Les Philippines font beaucoup parler d’elles depuis plusieurs décennies. L’après dictature du Président Marcos ne cesse d’ entacher toutes les présidences apparemment démocratiques qui se succèdent dans cette République aux mille iles.
Le problème, comme dans beaucoup de pays qui accèdent à la démocratie est celui de l’éducation politique du peuple. Parfois celui de l’ Education nationale tout court. Or, aux Philippines, le taux alphabétisation est le plus élevé de tous les Etats de l’ ASEAN (97% contre 90%). L’empreinte hispanique et religieuse explique sans doute ce fort taux d’alphabétisation.
L’école est gratuite, également obligatoire, pour tous les enfants âgés de sept à douze ans (comme partout ?). Mais alors pourquoi les écoles privées et principalement religieuses (400 établissements catholiques) se développent tant ? La langue nationale, le tagalog, est enseigné en principe un peu partout mais des dialectes locaux également encore en usage dans les petites classes. Ceci ne crée sans doute pas suffisamment de ciment national, encore que l’anglais semble peu ou prou représenter la première langue enseignée de manière générale aux Philippines et concurrence le tagalog tant le pays est tenu de s’ouvrir économiquement vers l’étranger….
L’influence de l’Histoire, espagnole et catholique (80% de la population est catholique et 5% musulmane), est sans doute prépondérante. Mais l’influence des diverses langues ne serait-elle pas dans le fond un handicap à l’unification tardive d’une nation encore divisée et parfois déchirée et aussi à la réflexion politique nécessaire pour un avenir plus serein ?
Avec ce Président qui ne semble pas plus diplomate que les Thaïlandais depuis 20 ans pour parler aux rebelles musulmans?