Le Cambodge n’en peut plus !
La nécessité d’un changement vient d’apparaitre au grand jour a l’occasion d’un projet d’investissement de barrage hydro-électrique !
On appelle habituellement les dirigeants cambodgiens de Strong Power depuis que … l’ancien Roi Norodom Sihanouk eut qualifié l’actuel Premier Ministre encore aux affaires de « Strong Man ». Mais l’actualité du » power » aujourd’hui au Cambodge, c’est bien de l’électricité dont il s’agit. De grands efforts ont été entrepris depuis 20 ans pour rationaliser l’offre d’énergie électrique et améliorer la distribution mais les besoins ne cessent de grandir en même temps que la croissance de la population et celle du développement économique.
Chaque nouvel investissement important entrepris aujourd’hui affaiblit la capacité du pays à fournir … donc à produire de l’électricité au nouveau venu. Il faudra importer de nouveaux kilowatts et stocker de l’électricité venant de … l’un des trois pays voisins (Thaïlande, Laos et VN) !
Alors, Weak Power ? En quelque sorte, oui, puisque le Cambodge est devenu complétement dépendant en matière d’approvisionnement de ses voisins. Le pays en effet importe plus d’électricité qu’il n’en produit. La production traditionnelle s’élève a 1 769 Mégawatts/an et l’importation à 2 280 Mégawatts, dont les 3/4 viennent du Vietnam. A quel prix ?
Le gouvernement du Cambodge avait planifié de mettre progressivement en place 12 projets de production dont certains à énergie fossile, pour parvenir a l’autosuffisance en 2020, selon les prévisions. Le premier de ces projets d’équipement et d’aménagement du territoire consistait à construire un petit barrage hydroélectrique dans la vallée d’Areng dans la province de Koh Kong, située au Sud-Est, proche de la Thaïlande, capable de produire 108 Mégawatts à compter de 2017, il vient d’être suspendu pour des raisons essentiellement politiques, actions diverses liées a l’opposition au gouvernement royal mais aussi a des ONG … bien pensantes mais sans doute trop nombreuses et mal orientées dans ce pays.
Opposition contre un projet qui n’est pas sans rappeler l’accueil des machines a vapeur … sur le territoire français ! Ou le débat actuel sur notre barrage » de confort « , Sivens, dans le Tarn.
… Areng ? Sivens ? Même combat ? Sûrement pas. Comment expliquer la relativité des choses à des écologistes comme à des politiciens ?
… strong power, weak power … Ot mien phleung. No power…
Au Cambodge, le peuple a besoin de cette électricité. Il serait temps que certains Occidentaux comprennent que leurs ancêtres sont passés par le Moyen Age… et la Révolution industrielle. Nous sommes tous pour la protection de l’Environnement (surtout sur les dernières zones sauvages de ce merveilleux pays des Cardamones) mais qui a vraiment conscience du besoin urgent « d’environnement quotidien » pour les gens qui n’ont pas encore l’électricité dans leur maison ou dans leur village ?
Ah ah ! Ah oui vraiment, Cadet-rousselle, rentrez chez vous maintenant.
L’opposition cambodgienne, d’où qu’elle vienne, ne fait pas du Zola, ni un vrai problème de cette zone-là, mais s’appuie sur le manque de transparence des appels d’offres et surtout sur le rejet viscéral du principal fournisseur supplétif actuel. Mésententes dommageables. Il est vrai que, dans le même temps, la construction du nouveau bâtiment abritant le siège social d’EDC (électricité du Cambodge) apparait maladroit face à la misère du réseau public de distribution de l’électricité dans la Capitale, comme ailleurs. Il suffit de lever les yeux, aux … fils des travaux !
Eh ben oui. Le problème est là.La transparence et la clarté dans des appels a concurrence lorsqu’ils existent (!) sont des éléments déterminants de la lutte contre la corruption, de la bonne gouvernance et de la capacité à s’entendre TOUS sur des projets vitaux pour le pays.
Ancien chargé de mission auprès du chef de service de la Concurrence du MINEFI (DGCCRF) sur la construction du Viaduc de Millau, l’auteur de cet article appréhende le chemin a suivre. Le problème c’est qu’au Cambodge, ici, le chemin est encore long (écrire un Code des Marchés Publics ? Un code de procédure ? une justice administrative ?) et le chemin reste aussi ombrageux et que pour y voir clair faudrait commencer par faire effectivement la lumière… ! Et que le power soit mieux réparti.
Ce sera sans doute le cas lorsque l’ensemble des dirigeants politiques de tous bords pourront faire barrage au ridicule d’une situation qui se fait aux dépends du prix du kilowatt/heure pour le pauvre cambodgien. Lui s’en fiche de la qualité durable et environnementale du » power « , du combat des écolos dans une vallée à inonder, il en demande, c’est tout. Pour vivre. Vivre avec énergie. Ce cher power qui divise et qui … devise !
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