export Company (NIGEC) a indiqué être en discussion avec son homologue indien pour construire un gazoduc sous-marin qui relierait la Mer d’Oman et l’Océan indien. L’infrastructure aurait l’avantage de contourner le problème pakistanais à l’image du North Stream en Europe, mais serait bien plus coûteuse (estimée à 4,5 milliards de dollars).
 L’énergie ne sera probablement pas le seul secteur où les Indiens décrocheront des marchés. Un autre dossier urgent est notamment sur la table : le développement du port de Chahbahar. Si les Indiens se sont montrés moins actifs sur ce projet que sur les champs gaziers, ils pourraient également obtenir des contrats liés à l’agrandissement de ce port stratégique. Enfin, un projet de ligne ferroviaire reliant le port à l’Afghanistan est également à l’étude « .

 

Romain Chicheportiche Technique-ingénieur.fr le 1 er avril 2016.

 

Un Ricard, s’il vous plait !

Mais un Matthieu Ricard !

 » Je me souviens d’un matin au Tibet. Assis au bord du lac Manasarovar — le Lac de l’Éternelle Fraîcheur — à 4 300 m d’altitude, j’entendis l’appel de deux canards écarlates. Je les cherchais des yeux à la surface de l’eau, sans parvenir à les localiser. Finalement, je les aperçus dans le lointain, à quelque 300 mètres de moi. Dans le silence presque parfait du lieu, leurs cris avaient voyagé sur l’eau calme et semblaient avoir été émis tout près de moi.

Le ciel, d’un bleu profond et lumineux, se mêlait au miroir du lac. Au sud, à 7 800 m d’altitude, s’élevaient les neiges étincelantes du Gurla Mandatha. Au Nord, on apercevait la pyramide parfaite du Mont Kaïlash, la Montagne de Cristal, l’un des lieux sacrés les plus vénérés d’Asie.

La méditation était aussi bien au dehors qu’au dedans et ne demandait aucun effort. Loin de nous couper du monde, la solitude des montagnes devient un puissant moyen de s’ouvrir aux autres, de prendre conscience de l’interdépendance de toute chose et d’engendrer un amour sans limite envers tous les êtres. «