remerciements aux lecteurs

jardin froissartAnniversaire de ce Blog !

Voilà : un an depuis le 31 août 2014,

50 articles, 55 commentaires et 4 001 lecteurs provenant de 15 pays différents dont 5 en Extrême-Orient !

Ce n’est pas énorme mais c’est satisfaisant.

En vivant en Asie, avec une écriture responsable, il est difficile d’aborder tous les sujets et de dévoiler la profondeur d’une pensée pour traiter chacun d’eux en quelques lignes. A charge pour le lecteur de prendre plaisir aux doubles sens de certains questionnements.

Merci à vous. Au plaisir. A bientôt.

JMDF

N.B. : Depuis l’ouverture du blog et sa structuration approximative, je ne peux plus insérer de nouvelles images. Dommage, il est bloqué le blog.

K R

Ieng Thirith, la femme de (feu) Ieng Sary, est décédée !

Alors que les sieurs Khieu Samphan et Nuon Chea, chefs Khmers Rouges, condamnés par le Tribunal exceptionnel international de jugement « Khmer Rouge », sont en prison à vie et font des recours …, la khmère rouge Thirit, femme du plus haut rang, ayant connu jadis son idéologie, son mari et ses complices dans les couloirs de la Sorbonne, quitte la morne plaine alors que son fils occupe encore un poste officiel dans la même région ex-KR.

Peu à peu, la situation s’éclaircit.

Ah l’hévéa !

Allez, aller à l’hévéa !   un chant ?   un champ ?      –   En fait, c’est une question.

La tentation est grande dans des pays pauvres comme le Cambodge de « vendre », par concession sur 70 ans, des pans entiers de forêt vierge à des compagnies internationales sur des projets de plantations d’hévéas. Ainsi, on se donne une vraie bonne conscience avec l’idée qu’on arrache utilement un arbre (primaire certes et sois-disant statique) et qu’on le remplace par un autre (actif lui) qui va produire de la richesse avec le latex naturel qui donnera le caoutchouc nécessaire aux puissants producteurs de pneus… et du travail aux indigènes.

Richesse pour qui ?

Un tel projet tue la forêt primaire en place depuis des millénaires et que l’on ne retrouvera jamais, ni nous, ni les animaux sauvages qui y vivent ! Et le monde pense qu’on évite ainsi de la déforestation (!) en remplaçant la jungle par une plantation bien ordonnée de petits arbres qu’on supprimera au bout de trente ou quarante ans pour faire du bois à brûler !?

Ensuite, on oublie qu’entre le moment où l’on sort de pépinière une petit hévéa greffé et qu’on le plante avec les engrais qui « enrichissent » le sol, et le moment où il produira du latex, il se passera sept années. Sept ans pendant lesquels le réchauffement climatique de la planète continue sans souci des « Petits poussés » et sept ans pendant lesquels la consommation de dioxyde de carbone d’un petit arbre ne compensera en rien celle de l’espace naturel détruit à jamais, et de l’érosion qui commencera aussitôt.

Enfin, n’y a t’il pas un peu de tromperie de promettre la création d’emplois. Certes, les plantations ne vivent que grâce à une main d’œuvre non qualifiée ou vite formée. Mais on sait que ce sont, avec les plantations de coton, parmi les pires emplois agricoles au monde qui maintiennent des populations dans la pauvreté. Qui vivent de leur mains et de la maîtrise de la taille de l’écorce… Pas de mécanisation possible.

Ras le bol  (de latex) !

C’est un travail forcément quotidien pour un salaire serré et qui n’évoluera pas comme les marchés mondiaux des Géants et les cours du caoutchouc que scruteront les patrons. Créer de tels emplois, c’est assurer 40 ans de pauvreté à une population locale qui attendait des perspectives en même temps que du travail. Ces emplois sont tombés du ciel avec des « étrangers » envahissants comme leurs rouleaux compresseurs qui écrasent l’existant naturel. Population courageuse et soumise qui ne sait pas ce qui l’attend… Pauvres « saigneurs » qui ne pourront sans doute rien faire d’autre, tôt chaque matin, que de faire couler l’or blanc pour les autres et souriront quand même aux dieux sous les frondaisons d’hévéas.

Pour se donner encore bonne conscience, se créent des écoles, des dispensaires, des terrains de volley ou de basket dans les plantations, comme au siècle dernier. Bientôt des « jardins ouvriers » ? Les « colons » sont de retour ; aujourd’hui ce sont des compagnies internationales bien pensantes avec des sociétés-écrans. Personne ne dit rien et ne connait personne. On concède … Les grands y trouvent leur compte (… bancaire ?).

Faire du fric dans les pays pauvres en rasant les forêts primaires et en condamnant les populations fatalistes à travailler sans espoir, voilà ce qui se fait sans vergogne aujourd’hui. Et parfois avec l’aide financière de nos États et surtout de leurs banques de développement. Aussi avec la complicité de nos amis agronomes !?

Froiss’art

Sang, la couleur du temps

Les religions comme les partis politiques ont-elles de couleurs ? Les roses, les vertes, les grises, … et les sombres ?

Quand on pense à nos cathédrales occidentales colorées au Moyen Age, ce sont les couleurs des vitraux flamboyants qui restent gravés dans nos esprits comme les rosaces de Paris, l’ensemble magnifique de Chartres, Reims, Amiens, voire les vitraux plus modernes de Chagall …

Pour les mosquées, ce sont les céramiques qui s’ajoutent dans nos images clichées liées à la chaleur et au sable chaud… Des couleurs blanches assez vertes et des formes souvent voilées. Daesh cependant est noir de sang.

Pour l’hindouisme, les couleurs deviennent extravagantes, en Inde, au Népal et ailleurs, flammes multicolores et ici le « doré » l’emporte comme si l’or du don des croyants rejoignait vraiment les pierres enluminées. De même à l’Est, pour le Confucianisme et le Taoïsme, rigueur, stoïcisme et extravagance … Fumées prenantes et insensées (encensées) et sons soufflés ou battus qui ne trompent pas.

Aujourd’hui pour le bouddhisme, en Thaïlande ou au Myanmar, on achète de très fines feuilles d’or comme du papier fin fort cher que l’on va apposer sur une statue de Bouddha et qui restera plus longtemps que la bougie ou le cierge qui se consume dans nos églises (au fait, il y encore des cierges ou seulement des … chauffe-plats ridicules ?).

Les pagodes brillamment kitchs ne sont pas l’apanage du Bouddhisme thaï. Bien des pays asiatiques rivalisent maintenant de formes et  de couleurs multicolores (arc-en-ciel !) qui ne semblent pas aussi zen que la philosophie qu’elles introduisent ou qu’elle prétendent.

Mais ce qui caractérise Bangkok aujourd’hui, c’est le rouge-sang funeste à l’ombre d’un temple Indu à la statue brahmane. Le noir, c’est noir.

Les « Verts » au pouvoir sont en fait des « Jaunes » déguisés et ils ont tout de suite vu dans le funeste attentat d’un bouddha doré … une patte un peu « Rouges ». A moins qu’il y ait des Kakis qui ne soient pas tout blancs, mais un peu rouges à l’intérieur… et des Oranges (safrans) qui se partagent selon les quartiers !?

Ah ah ah, Ah oui vraiment, quelle est la couleur du temps ?

 – Réponse : en fait, dans le doute sans doute, le noir et blanc de la mort s’est installé pour un petit bout de temps dans ce pays … !? Sang le dire.

Anniversaire !

Le premier roman de Jean Morel (expert français placé auprès de la présidence du Conseil des Ministres) s’intitule : « Il rêvait d’une autre rive ».

Publié par les Editions du Mékong, à Phnom Penh le 29  août 2014, il va fêter son premier anniversaire. L’ouvrage est en vente à la Librairie Les Carnets d’Asie au sein de l’Institut Français de Phnom Penh (200 pages). Encore disponible (10 $). Ainsi qu’à l’aéroport …

Ce livre, tel qu’il est sans prétention, est un reflet de la vie à Phnom Penh il y a vingt ans ! Peu d’ouvrages sont consacrés à cette période particulière du retour à la Paix par la présence de l’APRONUC (Untac). A travers une histoire romanesque dont on sent qu’elle est en grande partie réelle, c’est une balade dans la ville d’alors, entre le couvre-feu et l’absence d’électricité, parmi les arbres qui sont comme des personnages et … au fil de l’eau !

A cette époque, pas si lointaine, seuls les cyclos parlaient d’embouteillages… alors que traverser le fleuve n’était pas chose facile.

Une atmosphère assez bouddhique domine aussi au fil des chapitres et dans le long final de l’ouvrage. De quoi comprendre que le Cambodge d’aujourd’hui demeure bâti entre le chacun pour soi et une sorte de philosophie civique de l’acceptation pour tous.

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Climat change

En Extrême-Orient, comme partout dans le monde, les indices de modification du climat se multiplient.

Ce sont le Philippines visitées par le Président Hollande il y a quelques mois qui semblent les plus vulnérables dans l’océan Pacifique (alors que dans l’Océan Indien ce sont les Maldives et le Bangladesh qui sont en péril). Les îles et les régions côtières de tous les états sont forcément concernées par la fonte des glaciers de l’Arctique et la montée du niveau des mers déjà sensible mais annoncée forte pour les prochaines décennies.

La multiplication de typhons dans le Pacifique, Philippines, Japon, et en Chine, fait pendant d’une certaine manière aux feux de forêts et autres incendies qui ravagent certains pays occidentaux et risquent de se multiplier inéluctablement. En Asie, les agriculteurs en sont les premières victimes. Le principe de la culture du riz est l’inondation. L’inquiétude est double pour l’avenir : le manque d’eau (cette année la mousson a été tardive) ou le trop-plein d’inondations. La Birmanie et l’Indonésie ont aussi de quoi s’inquiéter.

Deux sujets d’inquiétude grandissent dans l’ASEAN : la crise probable des eaux du delta du Mékong et la menace d’inondation de la ville de Bangkok.

Au Vietnam, on commence à prendre conscience que les eaux salées de la mer de Chine risquent fort de remonter le delta tout en inondant les terres fertiles et ne s’arrêtant pas aux frontières du Cambodge ! On n’imagine pas l’eau de mer remonter à Phnom Penh et infecter une partie de l’année le lac Tonlé Sap ! Néanmoins, les risques sont actuellement mesurés. Des fonds sont débloqués par les Nations-Unies, via la Banque Mondiale, pour que des états se prémunissent du réchauffement climatique. Le font-ils ?

Mais que dire de l’estuaire du Chao Praya, sachant qu’à l’automne de chaque année, déjà, les terres entourant Bangkok sont inondées et parfois la capitale thaïlandaise est elle-même paralysée ?! Bangkok a été construite sur une lagune à moins de 20 kilomètres de la mer il y a moins de 250 ans. On l’appelait alors la « Nouvelle Venise » car elle s’étendait le long de canaux appelés « klongs ». Ceux-ci sont envasés quand ils ne sont pas recouverts par des routes ! Les pluies ne … circulent plus ! Les militaires rassurants s’engagent maintenant à régler le problème…

Vraiment, semble s’ouvrir un marché pour des zodiacs dans les 30 ans qui viennent. A moins qu’on ne creuse à nouveau des pirogues dans les troncs de cocotiers. Les Anges de la cité auront les pieds dans l’eau. Le métro pendant ce temps continue sa percée sous Yowarat, la ville chinoise, la plus ancienne cité de Krungthep, celle qui jouxte le fleuve toujours prêt … à déborder.

la croissance militaire

En Thaïlande,

l’année économique se termine d’ordinaire fin septembre,

et les résultats de la croissance mensuelle du pays fin juin laissaient prévoir des chiffres de la production atteignant péniblement une hausse annuelle de 3 % (dans le même temps, des pays voisins ont des prévisions de croissance au moins double !). Devant les mécontentements grandissants des principaux acteurs civils et l’ambiance morose d’une monnaie en baisse comme les exportations, le prix du riz, la consommation intérieure, le gouvernement tente désespérément de relancer l’investissement public et espère sans trop y croire atteindre pour 2015 une croissance de 3,2. Un « coup » pour rien ?

3,2 ou … 2,2, cela ne semble pas impossible.

Le pays est en récession ? Un mot qui, dans l’état actuel du Siam de la Junte, prend un parfum très prenant. Le kaki est-il un fruit aux clignotants rouges ? Le prix du riz qui fut un cheval de bataille de la fin du gouvernement précédent semble le confirmer.

Ne nous voilons pas le képi, la croissance est en baisse et le reste est en berne. Sans les militaires, avec la chienlit politique des Jaunes et des Rouges, la croissance aurait été nulle. Tout dépend donc de la ligne de mire…

Le projet de nouvelle constitution, dans ce contexte, ne fait pas non plus l’unanimité et que se passerait-il du degré d’optimisme de la population (et de ses dirigeants installés au pouvoir pour remettre « de l’ordre ») si, dans quelques mois, un NON surgissait des urnes d’approbation de la nouvelle constitution … ?