La broderie traditionnelle turkmène est en train de disparaître. Les vêtements emblématiques de ce peuple d’artisans dont les couleurs et les formes ont inspirés bien des dessinateurs orientaux et peut-être des voyageurs occidentaux reposent dans les armoires et ne courent pas les marchés.
Autrefois, les jeunes femmes pour se marier devaient coudre et broder des vêtements pour toute leur vie. Les choses changent à grande vitesse depuis que la mode envahit les marchés et remise aux placards les vêtements teintés par une culture qui apparait hélas vieillotte. Comme partout, vive le « made in China ».
En revanche, il y a quelques malins qui connaissent la valeur de ces belles broderies. Ils ne sont pas sans rappeler nos brocanteurs passant dans les villages pour y dénicher de vieux meubles.
A Achgabat, la capitale de ce pays très fermé, les vieilles malles s’ouvrent discrètement des vêtements brodés à la main à vendre sous cape. On vient parfois de loin pour dénicher les beautés traditionnelles brodées qui ne sont ni des fripes ni des puces mais des œuvres d’art en voie de disparition.
Des foulards, des châles, des corsages, des cardigans, des robes traditionnelles, bien conservés, passent de main en main alors que le commerce des broderies traditionnelles a été interdit par les autorités. Une page qui se tourne avec profit. Mais qui relancera un jour cet artisanat disparu dans un pays qui semble bien perdu en Asie Centrale, au Nord de l’Afghanistan.
