Le Mékong nous inquiète de + en +

Ce fleuve est mythique.

Véritable garde-manger de l’Asie du Sud-Est, le Mékong est essentiel pour les dizaines de millions de personnes qui vivent sur ses berges qui longent plusieurs pays entre la Chine et le Vietnam.

Cette année 2020 le niveau de ce fleuve assez extraordinaire est au plus bas, ce qui provoque une cascade de réactions préoccupantes tant dans les pays de la région que chez les géopolitologues occidentaux. Pourquoi ce fleuve est-il en danger ?

Au cœur du Royaume du Cambodge très concerné par la traversée du Mékong avant que ne se forme son delta vers la mer de Chine et l’Océan Pacifique, il est un phènomène permettant de visualiser le changement intervenu ces dernières années :

Le lac Tonlé Sap et la rivière Tonlé Sap sont chaque année le théâtre d’un phénomène géographique fascinant et unique au monde. Lorsque la mousson fait grossir le débit du fleuve Mékong au coeur du pays, l’afflux d’eau venant rencontrer l’eau du Lac provoque une inversion de l’écoulement de la rivière : au lieu de se déverser dans le fleuve, celle-ci remonte en sens inverse, en direction du Lac, dans lequel elle se jette durant plusieurs mois. 

Ce “retournement des eaux” permet d’inonder une forêt lacustre, qui devient alors une formidable réserve de poissons pour les pêcheurs cambodgiens. Mais en 2020, le prodige n’a pas eu lieu. Pour la seconde année consécutive. C’est l’une des nombreuses conséquences de la construction de barrages hydroélectriques en amont sur le Mékong. Le débit de l’eau du fleuve n’est plus capable d’inverser le flux de la rivière. Ainsi la forêt lacustre n’est plus inondée !

Le Cambodge est loin d’être le seul pays d’Asie du Sud-Est à en pâtir : des épisodes de sécheresse dramatiques ont aussi touché la Thaïlande ou le Vietnam. 

Si le réchauffement climatique est l’une des causes de l’assèchement du Mékong, les barrages qui se multiplient en amont du fleuve – en Chine et au Laos – ont la plus grande part de responsabilité.

Cette situation aux grandes conséquences économiques est pire qu’une calamité puisque ce sont les hommes qui la construisent sciemment en concertation avec la Commission du Mékong depuis vingt ans !

Qui va un jour réagir ?

JMDF (avec Courrier international)

Rénovation urbaine géante à Siem Reap

La rénovation urbaine entamée en 2020 par le Gouverneur de la Ville de Siem Reap et par le gouvernement cambodgien qui finance le maxi-projet, avec l’aide de la Banque asiatique de développement, se poursuit à rythme soutenu de tous côtés en 2021.

Les dizaines de millions de dollars promis pour le bitume ou le ciment nécessaires à la rénovation urbaine de cette petite ville cambodgienne aux rues étroites ne pouvant pas accueillir les autobus de touristes sont apparemment bien arrivées. Cinq entreprises de travaux publics se partagent à la fois les quartiers, les rues et le magot. Rares sont les vieux engins de chantier auxquels les Cambodgiens sont habitués depuis des décennies. Ici tout est neuf et le matériel dernier cri est non seulement ad hoc mais piloté avec grande compétence par des artistes de la pelleteuse !

Chacun sent parfois un peu comme un parfum de folie à certains endroits tant il apparait effrayant de voir des routes défoncées et des rues de centre ville devenues traversées de tranchées infranchissables. Les unes après les autres et parfois certaines en même temps que leurs voisines. Ici la voirie justifie tout. La pose de tuyaux d’assainissement et de cables électriques demandent une programmation et une coordination de tous les instants. Et elle se fait ! Pas le temps de reboucher une rue qu’il faut creuser la suivantes et même sous la pluie de mousson qui tombe en ce mois de juin 2021 bien chaud et humide. Tout se fait à grande vitesse, tant les jours de grosse chaleur que les lendemains de pluies qui rendent les excavations boueuses et les tranchées inondées.

Les fonctionnaires n’ont jamais fait autant de zèle pour dégager les chemins et les canaux et pour tenter d’élargir certaines ruelles qui n’étaient pas dans le premier lot des 28 voies à rénover mais doivent à tout prix favoriser les tranchées des écoulement des eaux pluviales, des eaux sales et des cables en tous genres. Des magasins perdent leur vitrine, des maisons leur cloture… Mais la ville gagne des voies élargies et la possibilités de passages de bus de tourisme et de places de parking.

La ville déjà meurtrie depuis le Covid a connu la disparition de milliers de touristes, ce qui a conduit à la fermeture de tous les bars, agences de voyage, salons de massages, hotels de luxe, guest houses et restaurants… Aujourd’hui, elle fait face au zèle des équipes de travaux publics qui appliquent un plan d’urbanisme qui n’avait jamais été respecté auparavant ! Tout simplement. Et toute la ville est sens dessus-dessous depuis plus d’un an.

Quelle résilience tout de même ! Les Cambodgiens courbent le dos et font face. Beaucoup sont ruinés depuis un an mais ils savent qu’ils repartiront. Tout le monde croit au retour des touristes en fin d’année !

En attendant les travaux sont entrés dans leur deuxième année et la fin de cet énorme chantier – sans doute unique au monde – ne semble pas proche. Sur les plus grandes voies (le périphèrique) la chaussée en ciment se prépare techniquement morceaux par morceaux. Ailleurs on attendra le bitume. Des kilomètres de voies urbaines à refaire d’ici le retour des touristes ? Mais ce sont des travaux d’Hercule. Ici on dit Hanuman. Ah ah ah, Ah oui vraiment Hanuman est bon enfant …

Hanuman en verra sans doute la fin du macadam. Peut-être. En 2222. Un chiffre souriant pour une Ville de Siem Reap qui attend très patiemment 2 revivre.

La résilience des Cambodgiens est ici vraiment phénomènale.

JMDF

IVG bientôt autorisée en Siam ?

L’interruption volontaire de grossesse devrait être bientôt autorisée au Royaume de Thailande.

En effet, le Cabinet du Premier Ministre a fait savoir qu’il était favorable à reconnaître ce qui se pratique d’ailleurs un peu de façon hypocrite – à la thailandaise – serait désormais permise à toute femme enceinte de moins de 12 semaines.

L’Assemblée Nationale toute acquise au Premier Ministre devrait adopter en décembre 2020 un amendement au Code pénal. Reste à savoir jusqu’où ira cette levée d’interdiction. La population attend une plus grande souplesse et les féministes sont vent debout en faveur de cet espoir.

D’ailleurs il est permis de se demander si cette avancée sociale n’est pas en fait guidée par le souci d’apaisement de la rue qui manifeste depuis des mois sur plus de démocratie !

JMDF

Le pays du sourire … jaune

Sa Majesté le Roi de Thailande est intervenu !

Depuis des semaines maintenant les étudiants de Bangkok, principalement de Thamassat et de Chulalongkorn manifestent et descendent dans la rue avec des revendications assez osées pour ce Royaume autoritaire.

Rejoins par de nombreux citoyens mécontents, c’est le « Monument pour la Démocratie » qui accueille des centaines puis des milliers de gens qui réclament la démission du Premier Ministre, un militaire, et qui osent même – sacrilège – s’attaquer aux principes de la Monarchie toute puissante.

Les étudiants demandent même clairement la transparence sur les finances du Palais Royal. Leur souhait est de respecter le Roi mais que celui-ci accepte de rester en dehors de la politique.

Or, le Roi, à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle ligne de chemin de fer, vient de faire des commentaires sur la situation qu’il connait depuis des mois de manifestations.

Mieux même il appelle au … compromis. Il se déclare « aimant tout son peuple » mais cette terre du sourire devrait être aussi la terre du compromis, fait il en quelque sorte savoir.

Profitant d’un cérémonie officielle de dévotion au Boudhisme et aussi anniversaire de feu son père le Roi bien aimé Bhumipol, il a pris un bain de foule et celle-ci chantait « Longue vie à notre Roi » !

La défiance reste forte néanmoins à l’encontre du Chef du Gouvernement, Prime Minister Prayut Chan-o-cha.

Les Royalistes, eux, ce sont les « Chemises Jaunes », un souvenir pas très ancien de troubles citadins. La violence n’est peut-être plus dans les rues, même si les plus activistes des étudiants ont été arrêtés, mais la question demeure :

Où va la Thailande ? Reste-t-elle le pays du sourire ?

  • Pour l’instant ce sont les étrangers qui rient jaune.

JMDF

Indonésie, mauvaise année 2020 !

Décidément rien ne va plus en Indonésie ces derniers mois. Ce sont d’abord la répétition d’intempéries dévastatrices avec l’arrivée de la mousson… Des inondations. Puis une épidémie de Dengue. Et ensuite des volcans qui s’activent et le Covid évidemment ! Enfin le mois dernier ce sont des révoltes populaires qui s’ajoutent à ces tourments ! …

Des manifestations monstres contre une Loi sur les investissements déclenchent dans toutes les grandes villes des heurts violents avec la Police à Dakarta la Capitale mais aussi à Bali, Medan, Jambi, Makassar, Palu … Elles sont déclenchées par les syndicats et les ouvriers; non pas par les investisseurs évidemment.

La colère est d’ampleur nationale.

Rien que dans la Capitale 800 personnes furent arrêtées. Ce sont les salaires qui vont baisser pour tous les pauvres et l’insécurité totale des emplois qui est concernée et dénoncée à travers cette loi.

Les PIB vient de chuter de 3,5 points depuis le coronavirus qui a plombé la consommation dans toutes les îles et devrait atteindre 5 %.

Le pays le plus dynamique de l’ASEAN ces dernières années va mal. Pour la première fois, l’Indonésie est en récession.

Et en toile de fond de ces difficultés le Coronavirus. Le Covid qui a touché fort ce pays depuis le début de l’année est toujours présent et très actif. 15000 décès à ce jour (novembre 2020) et la progression des nouveaux cas fait seconde vague. Que sera dans ces conditions ce grand pays musulman en 2021 ? …

JMDF

Corée du Sud, un relan de Pacifisme

La Corée du Sud propose depuis lundi 2/11/20 un service civil.

Jusqu’alors, tous les Sud-Coréens étaient astreints au service militaire obligatoire et les objecteurs de conscience étaient envoyés en prison.

Une alternative au service militaire faisait partie des promesses de campagne de l’actuel président Moon Jae-in.

Une alternative au service militaire faisait partie des promesses de campagne de l’actuel président Moon Jae-in.AFP

Fervent adepte des Témoins de Jéhovah, Jang Kyung-jin était prêt à se retrouver derrière les barreaux plutôt que de servir dans l’armée sud-coréenne. Après une décision de justice historique, c’est en tant qu’administrateur, et non comme détenu, qu’il prendra lundi la direction de la prison.

La Corée du Sud demeure techniquement toujours en guerre avec le Nord. Le service militaire obligatoire fournit ainsi le gros des troupes au Sud qui fait face à une armée nord-coréenne forte de 1,2 million de militaires.

Tout Sud-Coréen valide doit servir durant 18 mois avant l’âge de 30 ans, un passage obligé qui, bien que parfois mal ressenti, crée des liens indéfectibles avec les autres conscrits. Eviter de remplir ce devoir dans une société sud-coréenne conformiste peut avoir des répercussions professionnelles et entraîner une stigmatisation sociale durable.

Au cours des dernières décennies, des dizaines de milliers d’objecteurs de conscience, parmi lesquels de nombreux Témoins de Jéhovah, ont accepté d’en payer le prix fort: 18 mois de prison, voire plus.

L’idée de proposer aux objecteurs de conscience un service civil a fait l’objet d’une vive controverse. Mais l’actuel président Moon Jae-in qui, dans les années 70, avait fait son service militaire dans les forces spéciales, avait promis la création d’un service civil lors de sa campagne présidentielle de 2017.

L’année suivante, la Cour suprême a estimé que les objections morales et religieuses étaient des motifs valables pour refuser d’effectuer la conscription.

Ce programme offrant la possibilité d’effectuer un service civil entre en vigueur lundi. Ce jour-là, Monsieur Jang et 62 autres objecteurs de conscience se rendront à Daejeon, au sud de Séoul où, durant trois ans, ils seront administrateurs d’établissements pénitentiaires.

Ils recevront la même solde que les autres conscrits. Le ministère de la Justice a qualifié ce dispositif de «premier pas vers l’équilibre entre conscience et devoir militaire».

Outre les médaillés olympiques et les champions des Jeux asiatiques, ainsi que les lauréats de certains concours internationaux de musique classique, l’obligation d’effectuer la conscription s’applique à tout homme en bonne santé.

Cette contrainte plane actuellement aussi sur les sept membres du groupe BTS, rois de la K-pop internationale, qui rapporte des milliards de dollars à la douzième économie au monde.

Steve Yoo, un chanteur de K-pop très populaire dans les années 1990, a pris la nationalité américaine peu avant d’être appelé, perdant ainsi automatiquement sa nationalité coréenne. Cette décision avait suscité la colère de la population et il s’était rapidement vu interdire l’entrée sur le territoire coréen, une mesure toujours en vigueur.

À travers la planète, les Témoins de Jéhovah sont le plus souvent connus pour refuser les transfusions sanguines ou pour faire du porte-à-porte afin de recruter des disciples. En Corée du Sud, c’est leur refus de faire le service militaire ou de prêter allégeance envers la nation qui marque le plus les esprits. Depuis l’an 1950, 19 353 Témoins de Jéhovah ont été condamnés pour avoir refusé d’effectuer leur conscription, ce qui représente un total de plus de 36 000 années passées derrière les barreaux, selon l’église.

Parmi ces anciens détenus, Lee Bit-nam, membre de la congrégation de Monsieur Jang, emprisonné en 2015. Cependant, comme pour tous les autres objecteurs de conscience, son casier judiciaire a été effacé après une décision de justice.

JMDF avec Asia Connection et AFP

Incroyable Taïwanne !

Taïwan, la République chinoise autonome, fière dans son île autrefois appelée « Formose », est devenu l’an dernier le premier pays, en Asie, à légaliser le mariage des couples de même sexe.

Le 30 octobre 2020, pour la première fois, deux militaires taïwanaises et leurs compagnes de même sexe vont célébrer leur union lors de la cérémonie collective de mariage organisée comme chaque année par le commandement de l’armée de Terre, à Taoyuan dans le nord de Taiwan.

Vraiment incroyable d’ouverture et de modernité !

JMDF