La capitale cambodgienne du tourisme est au carrefour de plusieurs voies. Et elle s’est arrêtée aux feux rouges pour observer son avenir.
D’abord, elle est au carrefour de la rénovation urbaine. Car cette petite ville de province, haut lieu de l’Histoire ancienne de l’Empire Khmer, est devenue, depuis le début de ce siècle, et particulièrement durant la dernière décennie, une grande destination mondiale pour tous les touristes occidentaux et asiatiques, pas seulement ceux attirés par les vieilles pierres des magnifiques (et très nombreux en fait) temples d’Angkor, pas seulement par le Grand Lac Tonlé Sap qui est un phénomène géographique de la planète et si important pour ce pays…
Cette ville doit savoir grandir mais elle doit aussi mieux accueillir car ses infrastructures sont celle d’une petite ville de province et pas d’une capitale mondiale du tourisme, ce qu’elle est appelée à devenir. Les nécessités de rénovation et de modernisation frappaient aux yeux lorsque le Covid est arrivé stopper les flux de touristes et d’autocars.
La Banque Asiatique de Développement a saisi l’opportunité du Covid 19 pour commencer en 2020 un projet très ambitieux. Elle finance depuis plus d’un an sans compter des travaux phénoménaux depuis l’élargissement des routes des voies d’accès à l’amènagement des trottoirs et des berges de la rivière. Tout est passé en revue et les travaux sont sur le point de se terminer en début 2022…
Défi énorme : élargir les routes et les rues, redessiner trottoirs et ruisseaux, faciliter la circulation, prévoir des parkings autobus de tourisme, acheminer l’eau potable, le cable, nettoyer la rivière polluée, repousser les fermes aux crocodiles, élargir les ponts, renforcer les passerelles, concevoir surtout un assainissement jamais organisé et tellement nécessaire. Aussi insérer un réseau électrique acharchique et téléphonique complètement dépassé. De plus, les équipements existants, pilônes, cables, égouts, nids de poules, ruelles, étaient d’une laideur urbaine invraisemblable…
En pleine période de Covid, toutes les activités économiques de cette ville ont brutalement et doublement soufferts. Carrefour des faillites à la pelle des commerces (et du chomage !), hôtels et restaurants, et autre agences de voyages… Carrefour de la réorganisation de la ville et des lieux de tourisme, arrivée de nouveaux investisseurs, recherche de nouveaux pôles d’attraction.
Dans ce contexte, la rénovation urbaine travaille jour et nuit en centre ville comme en périphérie et il ne manque actuellement que les finitions et la signalisation aux divers carrefours. Les Siemreapois, après les « haricots » en cours d’installation à certains carrefours, vont découvrir les feux rouges dans les prochains jours. Nécessaires, tant la ville revit déjà sans les touristes étrangers mais avec la fièvre des samedis soirs.
La ville de SIEM REAP est en train de se doter par ailleurs d’un nouvel aéroport international dont l’achèvement des structures essentielles est proche (c’est bien le seul !) et il ne manque encore que… des avions, un peu plus de bitume, des voies d’accès, des navettes,
et de la confiance dans les tests, les vaccins,
moins de pollution (plastiques et autres ! ) un peu partout, y compris sonore,
et, en ville, des passages pour piètons, des pistes cyclables, des sens interdits, des gens disciplinés ;
et surtout que tout tourne rond très vite !
JMDF.