Géographiquement et historiquement, tous les États de la région appelée Sud-Est Asiatique et regroupés au sein d’une communauté nommée ASEAN se trouvent dans l’orbite du grand et puissant voisin qu’est au Nord, la Chine. Géographiquement forcément. C’est la zone d’influence logique. Il y a le Nord pour la Chine c’est la Russie mais surtout le Corée, puis outre-mer à l’Est avec l’ennemi japonais !
Aussi, les pays du Sud-Est de l’Asie Pacifique sont dans le regard des tentations et tentacules de la Chine vers le SUD ! Sauf l’INDE nombreuse et réticente, bien sûr, sur l’Océan Indien…
Et toutes les routes de la Soie le confirment.
Politiquement, la situation est la même. La Chine encore endormie, l’Indochine se sentait libre de regarder au-delà des mers… Mais elle s’est réveillée et maintenant domine l’économie mondiale et cherche à dominer ses voisins.
Singapour était depuis longemps « stratégique » et tombé de fait dans le giron américain. Ceux-ci avaient « libéré » le Vietnam, protégé les Philippines, soutenu les généraux Thailandais…
De facto, les pays de la région sont donc en train de devenir les « otages » du duel entre Washington et Pékin. La Chine compte ses amis pour les aider… et accroître sa zone d’influence vers le Sud.
Les Américains se demandent quels seraient les soutiens réels dans la région en cas de conflit avec le Chine au sujet de Taiwan.
Politiquement et militairement, la relations avec les États-Unis reste privilégiée par certains, voire désormais choisie comme l’axe principal du renouveau, si l’on regarde du coté des Philippines.
Cette fracture engendrée par les rivalités américano – chinoises est normale. Et elle n’est pas que militaire. Elle est aussi industrielle, économique, technologique.
Jusque-ici, les pays de l’ASEAN ont réussi cette prouesse de satisfaire l’un et l’autre de leurs parrains. Même le Cambodge, élève privilégié de l’influence Chinoise, s’est bien gardé de se fâcher avec l’oncle Sam ces derniers temps.
Le Cambodge joue sur les deux tableaux. Le Premier Ministre historique, Hun Sen, est un fin diplomate et tient parfois un peu de feu Roi Sihanouk. Il a deux pieds. Il a su nouer un réseau de soutiens internationaux bien au delà de Pékin et de Xi Jinping. Et conserver la confiance de l’Europe…
Et demain ?
La réalité politique (et militaire) dictera ses choix. Les échéances politiques en Indonésie seront précieuses. La démocratie est peut-être enfin en marche en Thailande !
Pékin comme Washington exigent des gages de fidélité. Après les élections américaines, ils seront de plus en plus attendus. Que faire ?
Le duel géopolitique s’impose même en interne dans les capitales de l’ASEAN.
Toute la zone a beaucoup à perdre d’une opposition de plus en plus radicale entre les deux premières puissances économiques mondiales.
L’Europe, qui rêverait d’arbitrer ce duel, n’en a pas du tout les moyens, géographiquement, politiquement et militairement.
JM avec Gavoche