Un comité de soutien international eut beau se mettre en place pour relancer l’Hebdo, honorer aussi les abonnés, tout avait disparu et la situation de l’entreprise était revenu à celle de l’époque des aventuriers de 1993 : tout à refaire.
Mois: mai 2015
Presse francophone au Cambodge (2)
A la fin de l’année 1993,
Année électorale cruciale pour la démocratie au Cambodge, une subvention d’encouragement du Ministère français des Affaires Étrangères est annoncée aux dirigeants du journal LE MÉKONG. Ceux-ci ne cessent, par ailleurs, de s’adresser à l’Organisation Internationale de la Francophonie (AUPELF-UREP) pour maintenir à flot une opération courageuse démarrée sans fonds et qui tarde à se pérenniser.
Chaque numéro du magazine « LE MEKONG » doit être financé par la publicité du numéro précédent. Jacky Gagne se démène pour trouver des annonceurs et surtout pour réclamer leurs dûs.
Un sponsor majeur est recherché par le petit groupe de dirigeants bénévoles. TOTAL qui tarde à s’implanter retire son soutien financier pour … un logo mal typographié dans les numéros précédents. Une visite à AIR FRANCE Gare Montparnasse n’offre pas de perspectives à court et moyen terme. L’équilibre du journal restera fragile, les dirigeants se refusant de regarder vers les entreprises locales de … bières et tabacs.
Heureusement, les pigistes de renom ne sont pas gourmands. Le « magazine de l’Asie du Sud-Est », comme l’indique son sous-titre, tire à moins de cinq mille exemplaires mais son renom est grandissant dans la région. Ses articles et de nombreuses photos resteront à jamais un témoignage de cette période de l’Histoire du Cambodge et des pays voisins.
YVES, l’un des actionnaires et l’entreprise de bâtiment LBL, un autre, mais ce sont des PME, remettent de l’argent sur la table pour renflouer les fins de mois difficiles. Les journalistes font des efforts pour assurer le bouclage dans les meilleures conditions. Chaque numéro semble présenter un magazine de meilleure qualité. Il commence même à s’expédier en France.
En 1994, l’Organisation de la francophonie revient vers les Éditions du Mékong avec ce discours : « on vous aidera si vous faites un journal uniquement cambodgien » ! Cela tombe bien, Kong Rithy Chup, Un ami cambodgien dirigeant notamment le Cercle Sportif de Phnom Penh, a rejoint le Conseil d’Administration. Quelques journalistes cambodgiens ont rejoint l’équipe de rédaction. Tout est favorable pour répondre : « Chiche » !
C’est ainsi que va naître en 1995 le désormais fameux quotidien cambodgien « Cambodge Soir ». Dans l’euphorie de cette nouvelle étape importante de développement, les dirigeants ne prennent peut-être pas garde que l’aide de l’Aupelf-Uref (au seul but : Cambodge Soir !) allait accroître le besoin de trésorerie de l’ensemble de la société d’édition et automatiquement fragiliser le magazine régional qui rentrait dans sa troisième année d’existence.
L’intervention malvenue de l’Ambassade de France, connue alors plus pour ses cocktails que pour son soutien aux entreprises, crée un malaise entre les dirigeants (dont un apparemment n’a pas ses faveurs !) et les journalistes souvent en contact avec l’Attaché de presse. Dans le même temps, le correspondant du MEKONG à Paris (bénéficiaire d’une bourse de la vocation !) ne rétrocède plus la recette des ventes France (des abonnés de plus en plus nombreux). Le coup est fatal pour la trésorerie. Le journal rate une parution mensuelle et ne pourra jamais redémarrer. LE MEKONG va mourir et permettre au jeune « Cambodge Soir » d’en profiter pour se développer.
… A suivre …
Presse francophone au Cambodge ! (1)

c’est l’Association parisienne AMICA – Assistance Médiation Internationale – qui arrive au Cambodge avec dans ses bagages un projet de création d’un nouveau journal en langue française pour répondre à la récente parution d’un premier quotidien en anglais. Le projet consiste à rassembler une équipe de chefs d’entreprises pour concevoir un média d’information dans une période sensible de retour à la paix et à la démocratie.
LE MEKONG est né, dans la douleur, en 1993, avec bien peu de moyens financiers mais une farouche volonté de quelques-uns mais avec une Comité de soutien rassemblant de grands noms comme Raymond et Marie Aubrac, Jean Lacouture… Jacky Gagne en devint le premier patron avant Robert Latil, président du conseil d’administration de la « Société des Editions du Mékong ».
Marc Victor, alors correspondant RFI, devint le rédacteur en chef d’une équipe internationale de journalistes et de rédacteurs, capable de réaliser un magazine mensuel régional : Jean-Claude Pomonti, correspondant régional du journal Le Monde, Alain Lebas, Arnaud Dubus, Richard Werly, Eric de la Varenne, Martin Rubio, Philippe Abdelkafi, Ly Vanna, et autres Raoul Jennar, … à la plume, Frank Nollot, Mak Remissa à la photographie…
Toute une génération de qualité qui donnait naissance au renouveau de la presse francophone au Cambodge qui allait réjouir le francophile Roi Norodom Sihanouk. Le potentiel cambodgien allait se matérialiser ensuite de façon remarquée avec la création du journal « Cambodge Soir » et une nouvelle équipe professionnelle qui aujourd’hui (2015) encore s’active à Phnom Penh pour que la langue française ne disparaisse pas de la presse de ce pays.
… à suivre …
L’ascenseur social au Cambodge

Dans la société française l’ascenseur social marque des poses à chaque étage de la crise économique.
Les syndicats doivent s’activer pour que l’ascenseur reste en état de marche (et de montée !) et puisse donner des perspectives aux travailleurs.
Au Cambodge, l’ascenseur social fonctionne, lentement certes mais je l’ai rencontré. Dans un pays où il n’y avait il y a 20 ans pas le moindre escalator et pas même un ascenseur, tout a changé à grande vitesse et les gens de la rue se précipitent dans les nouveaux buildings, hôpitaux, administrations, centres commerciaux pour découvrir les escaliers roulants et ces engins top niveaux, ignorant bien sûr la métaphore de l’ascenseur social.
Si rien n’a vraiment bougé dans les campagnes où bien des chefs de villages sont souvent les mêmes qu’il y a 20 ans et où les rivalités politiques n’en sont que toujours plus tendues, où les paysans ont le même nombre de buffles, de vaches et de rizières, dans les villes que leurs enfants rejoignent, l’ascenseur suit la courbe lente du nombre de diplômés qui trouvent difficilement du travail.
Les petits commerçants s’enrichissent plus ou moins, souvent plus d’ailleurs, les fonctionnaires font aussi du commerce dans leurs heures creuses, nombreuses, certains vendent leurs maisons qui a pris de la valeur pour s’installer confortablement à la campagne. D’autres spéculent et calculent… Tout s’achète et tout se vend.
Des hôtels ouvrent, des restaurants ferment, les bars se multiplient, le personnel se vend au plus offrant et les jeunes parviennent à gagner un peu leur vie. Faut dire qu’avec moins de 100 dollars par mois les serveurs ne peuvent que dormir à quatre dans une chambre louée pour le même prix ! D’ailleurs, comme ils rentrent tard chez eux pour, après une courte nuit, en repartir tôt vers leurs cours du matin à l’Université privée … « Build Bright » ! les rencontres entre eux se font aussi rares que les jours de congé. Les plus futés doublent leur salaire, avec un deuxième emploi ou une combine, et parviennent à s’acheter une moto avec un crédit bancaire (soit disant associatif mais usurier !) qui les asphyxie durant deux ans. Le débrouillard en classe Terminale (photo) vend du café devant son lycée pour payer son engin.
Les plus doués en langues étrangères trouvent du travail dans les Organisations non gouvernementales. J’en connais un d’abord réceptionniste dans un hôtel puis traducteur dans une ONG qui est devenu en dix ans d’efforts … avocat. Un autre, passionné par la langue française gravit les échelons du professorat universitaire. Quelques rares privilégiés concourent pour une bourse à l’étranger, en Droit à Lyon, à Nice en Tourisme …
Le jeune homme qui lavait à son propre compte les vitres des magasins, dix ans plus tard devenu employé de nettoyage à l’aéroport bredouillant quelques mots d’anglais, est maintenant fièrement the « Supervisor » de propreté des bureaux du gouvernement et m’explique en anglais cambodgien qu’il voudrait bien devenir un jour prochain un « general manager »…
Un gardien de maison devenu électricien, marié, deux enfants, vient de s’acheter une voiture. Il fera plus facilement quelques petits boulots à côté. L’employée de pharmacie a réussi à s’endetter pour un dépôt de pharmacie. Le pharmacien débrouillard a, lui, quitté l’officine pour importer des médicaments en direct de France (des vrais) ou … du Vietnam (c’est moins sûr !).
En revanche, mon ancien chauffeur n’a guère augmenté son salaire. Sa femme vend difficilement quelques légumes au marché pour espérer payer l’ascenseur à leurs trois enfants. Le jeune homme chargé du repassage est toujours fixé à sa table chez le même blanchisseur. Pas le temps de se marier : il travaille 7j / 7j. Et ces pauvres filles, instruites ou pas, bloquées à la maison par des parents qui décideront un jour de les marier avec … des billets de cent dollars. La dot pour ascenseur. Un peu de cash ou beaucoup, elles se préparent de toutes les façons à gérer… Mais le garçon sans argent, lui, semble voué au célibat.
Cet autre malchanceux, sourd et muet, semble se prostituer dans les bars de nuit. Que peut-il faire de jour ? La jeune danseuse a vieilli et se demande à coups de maquillage quand va s’arrêter la danse. Ici, fille ou garçon, pas de risque d’avoir des poignées d’amour, la vie est chiche … Les transports sont chers. La viande n’en parlons pas. Le poulet s’envole. Le poisson se fait rare. Jamais le droit d’être absent. Jamais malade. Mais jeunesse souffre… au soleil.
Ah, c’est vrai, la mortalité infantile bat encore des records du monde … Là, l’ascenseur est plein. Mais personne ne pense vraiment à son avenir. Les jeunes se battent pour une seule chose : le riz quotidien.
PAMPHLETS
CIRCONCIS ?
Pourquoi accepter aujourd’hui la pratique de la circoncision ?
Alors qu’un drame vient (encore une fois !) d’arriver hier à Lille, dans le Nord de la France, près de chez moi lors d’une circoncision rituelle où il n’y a pas que la peau du zizi du petit garçon qui a été coupée, je m’insurge fortement contre cette pratique « barbare » qui se perpétue pour des raisons religieuses alors qu’elle était d’évidence fondée sur la nécessaire hygiène dans les temps anciens.
Avec le Conseil de l’Europe, il faut considérer que la circoncision est une atteinte au Droit de l’Enfant. Un État laïc peut-il accepter cela sans sourciller ? Par peur de mécontenter les religions ?
Que l’on baptise les bébés, avec de l’eau, du vin, du riz, des chrêmes, de l’encens, du talc, … et tout ce que vous voulez mais ne touchez pas à l’intégrité physique d’un bébé qui ne vous a rien demandé d’autre que la vie et du lait et qui, en principe, devrait rester libre de choisir sa religion bien plus tard, non ?!
Ce sujet est tabou comme tous les autres… Mais je vous informe que l’article « circoncision » figurant au début de ce Blog de libre penseur a été le plus lu des 3000 consultations reçues depuis le mois de septembre de l’an dernier.
N.B. Un Tribunal allemand a condamné cette pratique qui est une forme … de mutilation. Faut-il préciser que Juifs et Musulmans sont absolument opposés à cette interdiction.
Birmanie ou Myanmar ?
La Birmanie est à l’heure de l’ouverture au tourisme. Peut-être aussi du bouddhisme politique.
Depuis 2011 (oui déjà !) la junte militaire birmane s’est retirée et semble se contenter pour l’heure de poursuivre – ou de suivre du fond des casernes – avec les civils au pouvoir, le train de réformes nécessaires pour faire entrer le pays dans la communauté internationale.
En fait, parmi les dirigeants actuels se trouveraient quelques anciens militaires. On se croirait dans un pays voisin où les uniformes sont en paix dans les garde-robes. Si les puissances économiques favorisées par l’ancien pouvoir (de grandes familles ?) sont toujours aux commandes des affaires, le pays avance peu à peu vers le développement d’une économie ouverte et semble trouver son chemin vers un État de droit … non militaire.
D’ores et déjà, il n’est pas question de revenir sur l’ancien nom d’un État fier, déterminé à rassembler de manière forte l’unité nationale. Myanmar ne redeviendra pas en anglais « Union of Burma », du nom de l’ancienne colonie britannique (en birman « bama », aussi « myan ma »). Pour nous Français, c’est un peu bizarre : il y a des noms qui sont, dans notre langue, délibérément masculin ou féminin. Ainsi Le Cambodge (appelé aussi le Kampuchéa) n’a rien de commun avec le féminin de La Thaïlande ; Le Vietnam non plus d’ailleurs. A nous, ça parait somme toute explicable ou assez ou un tantinet … logique. Tout autant que le Maroc et l’Algérie, si on cherche et qu’on interprète le pourquoi … La Malaise est bien féminine alors qu’il ne peut y avoir qu’un seul Singapour. A moins que ce soit le fruit du hasard.
La Birmanie est devenue Le Myanmar. En changeant de genre et d’article défini, à coups de juntes, tout est dit. Le nationalisme reste dominant. Le pouvoir semble choisir une voie unique, celle de l’ordre que les militaires avaient tracé et que la voie démocratique semble plus ou moins contrainte … de suivre.
Le Myanmar sera bouddhiste et uniquement. La religion (d’Etat ?) est bien l’enfer de notre siècle un peu partout dans le monde, même si les calendriers et les us différent selon les continents.
Dans ce pays qui s’ouvre, les nombreuses minorités ne seront sûrement pas persécutées, elles sont juste appelées (please !) à disparaître. Les Rohingyas s’enfuient à l’Ouest et en mer, d’autres au Nord se cachent dans la jungle depuis longtemps. Tellement d’autres, jeunes marins sans travail, au Sud le long de la péninsule prennent la mer et finissent comme esclaves sur des bateaux de pêche.
Les « caricatures » sont un bon exemple d’une nouvelle forme d’intolérance de pensée. Alerte à tous les « Charlie ». Ici, ce n’est pas le lèse-majesté qui conduit au cachot, c’est le lèse-bouddhisme. Oui, Myanmar est en train d’inventer le bouddhisme radical (tiens, les religions relèvent toutes aussi du masculin ?) comme si cette pratique religieuse avait quelque chose à voir avec la violence, ou avec la violence collective. Deux ans de prison pour avoir représenté dans une publicité commerciale une représentation d’un bouddha avec des écouteurs.
Condamnation pour insulte à la religion ! Mais aussi, semble t-il, pour trouble à l’ordre public, ce qui indique bien où est l’ordre. Écrivons donc Lord Bouddha, on ne sait jamais … Pour une fois qu’il y en a Un qui ne vient pas du Moyen Orient…
Voila ce qui vient de survenir dans la capitale Rangoon et qui n’est sûrement pas neutre dans le contexte national.
Attention, il semblerait nécessaire d’écrire « Yangoon » !? A confirmer mais vraiment tout change…
Les pagodes et les universités birmanes bougent. Des manifestations éclatent. Myanmar se cherche. Certaines provinces sont marquées par le développement de jeux d’argent, la prostitution, et la culture du pavot dont certaines minorités vivent depuis des lustres aux frontières de la Chine. Pas facile à gérer ce « nouveau » pays sage.
Certes, Myanmar s’est ouvert depuis deux ans et mon copain Pierre Le Duc s’en félicite qui vient de créer son agence de tourisme et vous y attend. Néanmoins, l’équipement hôtelier national est insuffisant, seulement est-il « en construction » comme tout le reste. Venez-y avant la foule. Soyez prudents quand même.
De belles perspectives autant pour l’économie, le tourisme, que … pour l’aventure !
J.M.D.F.
N.B. : A l’Est (le Myanmar connaît cinq frontières différentes), devinez pourquoi la couleur orangée de la robe des bonzes : les pagodes sont partagées politiquement entre les Jaunes et les Rouges ! Une sorte de Thom Yam épicé. Peu à peu, il apparaît que cette « philosophie », le bouddhisme, si séduisante pour les Occidentaux, est en train de devenir une « religion » en se politisant. A mon avis, très masculin, les bonzes politisés vont bientôt choisir de porter des … pantalons !?
Bangkok – les militaires nettoient les trottoirs
Mes amis le savent : mon amour pour Bangkok est incommensurable.
Mon premier séjour remonte à 1977. J’ai connu cette ville avec passion. Dès le premier jour, descendu à l’Hôtel Trocadero sur recommandation de mon ami rémois Sanh, … … lorsque je suis rentré de ma petite promenade du crépuscule (il fait nuit à 18 heures toute l’année !), heureusement que j’avais repéré l’interrupteur de ma chambre spacieuse mais étrange … la chaleur et la fatigue auraient pu me faire tomber direct sur mon lit – un premier lit thai au bout d’un long voyage de vingt-quatre heures et trois escales – alors qu’il y avait quelqu’un qui m’attendait sous la couette (ou plutôt sous le drap blanc remonté jusqu’à une paire d’yeux bridés qui souriaient) ! Apparemment la notion de « chambre garnie » me semblait dépasser mes prévisions. Pas ma curiosité … !
Plus tard, j’ai découvert avec excitation le marché du week-end qui se tenait sur la grand place du Palais Royal (Sanam Luang near Wat Phra Kéo pour les connaisseurs) et moi qui n’aimais pas trop fréquenter les marchés, je ne parvenais plus à quitter celui-ci. Dans un environnement d’architecture grandiose, le … bazar de l’hôtel de Ville, façon marché sur gazon, étals à la terre, on y allait pieds nus … Il avait besoin de s’étendre et dans les années 80, le parc « Chat Ju Chak » fut créé qui attire maintenant les touristes du monde entier. A ne pas manquer. Là, il ne manque rien. Porte-monnaie garni dépensera jusqu’à fini !
Suis retourné ce jour à Sanam Luang et le bonheur de passer devant l’Université des Beaux-Arts et de contourner le splendide ancien Palais Royal fut terni par la surprise de ne plus retrouver le marché informel le long du fleuve Chao Praya. A chaque fois que j’y suis allé – au moins une fois tous les ans – je me promettais de n’y rien dépenser et, à chaque fois, je mettais la main à la poche du fait de la découverte ou de l’attraction … d’un objet sacré, une photo, un magazine, un vieux canif, une jolie montre d’occase. Et voilà que ce trottoir est vide… ! Les petits vendeurs qui faisaient, tous comptes faits, qu’à Bangkok il n’y avait pas vraiment de chômeurs inactifs, sont désormais interdits.
Ce lycéen qui jouait de l’harmonica avec trois bahts dans sa casquette pour payer ses cahiers, cet aveugle qui chantait dans le vide son espoir, ce vieillard désincarné derrière ses vieux bouddhas, cette dame énorme qui vendait des crêpes au sucre, ce vendeur de blue-jeans à patte d’elphs et à tous petits prix, la petite table du réparateur de montres, le punk qui découpait le cuir de votre future ceinture devant vous, les vieux sacs à mains, l’orange pressée, le quidam, l’anonyme, le passant, le touriste, … tous disparus. tout disparu. Fini le trottoir de Bangkok. De jour, pour le moins. Le quai me semble désormais bien dégarni.
Que sont mes amis devenus ?
Il est vrai qu’en mettant de l’ordre … les trottoirs se vident. Est-ce que les lits sont moins … débordés ?
N.B. : 680 vendeurs de rue sont actuellement priés de quitter les trottoirs de Huay Khwang, un quartier de Bangkok sur le chemin du marché du dimanche !