La dame de Rangoon – on dit maintenant la ville de Yangon – est devenue une icone qui rentre dans toutes les maisons birmanes aujourd’hui avec le nouvel an 2017. Sa photo orne tous les calendriers et les agendas distribués dans le pays… Elle est présente partout.
Fille de Aung San, celui qui a obtenu des Anglais l’Indépendance de son pays à la fin de la Seconde guerre mondiale, Suu Kyi était ce samedi 7 janvier au centre des conversations en ce jour anniversaire de l’Indépendance de la Birmanie (1945). Birmanie redevenue Myanmar et aussi transformé en nouvelle démocratie – République de Myanmar.
(N.B. : le même jour, les Cambodgiens fêtaient le 7 janvier l’anéantissement du régime des K.R. !)
Celle qui fut Prix Nobel de la Paix 1991 est cependant apparue silencieuse à cette occasion, alors que les Nations-Unies et ses voisins de l’Asean s’inquiètent de la situation de la minorité musulmane des Rohingas.
C’est que Aung san suu Kyi, élue députée en 2015 est maintenant (quasi) à la tête du gouvernement est qu’elle doit faire face à un calendrier bien difficile politiquement. Son objectif est de rassembler à terme toutes les ethnies (en fait une centaine !) et de faire cesser la guerre qui se poursuit dans les provinces périphériques. En même temps, elle doit faire preuve de diplomatie avec les anciens dirigeants et de solidarité dans un cercle essentiellement et profondément bouddhiste.
Les violences ne sont-elles pas le fait de militaires ? Ne tient-elle pas son nouveau pouvoir de bon vouloir de l’armée ?
Celle qui a dit un jour que « la vraie prison est celle de la peur » ne serait-elle pas maintenant plus menottée que dans son ancienne résidence surveillée ? L’année 2017 – elle aura quand même 72 ans en juin ! – devrait répondre à cette question : A t’elle peur de ne pas y parvenir ?