L’étude d’ADN ancien relie le peuplement des îles Mariannes à des populations sorties de Taiwan
Des séquences génétiques prélevées sur des squelettes trouvés à Guam les rapprochent de populations autochtones du nord des Philippines, elles-mêmes issues de Taiwan.
Aimable crédit de Hung Hsiao-chun L’hypothèse la plus largement admise à propos du peuplement de la Polynésie est que celui-ci a été le fait de populations parlant des langues austronésiennes et parties de Taiwan il y a entre 4 500 et 4 000 ans. Le peuplement des îles Mariannes, plus excentrées tout au nord de la Micronésie, est par contre longtemps resté mystérieux. Une récente étude basée sur l’analyse d’ADN ancien trouvé à Guam conclut à un peuplement depuis les Philippines par des populations elles aussi sorties de Taiwan.
Des humains ont atteint les îles Mariannes il y a environ 3 500 ans, montrent les vestiges archéologiques. L’analyse du génome mitochondrial de deux squelettes datant d’environ 2 200 ans et découverts en 2016 dans une grotte du nord de Guam, territoire américain formant le point méridional de ce chapelet d’îles volcaniques, a permis à des archéologues de Taiwan et d’autres pays de préciser l’origine de ces anciens habitants.
Membre de l’équipe de chercheurs, l’archéologue taïwanaise Hung Hsiao-chun [洪曉純] de l’université nationale australienne, a expliqué à l’agence de presse taïwanaise CNA que des séquences génétiques prélevées sur ces squelettes les rapprochent de populations autochtones du nord des Philippines. D’autres recherches ont montré que ces dernières sont elles-mêmes génétiquement liées à des populations autochtones de Taiwan comme les Amis.
Cette découverte suggère que les anciens occupants de Guam ont été capables de naviguer sur plus de 2 000 km de distance depuis les Philippines.
Financée par la Fondation Chiang Ching-kuo, à Taipei, l’étude a été publiée au mois de décembre en ligne dans les Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS).