A Siem Reap, le petite ville capitale des fabuleux temples d’Angkor, les touristes affluaient en haute saison l’été 2019.
En effet que faire en dehors de la visite éreintante des sites archéologiques ? Que faire sinon passer des temples aux tuk-tuks et aux nombreux bars s’agitant dans la nuit cambodgienne ? Il y a même une rue des bars : Pub’s Street !
Le cirque Phare de Siem Reap était une réponse agréable et dans le fond hautement culturelle : au fil des ans une attraction très reconnue qui faisait exception dans l’ambiance des soirées de Siem Reap et prenait de l’ampleur d’année en année.
En effet, l’organisation « Phare Ponleu Selpak », basée dans la ville de Battambang (Patrimoine Humain des Arts pour les Réfugiés et leurs Enfants (P.H.A.R.E), à 70 kilomètres de là, avait depuis 15 ans appris à de jeunes Cambodgiens, entre autres activités artistiques, à raconter par des représentations théâtrales de cirque leur vie quotidienne animée par la traditionnelle musique khmère. De l’Art à l’état brut. Un regard sur le Khmer. Un vrai succès.
Un chapiteau planté non loin de la ville, sur ce qui devient peu à peu un boulevard périphérique qui permet à une quinzaine d’acteurs entre danse, scènettes et haute voltige de faire vibrer les spectateurs de plus en plus nombreux autour de la piste aux étoiles. Des spectateurs par centaines éblouis et enchantés par une soirée complètement dépaysante et si riche.
Les Cambodgiens savent jouer de leur corps, souvent bien moulés, et souvent mieux dessinés que d’autres ethnies asiatiques, et les exercices de cirque permettent subtilement cette expression corporelle visuelle et porteuse de plein de significants au delà du simple exploit sportif parfois époustouflant.
Un spectacle cambodgien vibre et fait vibrer, sinon au moins il vous touche et il émeut. A fleur de peaux.
Dans la lumière de Phare, une sorte de communauté artistique née avec le sens de l’effort, la créativité, la musique et le design au profit d’une jeunesse qui valorise l’acquis en rêvant d’ailleurs. La perfection khmère loin des Rouges. Les touristes y trouvaient leur compte loin des bars.
Le Covid 19 est passé par là en mars 2020. Aucun touriste. Plus de recettes. La clef sous le chapiteau…
Nous sommes en haute saison en juillet. Le cirque est toujours fermé et les artistes éparpillés.
La musique s’est tue et les baladins ont disparu. Que sont les acteurs devenus ? Un salaire de survie dans l’espoir d’une réouverture en 2020 ? Les chauves-souris chantent sous la toile… Pas même une brise pour secouer le trapèze… Les bancs ont oubliés les applaudissements.
Les intermittents du spectacle tombent dans la misère durable. L’art disparaît dans la jungle. Puissent les Cambodgiens remplacer très vite les étrangers pour remplir la salle et jouir d’un spectacle unique au Cambodge et dans la région.
Décidément, au Cambodge, le clown est toujours triste…
Même le Blanc.
JMDF
les clowns sont toujours tristes mais ils ne pleurent jamais seul les enfants et les lutins le savent !
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Je me sens lutin !
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