Le dessein des mots – 2015 haute en couleur

Amis lecteurs,

En cette période de « multiplication des pleins » de vœux, le seul profond souhait qui tienne pour les mortels que nous sommes, ne serait-ce pas d’avoir une grande faim de nombreuses années de vie ? C’est pourquoi je vous invite à regarder au delà de 2015 et d’avoir envie de vie, et de vies. Énergie de vie. Envie de vivre un long temps. La faim repousse la fin …

Il m’est susurré parfois que ces mots choisis peuvent être crispants et que la répétition des sens tend à l’agacement du lecteur. Dans ce domaine, il n’y a pas de sens interdit. C’est comme on le sent ! Chaque mot est vivant ou, plutôt, la locution les rend vivants, si l’on a le temps de se laisser transporter… Je leur trouve souvent cinq sens lorsque je les aligne et que je les marie. La locution me ravit. Je « locue » sans complexe. Le lecteur interlocute alors … ?

Au règne incontournable de l’image dans lequel nous baignons quotidiennement, évanescente, subissant le plus souvent, les toucher, choisir ses mots, devient une nécessité pour sortir des clichés et des trop-pleins visuels qu’on nous assène et qui nous assomment. Passons , s’il vous plait mon dieu, à l’image du verbe qui se fait cher.

Lorsque je joue de l’écriture, je recherche la couleur comme le dessinateur, en y ajoutant de la musique, à fleur de peau, et du sens non dit. Le non-dit a l’odeur de l’incompris. C’est une forme de poésie qui ne peut plaire à la lunette de courte vue ni séduire le somnambule. Dans quel sens dormez-vous ? Vous ai-je chatouillé ? Les mots ont des couleurs, encore faut-il les voir. Les mots ont des tons. Encore faut-il les entendre. Les prononcer en les couchant dissipe mal leur musique. Dans le fond, à la lettre, il y a d’autres sens, celui de la séduction et celui du symbole. Encore faut-il accepter le jeu dans l’esprit subtil qui joue du temps et comble l’absence.

La séduction du verbe s’envole de la parole à l’écrit et y gagne au change ? Ah, le dessein de l’écrit ! J’aime dessiner les mots, en m’inspirant du flot à fleur de peau. Que deviennent-ils ? Où vont-ils ? Qui en fait quoi ? Improviser devient un moment de délice vertébral. La scène s’ouvre sur l’acteur. Je dé-fosse de l’orchestre les morceaux et je mélange les partitions. A capella… Haut de gamme comme un « spirit hors d’age ». Comme on coupe les cheveux et qu’ils volent au vent, en 4.

A votre santé ! … de parfums, humez,cognez vos vers et votre prose, tchin-tchin, groquer ensemble pour une … fête. Aux chants. Jouez hautbois ; flute, seuls les troncs pètent, dans la musette dé-raisonnée.

Les mots ont des couleurs. Les voyez-vous ? Le verbe vous caresse, le sentez-vous ? Le mien n’est pas le tien, le savez-vous ? Entre j’imprime et j’exprime, que choisissez-vous ? Le quel sexe prime ? Laissez donc naître l’être et paraître. Laissez-vous transporter par un vent de folle poésie.

Au-delà des mots, timbales et cymbales, un univers se crée. Se crée ? Pas un art, mais un rap (un rap à trier, je le confesse, … là (l) j’ai ri !).

Le choix des symboles que je cisèle recherche un petit « plus » d’élan poétique, entre vous et moi. Émois ? Créer un mot peut être une jouissance. Le couper, l’associer, le décrire sans l’écrire, le crier sans respecter sa forme, c’est la création de mes doigts. Ma vue au bout des ongles. C’est mon tête-à-queue. C’est la plume qui s’envole, qui s’expatrie… Ne vous déplaise. C’est ma Java niaise.

Le masque et la plume, la majuscule nous laisse minuscules…

Oui, je jette au vent léger des mots qui savourent leur liberté. Laissez-moi essaimer les images et les sons. Sans doute alors mon envie d’écrire, sortie de bouche a oreille pour « espiter » autour de moi de la joie et de l’espoir, trouvera t-elle, telle, encore corps. L’oubli des maux reste dans mes mots

et dans mes vœux pour vous. Riez. Riez de vous. Riez de moi. … ça, ma muse.

L’ ajance de création vous souhaite une bonne faim de moi et d’années.

(et pardon si je vous ai un peu sorti des rangées !)

Bonheur solitaire – Solitudiness

Récemment un ami, Franck, en peine avec sa compagne, son travail, ses projets de vie, me posait cette question par messagerie :
*
 » Selon toi, le bonheur existerait-il seulement a deux ?
Y aurait il une barrière infranchissable qui empêcherait d être heureux tout seul ? « 

*
Voici la réponse que je lui ai adressée :

 » … Nous sommes quand même nés incomplets et forcément conscients et angoissés par la mort, dont nous, humains, … nous savons qu’elle est notre destinée ! Alors, déjà, comment puis-je être heureux si je me sens incomplet, seul, et en plus fragile et mortel … ?!

Il y a peut-être des exceptions parmi les gens qui se sentent doubles, masculin et féminin à la fois, sans souci de la procréation, celle-ci naturellement « innée » pour la survie de l’espèce animale que nous sommes. Mais comment savoir si ceux qui recherchent la solitude sont vraiment heureux ?

Le partage est la meilleure réponse à l’état naturel de mal-être. La présence de l’autre, même à défaut d’échange de sentiments, semble indispensable pour une vie moins angoissée, ou plus apaisée, donc s’approchant du bonheur. La seule présence de l’autre à côté de soi crée un sentiment (lequel ?) et conduit au partage. Chaque être est naturellement social même s’il contrôle avec sa tête son instinct grégaire… et même si la société souvent révulse.

La solitude, c’est la vie monastique ! C’est cependant encore la recherche d’un autre qui existerait dans le ciel et nous donnerait la vie éternelle comme pour répondre à nos deux angoisses ! C’est même parfois un « mariage » avec un dieu, disent les bonnes sœurs !

Les ermites ? Des gens exceptionnels. Ceux qui parviennent à vivre à l’écart, le font avec une philosophie qui est aussi la recherche d’un dieu… Ou bien ils deviennent dieu eux-mêmes. Comme ils meurent seuls, personne ne sait s’ils ont été heureux ! Certains deviennent fous ou doivent épouser la nature ou croire à des « partages » affectifs avec … des animaux ! Non, la solitude ne peut être un but, même si chacun la rencontre dans la société, dans certaines étapes d’une vie, et parfois s’y trouve bien. Un moment.

L’Homme peut compenser le manque qu’il ressent par le mysticisme, l’ascétisme, la méditation, etc… Ou bien certains jouent avec la mort jusqu’à ce qu’elle les prenne (comme les drogués, les joueurs, les sportifs de l’extrême !). C’est fou.

Il reste, cher ami, que je suis parfois heureux tout seul. Par moments… Au bout de chacun de ces moments, je cherche qui j’aime, qui me manque, de qui j’ai envie. Je recherche l’autre. Comment étouffer son envie d’aimer ? Même dans les moments de déception amoureuse, on a envie d’aimer une personne, celle qui, que, quoi, dont, où …

Et si je ne trouve pas, dans mon cœur, dans mon carnet ou mon Outlook, je sors. Je vais rencontrer les gens, converser, échanger, satisfaire le besoin de l’autre et le besoin de trouver mon égal ou mon double, ou ma moitié. Alors, j’approche du bonheur. L’amour est notre issue de secours !

Parce que, Franck, dans ta question, il y a quelque chose qui ne va pas : « heureux », ça veut dire quoi ?
– apaisé ?

Oui, on peut être heureux tout seul… mais la seule barrière franchissable dont il ne faut pas s’éloigner, c’est le groupe. Je bonheur est fait de plein des « autres » qui se posent la même question que toi et qui, sans que tu le saches clairement, … comptent bien sur toi. Seul mais jamais seul.

J’M