Sans main d’oeuvre, la tentation d’abandonner la culture de l’hévéa est grande.
Plus de latex et l’arbre ne sert plus à rien. Il est alors parfois tentant de le couper pour faire du feu de cuisine en oubliant qu’il avait fallu sept ans à compter de sa plantation sorti de pépinière, pour qu’il produise… et en oubliant que l’ouvrier agricole a définitivement perdu son travail.
Et un arbre coupé c’est le début d’une production en baisse… multipliée par quelques milliers de producteurs. De quoi faire remonter les cours ?
En Thailande le phénomène de désertion des plantations pourrait prendre de l’ampleur: un million de travailleurs agricoles vivent de cette culture dans le royaume qui produit plus de 4,5 millions de tonnes par an, soit près d’un tiers de la production mondiale.
La surproduction touche les petits avant les grands !
La demande chinoise se contracte depuis trois mois, conséquence de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, un coup dur pour les producteurs asiatiques dont plus de la moitié des exportations vont encore vers le Grand Frère. La Chine déstocke.
Résultat, le prix de caoutchouc accuse une baisse de 20 % depuis juin.
Autre résultat de grands producteurs sont au bord de la faillite et les plus forts vont bientôt manger les plus faibles ! A venir, les rachats d’entreprises. Déjà au Cambodge on le pressent.
Très peu de pays peuvent produire du caoutchouc naturel. C’est une denrée rare dont le cours remontera un jour, par exemple dans deux ans lors de l’élection américaine !
Ah ! Le capitalisme est encore en marche et roule bien car les peurs d’aujourd’hui seront les pneus de l’avenir.
JMDF