La crise sanitaire déclenchée par le coronavirus est une véritable catastrophe pour le Royaume de Thailande.
Depuis des décennies, le pays était devenu la plus grande destination touristique au monde. Certes, certains autres pays occidentaux se targuaient également d’être la destination la plus aimée et la plus courue, à l’image d’ailleurs de la France et de ses pays voisins du Sud. Mais ceux-ci sont des pays industriels développés. Il faut se rendre compte que la Thailande ne trouvait une croissance constante de 4 à 5% de son économie tous azimuths (agriculture, industrie, commerce, services) qu’uniquement grâce à ce moteur exceptionnel de l’entrée de « toutes les devises du monde entier » changées en monnaie locale, le Bath.
Certes, le tourisme n’était pas tout pour ce pays stable et en croissance régulière mais il était « le moteur » de bien des activités et il faisait vivre une partie importante de la population sans emploi (et elle est nombreuse !). L’accueil des Etrangers engendrait une forte dépendance sur le reste des activités et faisait naître de la confiance et de multiples échanges !
7 millions de travailleurs du tourisme sur 70 millions de Thais retournés subitement sur le marché de l’emploi, cela semble peu. Mais tout convergeait avec un moteur de développement synomyme de croissance constante du nombre de personnes accueillies… Ne serait-ce que le secteur des transports un des plus touchés par la crise. Le commerce et l’artisanat, bien sûr. La Thailande était devenue la plaque tournante de toute l’Asie du Sud-Est, si pas Bangkok devenue celle de toute l’Asie et assurément de tout le transport aérien !
Or, le coronavirus et ses conséquences brutales sur l’arrêt du tourisme ont porté un coup terrible à toutes les activités économiques et au moral d’une population bien jeune et qui ne comprend pas vraiment ce qui se passe, y compris dans le domaine de la conduite du pays où le silence et l’hypocrisie sont de mises. C’est apparemment culturel sinon politique.
Entre confinements, frontières fermées, avions cloués au sol, absence d’étrangers au pouvoir d’achat entrainant les projets et la construction, hôpitaux saturés, couvre-feux, les calculs sont vite faits. Le Siam, ancien nom de ce royaume si élégant et si raffiné à l’image de sa fameuse cuisine, est sans doute le pays qui a le plus souffert en 2020 et 2021 de l’épidémie de Covid 19.
En 2019, laThailande avait accueilli quarante millions de visiteurs étrangers. Il est estimé à 60 milliards de dollars le bénéfice en termes de revenus global pour le pays. En mars 2020, ces chiffres sont tombés brutalement à presque zéro et pour 2021 le gouvernement table sur 500 000 visiteurs s’il parvient à réouvrir les stations balnéaires comme prévu dès le mois de juillet…
Alors que dans bien des pays aujourd’hui la pandémie est en passe d’être circonscrite et que la perte économique correspond à une chute sur deux ans, en Thailande, bien peu de citoyens entrevoient (en mai 2021) la fin de cette crise sanitaire et économique. Le gouvernement thaï lui-même reconnait qu’il faudra cinq ans pour retrouver un véritable allant pour le tourisme sur l’ensemble du pays et pour revoir la plaque tournante aérienne fonctionner (peut-être) comme auparavant !
La Thaïlande croise les doigts pour prier que les visiteurs vaccinés soient très nombreux en fin d’année à demander des visas et que bien des choses redémarrent en 2022. Mieux, ils joignent les mains et prient le ciel !
JMDF.