Au Vietnam regain de vigilance

Le Vietnam qui sortait de la première vague du virus avec gloire du fait d’un peu plus de 400 malades et pas de mort, est à nouveau dans l’inquiètude !

Trois mois sans le moindre Covid 19 à l’horizon puis soudain plusieurs cas dans la ville portuaire de Danang !

Et aujourd’hui le premier mort malgrè toute les précautions prises par le gouvernement pour établir un cordon sanitaire autour de la ville. Le patient de Danang le 416 ième touché pr le coronavirus est décédé mais il a contaminé d’autres personnes. Combien ? Qui sait ?

Le pays est pourtant isolé surtout avec la Chine et le Cambodge depuis trois mois. Frontières fermées avec les voisins, surtout la Chine. Quelques échanges commerciaux avec le Cambodge. Mais DA NANG et ses plages c’est aussi l’ancien port colonial français et il est probable que des bateaux étrangers y accostent.

Les Cambodge est fermé également avec la Thailande et craint d’importer le Covid? D’où sa décision de couper aussi les liens avec la Malaisie et l’Indonésie où la maladie court encore …

Dans la région reste le Cambodge et le Laos sans mort.

JMDF

 

Siem Reap entre maladies et espoirs

Siem Reap va mal.

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La saison des pluies a commencé depuis deux mois au Cambodge. Les rizières sont en eaux mais aussi les petits cours d’eau chariant des détritus amassés durant la saison chaude, sur les chemins, les mares, les flaques et parfois les rues inondées par une pluie trop violente pour s’évacuer seule par les égouts, bouchés ou inexistants.

La ville souvent heureuse en juillet. En cette année 2020 elle est fébrile. Les pluies tropicales violentes se succèdent confinant les familles pauvres dans des maisons de bois où les maladies hydriques peuvent aisément se répandre sur des enfants mal nutrits.

D’ordinaire, c’est la haute saison touristique et toute la famille est dehors entre les emplois des jeunes et les solutions précaires des petits vendeurs ou des motos-taxis. Parfois le moto fait les trois huit. Elle sert le matin au père et l’après-midi au fils cadet. Le soir, accrochée parfois à une remorque, c’est le fils ainé qui fera la nuit jusqu’après la fermeture des bars. La mère qui aura vendu ses légumes au marché dès l’aube, les pieds dans la gadoue, laissera sa fille sortir le poisson séché et l’assiette de riz au retour des travailleurs et se laissera tomber sur la natte, enroulée dans un morceau de tissu pour laisser le vieux moutiquaire pendu aux enfants.

Avec la crise sanitaire tout le monde a perdu son emploi dans la famille. Sauf au marché qui s’est un peu endormi. Il n’y a même plus d’école pour les petits agglutinés à la maison ou dans la mare avec les canards…

Autant de revenus perdus pour les familles khmères. A Siem Reap plus qu’ailleurs parce qu’ici le sourire était de mise il n’y a pas si longtemps puisque chacun participait à la vie d’une famille nombreuse et heureuse. Le futur est devenu plus qu’incertain. L’air est lourd (30°) et chargé d’eau…

La crise sanitaire du Covid 19 se transforme en une crise sociale qui conduit les familles pauvres vers une toute autre crise sanitaire, celle de la malaria et de la dingue, très répandues dans chaque village. Voire du Chiconghunya, puisque personne ne sait tester ici ce virus. Les conditions climatiques sont là. Les moustiques se multiplient. Les ordures et les sacs plastiques jonchent les chemins où les chiens errants ont apparemment aussi des parasites.

Le confinement groupé obligé, sur pilotis, en cette saison est source de maladies. Comment se soigner lorsque le petit dépasse les 39° de température dès le matin. Docteurs et cliniques coûtent autant qu’un salaire qu’ils n’ont plus. Comment acheter des médicaments ? – En se passant de nourriture ? Au Cambodge les aides sociales sont très faibles et rares. Les ONG ne sont plus là ou n’ont plus de moyens. Dans ce pays fermé, les expatriés pas du tout rassurés par la qualité des soins et de l’équipement sanitaire, se sentent un peu coincés, désemparés, et trépignent de pouvoir partir.

Les pauvres sont laissés à leur sort. Et le Cambodgien est « acceptant ». Lorsque la famille est déjà endettée, du fait de l’achat d’une moto à crédit, ou d’un smartphone par exemple, la situation devient critique. Vendre ses biens est le plus grand risque pour des gens peu éduqués ou peu réfléchis. Ensuite, c’est le répit le temps de régler les problèmes. On dépense, puis … plus rien !

Au Cambodge, la protection des plus démunis n’existe pas. Ils n’intéressent que la microfinance qui confisque les papiers de la maison !

Le seuil de pauvreté, lui, existe bien et  c’est aujourd’hui plus de 50% des habitants de Siem Reap qui sont largement en dessous…

Mauvaise saison, mousson puis moisson. Mousson qui renforcera encore les inégalités jusqu’à novembre.

JMDF

Nouveau tourisme en Extrêm’Orient

Le tourisme souffre de la crise sanitaire mondiale, terriblement dans les pays de l’ASEAN qui vivaient principalement de cette industrie du voyage et de la découverte des cultures et lieux culturels. Depuis des années un développement constant porteur de croissance et de création d’emplois de toutes sortes.

En Thaïlande par exemple. Tout s’est arrêté brutalement au mois de mars 2020. L’immobilisme est devenue la règle sinon le confinement, de Bangkok à Chiang Mai et à Phuket. Encore là cinq mois après la fermeture des frontières. Cependant la question de la réouverture aux étrangers pourrait passer par une statégie différente dans les prochains mois. Un autre tourisme est recherché. Rien ne devrait plus être comme avant si le pays décidait de réouvrir ses frontières.

Le pays du sourire est mal en point. Le sens de l’accueil était la seule matière vraiment enseignée dans les écoles dès le primaire, en dehors de la propreté du corps, du respect des profs, de l’hymne national et des institutions et le respect suprême voire de la servitude divine accordée au Roi tout là-haut. Les yeux s’ouvrent. La chute est lourde.

Elle permet toutefois aux Siamois de réfléchir actuellement à leur destin. Ils ne veulent plus d’un pays basé uniquement sur le déferlement jour et nuit de touristes de tout accabit, des hôtels de luxe et des plages bondées de corps dénudés. L’image de la prostitution est ravageuse et il faut qu’elle cesse. Tant pis pour les millions d’emplois qui sont actuellement perdus… Stop à l’invasion !

D’ailleurs un récent sondage révèle qu’ils sont 60% (!) à ne pas aimer les « farangs » et leur style de vie… Ceux qui connaissent bien le pays pouvaient s’en douter car le tourisme dans ce pays est un façade adaptée à une terre luxuriante et nourricière d’une nation charmante. Le sourire cachait et cache encore de multiples souffrances. Si fort qu’on tombe toujours sous le questionnement puis le charme du peuple.

L’avenir est proche et ne sera plus jamais le même que ce passé récent. Plus jamais. D’ailleurs un souffle de révolte vers la démocratie brimée depuis des décennies, pourrait à nouveau secouer le pays pourtant contrôlé par les mains fermes et le pouvoir sans faille des militaires.

Au Cambodge, aussi terriblement touché par l’arrêt du tourisme, une commission interministérielle regroupant le Ministre du Tourisme, celui de l’Environnement et celui de la Culture et des Beaux-Arts, est en train d’établir un « Plan 2020-2035 » (un peu loin !) pour envisager différentes stratégies  où la nature serait un pendant aux sites archéologiques, piliers culturels des visiteurs de Siem Reap.

Le peuple Khmer aspire de tous ses voeux à la réouverture des voies aériennes et au retour des touristes significatif pour eux de retour à l’activité commerciale et à l’emploi. Le Covid 19 bloque encore et la prudence est de mise mais l’impatience est latente.

Changer les concepts ? L’élément nature arrive à point alors que celle-ci commençait à être défigurée, comme la Thailande il y a cinquante ans. Mieux il est possible que le Royaume renonce au tourisme de masse afin de privilégier un « tourisme choisi ». Est-ce possible ? Certains « grands » renonceraient-ils à la manne qui tombent des tiroirs caisses, des agences, des transports, des hôtels et magasins de luxe ?

– Sans doute pas, puisque l’argument qui sera utilisé en filigrane c’est : Venez, ici pas de corona et pas un seul mort du Covid ! Pour les Palaces actuellement vides possédés par ces grands dirigeants du pays et du gouvernement, ce serait, ce sera, c’est, une question de nouvelle vie ou de disparition. Alors, la nature …

C’est probablement le Vietnam dans la zone extrêmorientale qui semble le plus serein même si le pays est également touché par la crise sanitaire et la crise économique et sociale liée à l’absence de voyageurs. Seuls les Chinois bougent encore dans la région. Poursuivis par les tests Covid…

Bien organisé, solidaire, c’est sans doute le Vietnam qui devrait se relever le premier et tenter en 2021 une campagne de communication et de séduction envers les Occidentaux. Le pays n’avait atteint que la moitié de ses objectifs de développement touristique. L’autre moitié pourrait démarrer en 2022 avec un horizon 2024 !

JMDF

TAÏWAN sort le minibus autonome

Le premier minibus électrique, sans chauffeur, de fabrication taiwanaise a commencé à être testé, le 15 juillet 2020, dans le district de Changhua, dans la région centrale de Taiwan.

Baptisé Winbus, il représente une étape importante dans les efforts entrepris par le gouvernement pour soutenir le secteur des transports dits « intelligents » sur l’île de Taiwan.

Le véhicule a été conçu et produit par le Centre de Transports en commun, et 90% de ses systèmes de contrôle, composants et pièces détachées ont eux aussi été conçus et  développés à Taiwan.

Winbus peut transporter 15 passagers et rouler à une vitesse maximale de 50 km/h, avec une autonomie de 70 km. Il est prévu pour les touristes et devrait être programmé pour s’arrêter devant les sites touristiques et culturels sur la côte du district de Changhua, sur une zone de 5 à 12 kilomètres, notamment pour arrêt au Temple de Mazu de Lugang…

Le tourisme local  profitera aussi de l’expérimentation de Winbus alors que les étrangers vont commencer à revenir dans un pays sans malade du Covid 19 depuis trois mois.

Quant à l’entreprise française NAVYA actuellement en pointe pour la création de véhicules autonomes électrique, sans écarter le leader américain TESLA, elle est prévenue, le taïwanais sont là !

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JMDF

Le cirque s’est tu au Cambodge !

A Siem Reap, le petite ville capitale des fabuleux temples d’Angkor, les touristes affluaient en haute saison l’été 2019.

En effet que faire en dehors de la visite éreintante des sites archéologiques ? Que faire sinon passer des temples aux tuk-tuks et aux nombreux bars s’agitant dans la nuit cambodgienne ? Il y a même une rue des bars : Pub’s Street !

Le cirque Phare de Siem Reap était une réponse agréable et dans le fond hautement culturelle : au fil des ans une attraction très reconnue qui faisait exception dans l’ambiance des soirées de Siem Reap et prenait de l’ampleur d’année en année.

En effet, l’organisation « Phare Ponleu Selpak », basée dans la ville de Battambang (Patrimoine Humain des Arts pour les Réfugiés et leurs Enfants (P.H.A.R.E), à 70 kilomètres de là, avait depuis 15 ans appris à de jeunes Cambodgiens, entre autres activités artistiques, à raconter par des représentations théâtrales de cirque leur vie quotidienne animée par la traditionnelle musique khmère. De l’Art à l’état brut. Un regard sur le Khmer. Un vrai succès.

Un chapiteau planté non loin de la ville, sur ce qui devient peu à peu un boulevard périphérique qui permet à une quinzaine d’acteurs entre danse, scènettes et haute voltige de faire vibrer les spectateurs de plus en plus nombreux autour de la piste aux étoiles. Des spectateurs par centaines éblouis et enchantés par une soirée complètement dépaysante et si riche.

Les Cambodgiens savent jouer de leur corps, souvent bien moulés, et souvent mieux dessinés que d’autres ethnies asiatiques, et les exercices de cirque permettent subtilement cette expression corporelle visuelle et porteuse de plein de significants  au delà du simple exploit sportif parfois époustouflant.

Un spectacle cambodgien vibre et fait vibrer, sinon au moins il vous touche et il émeut. A fleur de peaux.

Dans la lumière de Phare, une sorte de communauté artistique née avec le sens de l’effort, la créativité, la musique et le design au profit d’une jeunesse qui valorise l’acquis en rêvant d’ailleurs. La perfection khmère loin des Rouges. Les touristes y trouvaient leur compte loin des bars.

Le Covid 19 est passé par là en mars 2020. Aucun touriste. Plus de recettes. La clef sous le chapiteau…

Nous sommes en haute saison en juillet. Le cirque est toujours fermé et les artistes éparpillés.

La musique s’est tue et les baladins ont disparu. Que sont les acteurs devenus ? Un salaire de survie dans l’espoir d’une réouverture en 2020 ? Les chauves-souris chantent sous la toile… Pas même une brise pour secouer le trapèze… Les bancs ont oubliés les applaudissements.

Les intermittents du spectacle tombent dans la misère durable. L’art disparaît dans la jungle. Puissent les Cambodgiens remplacer très vite les étrangers pour remplir la salle et jouir d’un spectacle unique au Cambodge et dans la région.

Décidément, au Cambodge, le clown est toujours triste…

Même le Blanc.

JMDF

La Thaïlande au bord de l’abîme

La Thailande est au bord du gouffre depuis des années. La monnaie, le baht, est maintenu fort, surévalué certainement, pour le bon vouloir des plus hautes autorités du pays qui y ont sans doute interêt. Le peuple est loin des élites. Mais il gronde.

La crise sanitaire a fortement touché le pays (58 décès). Enormément du fait du confinement. Terriblement si l’on s’en tient à l’arrêt total des vols et la mise en redressement judiciaire de la compagnie aérienne publique. Alors que le pays se place comme l’un des pays les plus visités au monde ! Le pays touristique par excellence. Un pays désormais sans aucun touriste !

Si au Cambodge 500 000 personnes ont perdu leur emploi du fait du COVID 19 dans l’économie formelle et informelle, c’est dix fois plus ici. 5 millions de chômeurs qui ne sont pas tous aidés par le gouvernement dirigé par des militaires. Les agences de voyage ont disparu. Les magasins ferment.

La récession est là. La misére guette. Le Ministre des Finances vient de démissionner. Des changements brusques à la tête de l’équipe économique thaïlandaise risquent de miner davantage l’économie alors que des étudiants commencent à bouger. Une manifestation spontanée vient de se dérouler autour du Monument de la Démocratie à Bangkok.

La Thailande s’enfonce. Dur. La crise va s’accentuer dans les deux mois de juillet et août 2020 qui deviennent habituellement « hot season » pour l’activité. Les faillites vont s’accélérer… Les ferments de la révolte sont là…

Va-t’on vers une révolution ? !

JMDF

 

 

 

le gouvernement entend atténuer les dommages causés par les mesures drastiques qu’il a imposées pour contenir l’épidémie de coronavirus qui a tué 58 personnes en six mois, en injectant des milliards de bahts en mesures de relance et d’aide.

L’éducation cambodgienne en faillite

Comment est-ce possible ?

Il y a 25 ans, lorsque les Nations-Unies sont venues rendre la paix et rétablir les chances de développement économique au Cambodge qui sortait de trente ans de conflits, l’espoir reposait sur une nouvelle génération de Cambodgiens. Chaque observateur pensait : il faudra changer le pays avec de nouveaux Cambodgiens. Le baby-boom a fonctionné et dix milions d’enfants sont nés.

Une génération c’est vingt ans. Ils sont passés ! Trépassés. Aujourd’hui toutes les écoles et les universités publiques et privées sont fermées. Certes pour des raisons sanitaires (dans un pays sans virus), mais … Où sont passées ces deux décennies de création de l’espoir ?

– Dans le mur.

Les jeunes ont appris le respect de la tradition dans des familles non éclairées. Puis ils ont été poussés à accéder à d’autres langues que le khmer : l’anglais, le coréen, le chinois… Les filles ont appris à respecter leur mère et les garçons à faire de l’argent pour payer les profs et les diplômes. Grands, ils ont appris aussi à tendre la main à chaque difficulté parce que des ONG faisait le travail gouvernemental et que l’éducation informelle paliait les carences du système étatique. Ils ont appris que la bière ne coûtait pas beaucoup plus cher que le thè. Ils ont vu l’argent couler à flot au-dessus d’eux et la corruption du quotidien le seul moyen de s’en sortir.

Ils ont appris à se taire. Et parfois à se terrer.

La tradition s’est transmise toute seule sur le terreau du nationalisme. Avec toutes ses horreurs et ses erreurs. Le respect des dirigeants et de toute forme de pouvoir local, le culte béat de la famille royale, la foi dans l’enseignement du Bouddha bienveillant qui encourage à souffrir en silence, l’acceptation de la corruption à tous les niveaux, à commencer par soi-même, et la peur physique du retour des esprits et des fantômes… Le code familial a gagné. La mentalité n’a guère évolué. La stupidité du petit peuple et même des classes moyennes naissantes court les rues autant que les Roll Royce … au point que l’enseignement apparait superfétatoire ?

Apprendre à se servir d’un téléphone portable est plus important que de comprendre qu’un sac en plastique ne se dégrade pas. Mais qu’avez-vous donc fait de cette génération ? Les possèdants coupent les arbres, saccagent la nature, creusent la terre du voisin pour en mettre plus sur la-leur. Les puissants coupent la forêt primaire pour planter des dollars avec l’aide de forçats, pas assez ouverts pour s’expatrier.

Ajoutons que les riches, toujours plus riches dans un royaume où les banques recyclent à qui mieux mieux, ont cassé les vieilles pagodes pour offrir leurs dons en espèces venues d’ailleurs, en dollars ou en or, pour des bâtiments tout neufs au milieu des quartiers pauvres. Et chacun se tait.

Avec les remerciements des religieux pas plus éclairés que les autres et plus dociles qu’il y a vingt ans.

Sans le moinde scrupule. Sans le moindre niveau de conscience. On ne touche pas à la religion et aux traditions. On finit par comprendre pourquoi Bouddha était gros ! Gros et riche c’est le rêve de tous les Cambodgiens. Qu’importe de mourir, la vie suivante sera meilleure.

Eventuellement avec une Rolls ou une Ferrari ! Le reste n’a pas d’importance. Le collectif est mort. Chacun pour soi avec le micro-crédit qui apprend à s’endetter.

Le développement économique tous azimuths basé sur la microfinance qui pousse tous les Cambodgiens à emprunter, qui pour un téléphone portable, qui pour une moto, qui pour un lopin de terre pas cher à côté de chez lui, est un progrès à reculons. Accéder à l’argent facile.Pour quoi faire ? Sans Education et ouverture culturelle, pas de salut.

Le rêve de « toujours plus de profit » est un moteur qui s’arrête lorsqu’il n’y a plus de carburant. Fût-il Chinois !

Futile …

Politiquement, y a t’il encore du carburant dans le moteur lorsqu’il n’y a plus vraiment d’opposition pour pousser dans les virages ?

Aujourd’hui, du fait de la crise sanitaire le Cambodge est à l’arrêt. L’Education publique est à l’arrêt. La liberté de la presse aussi. Le convoi khmer s’est arrêté à la station « Education » et tout le monde pleure devant son bol de riz. Sauf les riches. Les écoles et les universités sont à l’arrêt. Certaines en faillite. C’est un scandale. Les jeunes sont-ils dans les rues pour réclamer la réouverture ? Tout le monde s’en fout.

Les Cambodgiens illétrés s’accomodent de tout. Y compris des routes nationales refaites depuis deux ou trois ans et à nouveau défoncées. Les camions des riches sont en file indienne, ou en file chinoise comme on veut … Les tours de Phnom Penh, hérissées de hiéroglyphes, révèlent un chantier fleuve…

Mais le Mékong se remplit de pleurs.

JMDF/07/20

La ville de Siem Reap souffre en silence

La ville de Siem Reap, Capitale touristique du Royaume du Cambodge, dont le tourisme dépend très fortement de la présence des sites archéologiques d’Angkor, a été violemment touchée par la crise sanitaire liée au COV19. Presque du jour au lendemain, la ville s’est vidée de ses touristes. Ces étrangers de toutes origines qui faisaient vivre la ville. Et la population Siemreapoise s’est immédiatement autoconfinée par peur du virus.

Depuis lors, la situation sanitaire du pays s’est stabilisée très positivement. On peut croire, voire affirmer, que le virus ne circule pas au Cambodge et que seuls des cas importés peuvent survenir. Il y en a eu et il y en aura si l’on ouvre les frontières ! La crise sanitaire a été très bien gérée par le gouvernement central. 126 cas de malades Covid 19 au total, presque tous réglés aujourd’hui ; et pas un mort !

Les habitants de Siem Reap se sont déconfinés progressivement, en un bon mois, sans contraintes, et ont repris le cours de leur vie, celle d’il y a … trente ans ! En effet, sans les touristes, la ville tranquille de Siem Reap a retrouvé sa quiètude ancienne et est redevenue un havre de nature et de paix comme dans les années 1990 ; mais elle redevient après avoir … perdu son poumon financier et c’est là que le drame commence.

Seulement mille huit cents touristes ont visité Siem Reap durant le mois de mai 2020, contre cent quarante mille en mai 2019. Plus de cent hôtels et guests-houses ont définitivement fermé leurs portes tandis que deux-cent-trente établissements ont suspendu leur activité sans date de reprise. Donc plusieurs palaces toujours fermés et inquiets de la suite … Restent les gardiens et parfois les jardiniers. Seule la saison des pluies fait sourire les piscines asséchées.

Plus de huit mille travailleurs du secteur du tourisme ont perdu officiellement leur emploi. En fait plusieurs dizaines de milliers d’hommes et de femmes, et même d’enfants, du fait de l’économie informelle qui battait des records autour des lieux touristiques d’Angkor, des sites archéologiques mais aussi dans les salons de massages, les transports en motos et tuk tuks et, bien sûr, la vie nocturne.

En se promenant dans les rues du centre touristique de Siem Reap, on découvre « Pub Street », l’attraction depuis vingt ans des amateurs de terrasses et de bières, tant pour les visiteurs étrangers d’ailleurs que pour les khmers de province curieux et fiers de cet endroit festif, à l’ambiance indescriptible mais essentiellement joyeuse, conviviale, internationale et tolérante. La rue est fermée et déserte, des rangées de restaurants aux grilles baissées et des bars désespérément vides. Les terrasses où il faisait bon s’arrêter du crépuscule jusqu’au petit matin, n’ont plus ni tables ni chaises, ni nuée de serveurs souriants ; arrêt des platines et des maxiparleurs, aucune animation et même des barrières policières y barrant l’accès de manière symbolique.

Près du vieux marché si couru, marqué par cette architecture coloniale séduisante et ses boutiques et restaurants colorés, la tristesse est palpable : les petits marchands de souvenirs ont fermé boutique et des écriteaux « À vendre ou à louer » ornent les façades. Les rideaux sont baissés. Les rares taxis prennent les sens interdits…

En revanche, le long de la rivière les jeunes gens, et les moins jeunes, de toutes les couleurs déambulent, parquent leur motos le long du trottoir, marchent ou courent pendant une heure ou deux, du matin au soir, à l’abri du soleil et de la chaleur. L’eau de la rivière stagne avec ses pollutions d’algues vertes, les arbres centenaires regardent le spectacle déconcertés. Les gens, tenues de sport, tournent à rythme lent. C’est un signe. C’est beau et à la fois presqu’indécent.

Le jogging est en plein boum comme la pratique du vélo dans la ville allégée de tant de voitures et de camions. Le silence a remplacé le concert des klaxons. Les rues sont vides. On oublie presqu’elles sont défoncées. Les nombreuses pagodes, elles, sont pleines de bonzes. Au moins eux auront à manger. Mais …

La ville touristique n’est plus que l’ombre d’elle-même mais ceux qui ne sont pas les victimes du coronavirus et de ses conséquences sortent et s’approprient les petits restaurants. Tous les grands restaurants et bars à touristes sont fermés – sans doute pour des années – alors que certains chômeurs cambodgiens créent de nouveaux services – comme la livraison de nourriture à domicile – et de nouveaux bars pour la jeunesse. La jeunesse dorée s’en sort bien. La jeunesse bronzée cherche de l’argent. Désespèrément.

Les coiffeurs se portent bien, les réparateurs de vélos et de motos aussi, les étudiants les plus malins créent des sites de vente online. Dans les quartiers périphèriques les femmes se mettent à vendre de l’eau et de la bière pour gagner trois sous. Les poules et les canards semblent plus visibles, les vaches et les buffles ont pris de la valeur. Faut les vendre… La vie normale. Mais les sacs plastiques jonchent les voies d’accès aux temples. Le policier démuni se cache derrière un arbre pour arrêter un moto et ponctionner la paie du jour. La nuit de mauvais garçons vont pêcher dans les douves … La vie normale mais …

Le week-end les Cambodgiens de tout province envahissent les temples alors que les résidents étrangers de Phnom Penh font également le déplacement par la route afin de profiter d’une visite tranquille des temples au pays où il fait si bon loin des hordes de Chinois et quand le vent soufle par rafales entre les arbres de la jungle. Même les ouistitis abandonnés sans nourriture sortent surpris et crient comme des cacatoès … Mais …

Oui, cette vie normale cache une explosion imminente de misère. Les victimes de la crise ont éclusées leurs économies en trois mois. Les employés fragiles sont appauvris. Les précaires ont tout perdu, y compris l’espoir de voir revenir un meilleur temps… Ils ne peuvent plus payer les remboursements aux banques de l’achat de leur moto ou de leur lopin de terre. Ceux qui avaient perdu 50% de salaire vont passer bientôt à zéro ! Les cyclos dorment le long des trottoirs et ça fait mal. Aux familles, aux femmes et aux enfants qui n’ont plus d’écoles… plus de maîtres, plus d’éducation.

Le gouvernement semble en avoir conscience. Que peut-il faire ?

Le retour à la terre ?

JMDF – avec Le petit Journal

Des îles chinoises au Cambodge

un développement frénétique tourné vers la mer malgrè l’absence de touristes ?

 

Entre la frontière thailandaise et la frontière vietnamienne, le Cambodge dispose d’une jolie côte et d’une vingtaine d’îles aménagables.

Plages de sable blanc presque partout. Quelques rochers. Des cocotiers et autres palmiers. Des mangroves impénétrables. Des caps rocheux propices aux rêves. Des bords de jungle encore séduisants. Quelques ports de pêche tranquilles

Et des îles posées sur la mer calme comme des boules de cristal ou de verdure. Des perles. Des pières précieuses…

Franchement, il ne manque rien pour développer une destination touristique praradisiaque !

Ces dernières années les investissements se sont multipliés et les infrastructures semblent avoir suivi. Notamment les équipements hôteliers.

Covid 19 est passé par là et les touristes font complètement défaut. Qu’à cela ne tienne, les Khmers de l’intérieur découvrent leur pays et se rendent en nombre désormais vers des sites que l’on préparait pour des étrangers.

Toutefois, les Chinois attirés par cette destination voisine et cette frénésie du développement sont toujours là. Les investisseurs et les résidents de plus en plus nombreux, notamment installés à Phnom Penh sur des projets de construction pour la plupart. Ils envahissent maintenant la presqu’île de Ream. Il n’y a pas que les bâteaux qui flottent à la ronde…

L’activité de l’aéroport de Sihanoukville reprend alors que les travaux de la construction d’une autoroute ambitieuse (et brutale) entre la Capitale et le port de Kompong Som devrait diviser par deux ou trois le temps de trajet actuel. Les porte-conteneurs sont actuellement à la queue leu-leu sur la route nationale, dans les deux sens.

Néanmoins, il y a un côté « too much » dans ce développement, au regard de la pauvreté de la population cambodgienne mais aussi au regard de la crise sanitaire actuelle du Covi 19 et es conséquences sur l’industrie touristique ! Les tours de bureaux et d’appartements de Sihanoukville seront-elles plus occupées que celles des grands hôtels ? Rien n’est moins sûr tant le développement s’est fait dans la démesure.

Sont-ce les touristes chinois qui vont profiter de tout cela ? Sans doute. Ils sont déjà prêts à construire un nouvel aéroport comme à Phnom Penh et à Siem Reap ! A moins que les Thailandais ne se ruent eux aussi par la province de Koh Kong aussi en pleine ébullition. Non, rien ne freinera la construction de villes nouvelles chinoise dans ce bord de mer paradisiaque. De quoi donner des boutons à bien des Cambodgiens.

Pas avant cinq ans.

Le temps de construire une raffinerie et un oléoduc pour le pétrole que le Cambodge n’a pas encore …

JMDF