Pourquoi plus de « lady boys » en Thailande que partout ailleurs in the world ?

What about les « ladyboys » et qui sont-ils ?

Il y en aurait plus dans certains pays que dans d’autres ?

Comme on peut le deviner ceux qu’on appelle « Lady-boys » sont des « garçons filles » ou mieux des jeunes gens qui sont très ambigus physiquement (et le montrent le plus souvent !) et sexuellement. Ce sont gens « genrés » – comme on dit aujourd’hui – qui jettent le trouble aux yeux de certains observateurs non avertis !

Fille ou garçon ?

Cette question m’avait été posée par des touristes européens, venant de Thaïlande et arrivant au Cambodge : Est-ce qu’il y a autant de « lady-boys » au Cambodge qu’en Thaïlande ? Et si non, pourquoi ?

Surpris, après réflexion, quelques réponses courtes, entre deux sourires, m’ont permis de repousser une explication plus approfondie car mes interlocuteurs venaient de découvrir un phénomène qui étonne et dérange encore les visiteurs du pays du Siam.

La question du pourquoi non seulement demande réflexion mais, la ou les, réponses ne peuvent que s’inscrire dans un raisonnement plus large sur le phénomène qu’ici on appelle « lady-boys » mais qui sont nommés simplement « transgenres » en Europe ou ailleurs, là où on les voit moins  !

D’abord, avant même de parler de l’Asie, il faut analyser deux phénomènes que tant de sociétés humaines (notamment au Moyen Orient et en Afrique) continuent de nier :

– D’une part, il existe dans toute société humaine une minorités d’homosexuels, garçons ou filles,  représentant entre 1 et 10% de chaque groupe humain, selon l’espace de liberté offert par la société. Sans oublier 10 % supplémentaires de population reconnaissant des attirances ou avoir eu des expériences avec le même sexe, principalement durant la jeunesse. Les statistiques sont disponibles sur Internet …

–  D’autre part, les genres masculin et féminin ne représentent pas 100 % des genres à la naissance puisqu’il existe quelques naissances disons « hybrides ». De plus, il existe une différence importante et déterminante pour le bien-être entre le sexe apparent (appareil génital) à la naissance et le sexe ressenti lors de la croissance puis de l’adolescence.

Ainsi, il existe partout un « troisième sexe » si l’on peut dire, visible dans bien des pays (mais forcément caché dans d’autres où ceci n’existe pas puisque la société le nie).

Les touristes découvrant plusieurs pays d’Asie peuvent observer une plus grande visibilité du phénomène du troisième sexe ou plutôt de l’approche différente dans la société de certains individus inclassables ou ayant apparemment changé de sexe.

Ceci s’explique par des raisons pourtant assez simples :

  1. La différence entre les morphologies apparentes entre filles et garçons sont très faibles en Asie. Les jeunes asiatiques ont un visage un peu lisse et imberbe, pommettes saillantes ou pas, les yeux, le nez et la bouche ne se différencient guère réellement entre masculin et féminin. D’ailleurs bien des Européens considèrent les Asiatiques … tous efféminés !
  2. Ainsi il est aisé de constater que seule la chevelure de l’enfant Asiate crée le plus souvent la différence dans l’apparence externe, d’où la tradition millénaire d’ailleurs pour les filles de garder une longue chevelure et d’affirmer ainsi leur féminité…
  3. Tous les Asiatiques ont une part de féminité comme tous les humains. Comme les filles ont une part de masculinité. Des études de plus en plus nombreuses en attestent et révèlent que chacun, influencé par la société où il vit, peut développer le concept de … conformité ! Être conforme à la norme. D’où l’expression « normal » ou « pas normal ».
  4. Les sociétés sont plus ou moins permissives sur ces sujets. La tolérance semble une vertu asiatique. En apparence, en Asie les société sont presque toujours permissives (y compris avec la prostitution, et parfois la corruption !). Sauf peut-être dans le Sud (là où les hommes ne sont plus imberbes et où les religions semblent plus intransigeantes ).
  5. Le Bouddhisme, de l’Inde jusqu’à l’Extrême Orient, laisse chaque individu libre de penser et de vivre sa vie comme bon lui semble. La religion semble collective mais le salut est individuel et le « Karma » différent d’un être à l’autre, selon son niveau de réincarnation… Chacun doit trouver le moyen de s’élever par soi-même.

Ainsi, les touristes qui depuis des décennies vont à la découverte de la Thaïlande – une des premières destinations touristiques du monde – découvrent non seulement la beauté d’un peuple aimant sourire à la vie et aimant la beauté, l’eau et l’amour, non seulement le côté androgyne de la population, mais aussi le trouble de ne pas savoir parfois de quel sexe est la personne en face de soi.

Ainsi, un « troisième sexe » est bien visible partout dans ce pays. Plus visible qu’ailleurs car vraiment pas caché. Des établissements touristiques les regroupent (artistes, danseurs, serveurs, masseurs, prostitués). Dans chaque profession on peut en découvrir : infirmières, enseignants, chauffeurs, tailleurs, coiffeurs, ouvriers, et même un boxeur…). Ce qui ne veut pas dire que la société les accepte vraiment bien… Ni parfois leur famille. La tolérance est aussi individuelle…

Au Cambodge, il n’y en avait pas un seul « gay » de visible il y a trente ans pour des raisons évidentes de génocide et d’après-guerre. Aujourd’hui, les homosexuels ne se cachent plus, de même que le mot « Kthoey » qui signifie cela ; et les boites gays accueillent bien des travestis… et transgenres.

Parfois à s’y méprendre dans les bars hétéros (j’en connais qui se sont trompés, une fois arrivés dans la chambre !).

Pas certain qu’à terme il y en ait autant que dans le pays voisin – les Khmers sont plus solides et moins efféminés – mais le bouddhisme renaissant est bien le même et chacun choisit sa voie individuelle.

Qu’importe ! Les voyages forment les touristes (heureusement !) et les échanges interculturels font avancer les libertés individuelles de plusieurs catégories de gens et de genres, et ouvrent l’esprit d’un plus grand nombre.

D’ailleurs même le Donald Trump, pas toujours fantasque, n’acceptait-t’il pas d’accueillir des « lady-boys » dans l’armée américaine lorsqu’il était Président et de revenir en arrière maintenant comme quelqu’un qui se retourne ?

Oui, les voilà bannis aux USA !

Et vous ?

JMDF 2010 et 2025

2 réflexions sur “Pourquoi plus de « lady boys » en Thailande que partout ailleurs in the world ?

  1. Je voulais simplement vous remercier pour l’article fascinant que vous avez partagé sur votre blog. Votre analyse était vraiment instructive.

    J’ai également pensé que vous pourriez être intéressé par un article que j’ai récemment écrit sur les Ladyboys en Thaïlande, qui complémente bien votre sujet.

    Encore merci pour votre contribution et au plaisir de lire vos prochains articles.

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