GERMINAL cher riz

Germinal paddy !

Nos agriculteurs européens produisent du blé en cette période alors que la céréale-soeur tropicale est le riz. Le riz ressemble quelque peu au blé lorsqu’il est en « épi ». Cependant en Asie, la technique de plantation de cette céréale est bien différente au point de vue germination et de l’étape suivante.

La semence du riz est le « paddy », riz non décortiqué qui a conservé son enveloppe depuis la dernière récolte (souvent stocké dans des jarres). Le paddy est appelé germer dans une rizière soignée proche de la maison (comme un semis dans votre jardin !) et souvent clôturée de bambous ou aujourd’hui de filets, pour éloigner les animaux herbivores en liberté et les oiseaux. Animaux qui seront retenus sous les maisons (buffles et zébus) lorsque les parcelles seront peu à peu plantées.

L’ensemencement se fait à tout vent de manière dense dans cette rizière qui fait office de « pépinière », après les premières pluies de juin, dans une terre meuble non inondée considérée comme riche. Moment de bonheur et à la fois d’angoisse. Des engrais naturels et organiques (excréments) y enrichissent le potentiel parce que la première pousse conditionnera toute la qualité de la production trois mois plus tard. L’utilisation d’intrants chimiques n’est pas encore fréquente au Cambodge.

Le vert de ces parcelles est d’une fraîcheur de couleur dans le paysage d’aucune autre pareille !

Il s’agit ensuite de déplanter manuellement les jeunes pousses, trente jours après la le début de la germination. Les transplants sont gardés à racines nues et placés en motte en vue du repiquage. Chaque motte est alors … taillée (décapitée) et placée sur le sol dans le milieu humide dans l’attente d’une parcelle labourée et suffisamment gorgée d’eau pour être repiquée par petits groupe de deux ou trois racines tous les quinze centimètres.

Les diguettes entourant une parcelle repiquée sont alors entretenues pour bien conserver l’eau et permettre que les pluies fassent grandir la tige en même temps que la montée de l’eau durant le premier mois de pousse.

Si les pluies ne viennent pas, il serait profitable d’avoir un apport d’eau par irrigation. D’où ces « grands travaux forcés » imaginés par Pol Pot pour maîtriser l’eau et améliorer la sécurité d’une production devenue alors …complètement collective.

Il existe cependant dans certains pays (hauts plateaux du Vietnam ? Chine, Malaisie, Philippines ?) des semences pour un riz non irrigué !

Dans certains villages, il existe aujourd’hui un réservoir. Il est souvent utilisé pour l’élevage. Rarement pour y puiser l’eau, faute de pompe et de longs tuyaux ; rarement aussi un puits ne peut-être utilisé. En revanche, parfois sont utilisés des systèmes d’ustensiles ingénieux, balancés avec rythme et grâce, permettent à de rares endroits de porter de l’eau d’une parcelle à une autre ou mieux d’un petit canal d’irrigation à une parcelle.

Ensuite, il suffira d’attendre et de parfois sarcler ou biner pour maintenir la rizière parfaite et de surveiller par crainte de l’arrivée de crabes prédateurs ! et oui …

Mi-juin à mi-juillet, c’est le mois de Germinal. En ce moment, le climat change, faute de pluies régulières et abondantes, avec des rizières manquant d’eau, c’est plutôt, dans certaines provinces, …  le mois de Galère  !

JMDF

N.B. : Génial PADDY : en Irlande, ce mot péjoratif est plutôt une insulte, alors que c’est aussi pour moi celui d’une agréable boisson, non ? !

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