Alors que s’entame une guerre commerciale avec l’Amérique de Trump, l’Europe et la Chine se sentent directement concernées par ce trouble à la mondialisation et s’interrogent sur leur devenir dans la compétition internationale. La globalisation, le temps d’une crise, ne semblerait plus tout-à-fait inéluctable ?
L’Europe – quand même secouée de l’intérieur – trop longtemps tournée vers l’Amérique par la passerelle anglaise, découvre que son regard géographiquement naturel vers l’Asie a sans doute été trop négligé au fil des siècles pour des raisons historiques et de différences culturelles. Voir même du fait d’obstacles au dialogue entre des civilisations qui se sentaient éloignées.
Des conflits de valeurs qui semblent parfois perdurer au XXI ième siècle ? – Oui et non.
L’Asie, elle, continue de surprendre, tant par l’amplitude des mutations dont elle est le théâtre depuis une vingtaine d’années que par les disparités et les contrastes qui y perdurent et en rendent l’analyse toujours plus complexe. L’Asie n’est pas « une ». Entre l’Inde, la Chine, le Japon, l’Indonésie et l’Iran, le Pakistan et le Bangladesh, où sont les points communs ?
Ces mutations pacifiques, entre la Mer de Chine et le Golfe du Bengale, se fondent sur de grandes dynamiques, sans doute désormais bien identifiées – croissance chinoise, émergence de l’Inde, processus d’intégration régionale -, mais dont l’anticipation à court ou moyen terme demeure un exercice risqué. Surtout, elles posent des questions qui dépassent, pour l’Europe, les enjeux économiques et les problèmes de marchés aussi bien que les enjeux sécuritaires.
L’Asie représente surtout pour les Européens une cible et un marché de la plus grande importance en termes d’échanges scientifiques et culturels de toute nature. Les flux touristiques en témoignent. Son potentiel de formation et de recherche ouvre des possibilités considérables d’échanges et de partenariats aux universités et à nos laboratoires de recherche.
Dans de nombreux pays d’Asie, il existe un lien plus ou moins fort entre les universités, les instituts de recherche et surtout le monde des entreprises, locales et internationales, une sorte de « continuum gagnant » dont certains Européens, les Français notamment, devraient sans tarder s’inspirer ou au moins en tenir compte car les enjeux économiques sont là à moyen et long terme.
Certes, ces pays sont dits émergents mais ils connaissent presque tous des taux de croissance du produit intérieur brut dépassant les 5% par an depuis une décennie. Ils créent des emplois, certes en nombre insuffisant, mais ils font naître une classe moyenne qui change la donne et si personne ne l’observe attentivement le réveil sera douloureux car il sera économique et peut-être même démographique avec des risques de mutations vers l’Ouest !
L’émergence des classes moyennes dans de nombreux pays de l’Anastase entraîne bien des changements, notamment en matière de formation de cette tranche de population. De ce fait, un développement des flux d’étudiants peut s’observer un peu partout, suivi peu à peu d’hommes de sciences et de chercheurs.
Évènements positifs dans la plupart des cas de ces pays émergents qu’il faut suivre, encourager, accompagner parfois et avec lesquels il est peut-être temps de commencer à travailler.
JMDF