Le Prince a t-il des ennemis ?
Norodom Ranariddh est le fils de feu Roi-Père Norodom Sihanouk. Francophone et francophile. Exilé, il avait été professeur à l’Université d’Aix-en-Provence, avant de rentrer à Phnom Penh (et même encore peu après). En 1993, retour des élections sous l’égide de l’ONU. Il fut élu Premier Ministre à la fin de cette guerre qui avait tant pesé et détruit le Royaume du Cambodge, avec un régime communiste maoïste connu sous le nom de « Khmers Rouges ».
Cependant, par souci de réconciliation nationale voulue par son père rentré lui aussi d’exil, mais en Chine, il partageait alors le pouvoir avec un co-Premier Ministre, l’homme fort du Cambodge, autrefois soutenu par les Vietnamiens et qui est toujours en place depuis lors.
Alors, un vrai partage du pouvoir, bien que …
En 1997, il eut le tort de vouloir éliminer son alter ego HUN SEN par surprise. Les services de renseignements savaient tout. Le Coup d’Etat qui suivit, au début du mois de juillet, fut sanglant et gagné en trois jours par celui qui maîtrisait les arcanes, l’administration et surtout l’armée depuis la fin de la guerre.
Depuis, de pardons en exils, de maladresses en déboires, celui qui probablement rêvait de succéder à son père (c’est le fils cadet Norodom Sihamoni qui est devenu Roi à la suite de Père Sihanouk), essaie d’exister. Essayait d’exister.
Et essayait de revenir ?
Respecté par une petite Cour et adoré de quelques militants du vieux parti Funcinpec (un nom qui sent encore la guerre d’Indochine), le Prince semble avoir concocté secrètement, avec l’homme fort du Cambodge HUN SEN, de revenir en politique cette année et de concourir pour les élections du 29 juillet 2018, comme un opposant disons de façade.
Drames : il y a trois ans, probablement lorsque les décisions fut prises, une voiture bélier emboutit la sienne violemment le blessant seulement par chance. Un accident qui aurait pu lui coûter la vie et qui aujourd’hui apparaît comme un premier avertissement.
En effet, il y a deux semaines, le convoi du Prince fut à nouveau l’objet de ce qu’on doit pouvoir appeler un probable « attentat ». Troisième voiture de son convoi officiel, sur la route à vive allure une voiture taxi (qu’est-elle devenue ? ) emboutit cette fois très violemment le véhicule dans lequel se trouvait à l’arrière le Prince.
Sa femme est tuée, lui est anéanti sur un lit d’hôpital à Bangkok où il va suivre de loin la campagne électorale.
Pas de chance ou bien … ?
Qui a donc intérêt à tuer le Prince ?
N.B. : C’est un Taxi chargé de six passagers qui serait l’auteur de l’accident semble t’il !