La presse écrite de langue française est-elle bien en train de renaître ?
Elle semblait morte en 2011 mais ne cessait pas de secouer les méninges de quelques accros et quelques journalistes. Emmanuel Scheffer avec le Petit Journal allait occuper le terrain de l’information autant que faire se peu, alors que Roger Barthas et son Journal du Cambodge développaient un site magazine de plus en plus prisé par les internautes, au Cambodge et à travers le monde.
Pendant ce temps, Alain Gascuel ne cessait de se montrer le dinosaure impérissable de l’information économique. Sa newsletter pour abonnés, « Cambodge Nouveau », résistait par la force d’un homme et aujourd’hui de ses archives.
Les Gillette, Fontaine, Sothanarith, Stéphane, Joël, en bons petits soldats courageux, ne parvenaient pas à donner suite à des velléités de créer un Gavroche cambodgien. Fallait-il partir sur l’idée d’un magazine gratuit comme l’ECHO mensuel de Marcel, avec de l’info en plus (!) ou oser se lancer dans une maquette bien chiadée pour garantir l’intérêt d’un lectorat de plus en plus limité et surtout … séduire des annonceurs ?
Même le Ministre cambodgien de l’Information promettait de mettre la main à la poche pour revoir une publication de type « Cambodge Soir » !
L’Ambassade de France, consciente des enjeux francophones (tant de choses paraissent en déliquescence pour notre langue !) tenta bien fin 2013 d’encourager la Chambre de Commerce franco-cambodgienne de rassembler la plupart des acteurs et tout y fut dit : « La presse francophone oui, mais le presse papier c’est fini ». L’Ambassadeur employa des mots convaincants pour rassembler et pour assurer chaque éventuel projet du soutien moral de la France et de celui évident de la francophonie, rien n’y fit.
On en discutait encore l’an dernier lorsque Emmanuel Scheffer quittait le Petit Journal et que Pierre Gillette se rapprochait des nouvelles télés cambodgiennes. Ces derniers mois, divers chroniqueurs appréciés du Petit Journal étaient sur des starting blocks encourageants… C’est alors que le journal anglophone « Khmer Times » se rapprochait, lui, de nos amis journalistes pour envisager – avec des moyens, cette fois ! – de publier … en langue française !
Ce fut fait … il y a quelques jours
… A suivre …
La Francophonie est morte au Cambodge, il faut le reconnaître. en 2001, je suis allé m’installer à Phnom Penh plein d’enthousiasme, et pour la langue, pas de problèmes ! on m’avait dit : le Cambodge est un pays Francophone ! soulagement, pour mes activités de ventes de matériel médical !
Arrivé là bas, c’était autre chose. Dés mon arrivée à l’aéroport de Phnom Penh, tout devait se faire en…
Anglais ! mon Anglais était approximatif, et du coup, mon séjour là bas fut un séjour linguistique pour apprendre l’Anglais , jusqu’en 2009 ! à moins d’apprendre le Khmer, il ne me restait plus qu’a m’exprimer en Anglais ! heureusement, j’ai trouvé à mon arrivée des compatriotes qui savaient bien parler la langue de Shakespeare !!!
Ou étaient les Francophones ? quelle grosse blague !je n’y ai débusqué qu’un pharmacien de 65 ans, à Phnom Penh, et encore ! son Français était approximatif, et il se débrouillait bien mieux en Anglais !!!
étrange constat. Là bas, je me sentais plutôt en une ancienne colonie Britannique, plutôt que un ancien protectorat Français. Même les plus jeunes parlaient Anglais, et les regards se focalisaient vers les USA ou l’Australie. Tant mieux pour moi, maintenant, je suis parfaitement Anglophone. Pourquoi parler de Francophonie ? à quand une inscription du Cambodge au Commonwealth of nations ?
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Bravo. Si plus de gens s’étaient révoltés il y a vingt ans, on aurait peut-être pas tout perdu.
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Lorsque je suis arrivé au Cambodge, il n’y avait que 6 millions d’habitants. 200 000 parlaient français, les autres avaient été massacrés parce qu’ils parlaient une langue étrangères. Combien de dizaines de milliers ont fui dans les pays francophones, Canada, France, Belgique, … Les enseignants, les médecins, les juristes, les intellos, des fommes, des femmes, des militaires, des écrivains, des fonctionnaires … ?
Tous partis. Et 85% de la population analphabète …
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Aujourd’hui, il y a 15 millions d’habitants. Cela fait 10 millions d’enfants de plus en 20 ans. Que voulez-vous qu’ils apprennent ? Le business international se fait en langue anglaise. Faut-il pour autant s’arrêter de parler le français et de le répandre ? – Non, tant pis si nous perdons du terrain chaque jour, à chaque naissance. Mais les écoles françaises sont pleines. Même les cyclos savent dire « Bonjour ». Des médecins, pharmaciens, vétérinaires ont appris leur science dans notre langue. Un journal, cela circule dans les écoles avec des maitres qui découpent les articles pour la lecture et la traduction. Les noms des ministères sont tous écrits en français.
Néanmoins, on ne reviendra pas en arrière.
La France n’en aurait même pas le courage, il y a tant à faire dans le monde.
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Aussi pour le sens des valeurs, de la liberté et de la poésie de cette langue…
Quand tout le monde baisse les bras, il reste des Don Quichotte qui disent encore : ça presse … !
Vous avez raison pour l’absence, j’ai raison pour une présence.
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moi je connais bien ces pays : Cambodge, Vietnam, Laos.
la Francophonie dit qu’il y a plus de 570 000 Francophones au Vietnam et plus de 200 000 au Cambodge. C’est du grand n’importe quoi ! tout ça , c’est mentir, pour toucher des subventions Européennes et Françaises !!!
La CIA indique qu’il y a entre 15 000 et 20 000 Francophones au Vietnam (contre 570 000 pour l’org. de la Francophonie), et environ 3 000 Francophones au Cambodge (contre + de 200 000), et entre 980 et 1200 Francophones au Laos (contre + de 150 000) Qui croire ????
il suffit d’aller sur place pour s’en rendre compte ! si vous débarquez à Saïgon-Ho chi minh Ville, appellez moi tout de suite si vous rencontrez un Francophone dans la journée ! mais pour l’Anglais, il suffit souvent de faire trois pas pour trouver un parfait Anglophone.
Oui, j’ai le sentiment que l’Indochine ne fut jamais un ensemble colonial Français !!!
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Pardon, cela fait 20 ans que je vis en Asie et on ne peut pas comparer le Vietnam où les Américains sont passés après les Français, ça laisse des traces, et où il faut vraiment chercher les derniers francophones dans un pays très peuplé. Mais qu’est-ce qu’un francophone ? Au Cambodge, à l’inverse petit pays,la France forme 5 000 jeunes par an, tant à l’Institut français qu’à l’Université d’Agriculture, à la Faculté de Médecine et de Pharmacie, qu’en Droit et Sciences Economiques. Egalement à l’Institut de Technologie du Cambodge.
Effectivement, dans la rue, les pauvres ont intérêt à bredouiller quelques mots d’anglais et pas de français. Of course.
Néanmoins, au Cambodge comme en Thaïlande, toute la famille royale parle le français. La langue d’une classe sociale sans doute. A Phnom Penh, la moitié des Ministres, et pas que les plus vieux, connaissent le français (au VN aussi d’ailleurs !?). Le Cambodge est le plus francophone des pays de l’Indochine, c’est pour cela qu’à côté des trois journaux ou magazines de langue anglaise, il y en ait un qui offre un peu de lecture dans notre langue. A la Chambre de commerce franco-cambodgienne, vous seriez étonné du nombre de chefs d’entreprises cambodgiens inscrits …
Maintenant, que vous soyez déçu que la population apprenne l’anglais … sachez que les investisseurs viennent de partout, Australie, Japon, Malaisie, Chine, … Restent les touristes, 30 % d’entre eux sont encore des francophones. Et les restaurants ? Il y a un restau français ou belge dans chaque rue de Phnom Penh et de Siem Reap… Le nombre de négociants en vin explose depuis qu’une petite classe moyenne apparait…
Toutes les villes du Cambodge ont au moins une boulangerie et si vous allez à la campagne amener du pain, c’est un cadeau de bienvenue.
Ici, jusque dans la langue khmère, le long de toutes les phrases, des restes culturels sont plus que séduisants.
Pour le reste, je vous encourage à voir le dernier film édifiant de Rithy Panh… « La France est notre patrie » !
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A nous de renforcer la présence actuelle pour éviter la perte … enclenchée par la force des choses et celle de l’Histoire.
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L’administration Cambodgienne est passée au « tout en Anglais » depuis 2001. Par exemple, depuis cette date, les timbres paraissent en Khmer et Anglais, alors que c’était Khmer et Français avant .
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La vitalité d’une langue en un pays se mesure dans les médias, or en Indochine, au Cambodge, Vietnam, laos, les journaux en Français, quand ils existent, s’adressent à des expatriés Français, et les tirages sont limités, alors que la presse Anglophone foisonne, avec même des chaines TV locales en Anglais !!!
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Lu et approuvé !
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Je partage. L’erreur des Français est de réaliser un média français fait pour les Français. Qu’un sponsor se présente à Phnom Penh avec 200 000 dollars et je trouverai le moyen de rentabiliser une feuille de chou cambodgienne quotidienne avec quatre journalistes cambodgiens … !
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