Le krama cambodgien sert à tout

Si vous connaissez la toque des Sikhs indiens ou le fameux linge noir et blanc du peuple palestinien, le keffieh, et si vous êtes aussi curieux des foulards traditionnels de certains peuples notamment en Afrique, aux Antilles, en Inde, le sari, ou aux Vietnam et Myanmar, le sarong, vous savez combien une étoffe peut porter des connotations nationales ou culturelles comme le Kilt écossais ou les djellabas du Magreb… mais connaissez vous les Kramas ?

Le krama, est une étoffe de coton à carreaux, bleus ou rouges (comme une nappe d’auberge en France), ou blancs, ou verts, long comme une écharpe, souvent ordinaire pour l’usage quotidien mais aussi soigné comme un foulard – que l’on trouve aussi en soie – pour sortir et se montrer… Une écharpe traditionnelle du Royaume du Cambodge.

C’est surtout un tissu que ceux qui ont voyagé d’une manière ou d’une autre associent d’un seul regard à travers le monde entier au Cambodge et aux Cambodgiens.

Cette bande d’étoffe que les femmes khmères tissent patiemment sous leur maison à pilotis, avec du fil de coton, est possédée par toutes les familles cambodgiennes et presque par chaque personne dans une même famille car il peut servir de vêtement de base, de culotte, de sarong, de déshabillé, de porte-bébé, de serviette pour la douche. Parfois il est un foulard en hiver ou sous la pluie de mousson, une tenue faciale « à la burka » pour les tempêtes de poussières ou de sable. Parfois de ceinture et de porte-outils. De lanière. De corde de secours pour un enfant tombé au fossé. D’emballage aussi et maintenant de masque sanitaire !

Les paysans khmers portent depuis des siècles ce qui ressemble parfois à une loque en vieillissant, à force se s’éponger le front ou de nettoyer ses couverts ou ses instruments mais cela les protège essentielement du soleil. Serviette de table, serviette éponge, serviette de toilette… panier à légumes et slip de bain… Et même arme à la « Thierry-la-fronde ».

Le krama est aussi devenu d’une certaine manière le chapeau khmer traditionnel. Les Thais et les Viets ont leurs chapeaux de paille, larges ou pointus. Les khmers ont leur krama sur la tête. Tout en rondeur et parfois avec un geste recherché qui n’est pas loin de l’élégance chez les femmes.

En ces temps de coronavirus, les kramas bon marchés sont aussi la matière première de judicieux nouveaux masques grands publics, indispensables pour se protéger et protéger les autres. Les Cambodgiens sont d’ailleurs très dociles sur le port du masque en ville, ou à la Pagode, et même à moto (plus fréquent que le casque) !

Pour le tourisme en développement depuis une bonne décennie (mais en panne depuis deux ans) c’est non seulement un souvenir à emporter chez soi pour offrir mais aussi une base de décoration de différents objets d’artisanat.

JMDF 10/21

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s