En 1994, les témoins cambodgiens de l’arrivée par bateaux des trois parties métalliques de la reconstruction du pont de Phnom Penh furent ébahis. En quelques semaines les piles du pont détruit par les Vietnamiens en 1972, appelé le pont de Chroy Chanva, furent consolidées pour accueillir le tablier fabriqué au Japon.
Le pont enjambe sur un kilometre de long et à 13 mètres de haut la rivière Tonlé Sap qui rejoint un peu plus loin le grand Mékong. Devenu le « pont japonais » dans le langage quotidien, cet ouvrage avait été doublé depuis moins de deux ans par un investissement chinois rendant la circulation souvent saturée désormais plus fluide dans les deux sens…
Mais …
les experts japonais avaient détecté que les piles de « leur » pont offraient, avec le temps et la circulation de lourds véhicules sur cet ouvrage, des risques majeurs.
Ainsi le pont restauré de 1994 est-il actuellement démonté et en pleine rénovation. Travaux nécessitant cette fois non plus quelques semaines mais deux années.
Aussi, ceux qui connaissent le développement urbain et l’expansion géographique de la Capitale peuvent-ils imaginer l’imbroglio invraisemblable de la circulation à l’entrée du pont chinois, accessible maintenant dans les deux sens, au-delà du rond-point situé devant l’Ambassade de France.
Au moins, dans le nuage de pollution de l’endroit qui oblige parfois un véhicule à une heure d’attente dans l’embouteillage des heures de pointe dans une chaleur tropicale, est-il possible de découvrir que les Cambodgiens sont patients et flexibles au milieu de centaines de motos se faufilant, pareils à un jeu vidéo d’adresse et d’équilibre. C’est une pourtant réalitéet ça marche.
Et même plus il existe au Cambodge des policiers sachant régler à peu près la circulation. Une découverte !