Qu’est-ce qui peut bien changer la géopolitique de l’Asie et de l’Extrême Orient en ce moment ?
– La puissance chinoise, bien sûr.
La Chine est à l’origine de tout ce qui se passe ces derniers temps. « Quand la Chine s’éveillera, elle fera mal », disait-on, il a quarante ans !
Elle est éveillée. Elle fait déjà bien mal (n’est-ce pas uncle Donald Duck ?).
Tellement active et vorace que tout le monde politique environnant s’inquiète en se posant des quetions : Suis-je son ami ou pas ? Que puis-je faire ? Quelles concessions ? Quelle acceptation des visées impérialistes du puissant peuple chinois vers l’océan Pacifique puis-je oser entreprendre ou réfuter ?! Je discute ? Je négocie ? Je signe ou je ne signe pas ?
Pacifique ? De moins en moins pacifique justement cet océan de malentendus masqués par des intérêts financiers. Les menaces sur Taiwan du Président à vie Xi, les intimidations sur les îles vietnamiennes et philippines inquiètent jusqu’aux Japonais (le Kouryles jaune !). A tel point que la peur de la création d’une nouvelle base militaire navale tournée vers l’Océan indien a fait récemment traînée de poudre…
Ainsi également, les Indiens et les Japonais se sont-ils récemment rapprochés en faveur d’un « front démocratique » qui ne disait pas son nom, en fait : tous unis face à la Chine non-démocratique et tentaculaire (avec ses visées clairement déclarées sur les « Nouvelles Routes de la Soie », les fameux corridors) !
Ce n’est pas la peur qui fait que le Cambodge est en train de basculer dans le clan très fermé du « meilleur ami » des Chinois au sein de l’ASEAN. C’est l’intérêt. Intérêt économique et financier. Economique car c’est le « boum » immobilier en ce moment sur tout le pays, de la capitale Phnom Penh jusqu’à la côte (toute la côte, pas seulement Sihanoukville). Financier car il y a longtemps que le Budget cambodgien ne tiendrait pas la route sans l’aide des subsides Chinois.
De tout côté de l’ASEAN, les alliances trépignent, sont secouées et se redessinent. Elles semblent soudain prises au sérieux comme si ce nouveau monde découvrait ce qu’est la nouvelle géopolitique et mesurait quelles sont les conséquences des divers rapprochements sur les perspectuves d’avenir de la grande région …
Même la très chinoise « perle » de Singapour s’interroge avec clairvoyance sur sa situation et sur ce que pensent ses voisins et alliés, proches ou lointains. Heureuse sans doute est-elle que la Malaisie voisine vienne de retirer (provisoirement ?) sa signature sur l’arrivée d’un train express financés par la Banque de Pékin (bondé de Chinois ?) le long de la péninsule thaie et malaise.
Quant à son inverse, le traditionnel anti-chinois Vietnam, tout aussi peu démocratique que son ennemi intime du Nord, et en plein boum économique ambitieux, il feint de ne pas entendre les sirènes du danger et ne dit mot. Bizarre. L’intérêt encore.
En somme, les trois petits chinois flottent dans l’air : rien vu, rien dit, rien entendu…
A quand le grand mal-entendu ?
JMDF