La crise économique de 1997 en Thaïlande, on le sait, s’était propagée rapidement chez ses voisins et il avait fallu des années pour en oublier les effets dévastateurs.
A se demander d’ailleurs si l’instabilité politique (et toujours sous le joug militaire !?) des gouvernements de Bangkok ne trouve pas, dans cette culture effrénée du développement et des crises financières dont les banques sortent toujours gagnantes, le ferment essentiel de la situation actuelle, vingt ans plus tard.
Le malaise économique de la Thaïlande date bien de deux ou trois décennies. Et chacun sait que la bulle immobilière créée par les promoteurs et les banques (avec des intérêts croisés et en croisant des personnages politiques un peu ‘professionnels’ indélébiles) est responsable de nombreuses faillites d’alors et du flottement de la monnaie (aujourd’hui bien oublié, il est vrai).
Est-ce que les réformes économiques ont été entreprises depuis lors pour éradiquer le mal et éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets ? Si l’on en juge par le secteur public, il est permis d’en douter, après plus de dix années d’instabilité politique et deux coups d’Etat militaires.
D’ailleurs, les promoteurs et leurs banques continuent à construire, à-tout-va, y compris dans une Capitale dont on dit qu’elle s’enfonce peu à peu dans les marécages vénitiens que certaient oublient un peu vite et qu’elle pourrait même être submergée par la montée des eaux, dans … moins de vingt ans (ou autour de 2040 ?) !
Dans le même temps, le projet de grand investissement régional et d’aménagement du territoire dans le Chemin de fer thaïlandais s’est transformé en « serpent de mer », sentant peu à peu le parfum ambiant de la corruption, du fait des habitudes de négociations des Chinois … de toutes nationalités.
On voit la queue (du serpent !) aujourd’hui mais qui est … la tête ?
Alors que les questions demeurent « discutées en silence », du fait du grand Roi défunt non encore funéré, et de la présence aux manettes de la « grande muette », son successeur RAMA X étant monté sur le Trône, le Vietnam et le Cambodge sont sortis allègrement de la même crise de 1997 et se développent désormais deux fois plus vite que le grand frère du Royaume de Siam : 7 % de croissance au lieu de 3,5 !
Et puis les différents pouvoirs travaillent-il vraiment pour le Peuple au Royaume des inégalités sociales ?
Les riches promoteurs sino-thaïs du secteur immobilier privé ont sans doute trop d’argent pour ne pas jouer avec les bulles, les bahts et les Yuan…
Sont-ils les seuls ? L’arrivée massive des investisseurs chinois au Cambodge procure maintenant un point comment ou un risque commun à ces deux royaumes si différents pour l’instant …
Ils voient grand et les tours de Bangkok sont toujours plus hautes et plus jolies.
Les appartements des nouveaux condominiums se vendent difficilement ou ne se vendent pas. Qu’importe, on offre la coupe de champagne aux visiteurs invités par mels. Le champagne a vieilli. Il est bien le seul à se bonifier.
JMDF