Le « Building » à Phnom Penh c’est dans le fond un mot français !
Quatre cents familles y vivent là depuis l’Indépendance puis l’évacuation de la Capitale par les Khmers Rouges et leur retour avec l’Occupation vietnamienne. Sans jamais avoir évidemment le moindre titre de propriété. Du précaire durable. Entre 3 et 4000 personnes concernées… Quatre générations parfois.
Avec le temps cet immeuble blanc devenait de moins en moins blanc. Les terrasses devaient souffir d’infiltrations à chaque saison des pluies.
Après la guerre, cet immeuble très bien situé en ville, non loin des jardins bordant le fleuve Mékong, à un carrefour d’Ambassades et de grands hôtels est resté en l’état du fait qu’il abritait des familles nombreuses tellement pauvres que leur seule richesse était ce toit délabré. Cinq niveaux de pauvreté, d’humidité et de saleté parmi les petits artisans, les détritus et les rats…
Certes, avec le temps les familles s’étaient organisées pour faire vivre cet endroit et quelques chambres rénovées pouvaient encore sembler accueillantes. Mais la rénovation guettait ces dernières années. Elle arrive. Les familles quittent leur appartement avec un dédommagement satisfaisant, un peu moins révoltant que dans d’autres quartiers comme le Lac de Boeung Kak. Sans doute un projet japonais (Arakawa) derrière cela y est-il pour quelquechose… sur les compensation accordées par le Ministère de l’Aménagement du Territoire.
D’ici la fin de la saison des pluies l’ensemble immobilier devrait être détruit et en commencera la construction d’un immeuble de 21 étages.
Il est vrai qu’un étage serait alors réservé pour les familles qui voudraient revenir … !
Un beau geste pour un bel immeuble qui s’éteint
En même temps que s’estompent plein d’histoires de vies …
Dont la mienne lorsque je fus évacué vite fait par deux amis cambodgiens à la famille de qui je rendais visite en 1993 par un escalier de secours tout noir parce qu’ils me savaient soudain en grand danger.
JMDF