Ceux qui connaissent Hanoï et Saïgon (Hochiminhville) se demandent bien comment on pourrait interdire les motos sans déclencher une immense et bloquante manifestation populaire. Toutes les familles vietnamiennes en possède une. Certaines tournent même jour et nuit comme à Phnom Penh où des motos taxis se prêtent les engins en famille afin que ceux qui n’en ont pas puissent travailler lorsque les autres dorment.
En Thaïlande où les routes sont si dangereuses, il y a relativement peu d’accidents de motocyclettes bien qu’elles roulent à Bangkok à très vive allure. Il est vrai que les Thaïs respectent les règles . Leur utilité est telle que dans les embouteillages où les cycles font des slaloms parfois épatants entre les voitures bloquées, même les pdg et les hauts fonctionnaires se font transporter par ce moyen de passer partout, particulièrement dans les raccourcis des ruelles étroites.
A Djakarta ? Bali ? Kuala Lumpur ? – Sûrement pas !
En fait c’est à Rangoon, nouvellement appelé YANGON (prononcer « iangone ») que les dirigeants birmans du Myanmar ont depuis de nombreuses années interdit les motos et autres cycles dans la ville de façon à fluidifier la circulation. Et ça marche. Les universités sont situées à la périphérie où les étudiants peuvent séjourner et rejoindre leurs cours. En ville, faute de motos, les traditionnels cyclos pousse, les trishaw à deux passagers dos-à-dos, survivent. Quant aux taxis ils pullulent. Souvent déglingués, sans air conditionné, il y fait bon de discuter la course avant de monter. Et en birman !
Mais surtout … les gens marchent. Ceci est propre à Yangon. Il n’y a pas d’autres pays d’Asie où les gens marchent autant en ville de bon matin pour se rendre au travail (encore qu’à Hong Kong !), et ceci est pour sûr favorable à la santé, mais aussi au … commerce de proximité et aux vendeurs de rues parqués sur la chaussée à des endroits bien délimités.
Quand aux bus qui sillonnent toute la ville, tous aussi déglingués les uns que les autres, ils sont forcément bondés !
JMDF