La fleur de lotus, CHHUK, une fleur indochinoise

Le lotus sacré ou lotus d’Orient, connu par les botanistes sous le nom binomial de Nelumbo nucifera, est une plante aquatique répandue dans toute l’Asie

C’est aussi la fleur nationale de l’Inde et du celle Vietnam. Les Cambodgiens l’appellent « chhuk » (ឈូក), les Chinois le connaissent sous le nom de « lian » (莲 [lián]).

On connaît bien le lotus pris comme symbole de pureté dans l’hindouisme et le bouddhisme, ou comme symbole de rectitude dans la Chine ancienne (voir par exemple  le fameux éloge du lotus du lettré chinois Zhou Dunyi).

L’utilisation décorative des fleurs de lotus est aussi répandue. Les Cambodgiens aiment en plier les pétales pour créer des effets très esthétiques (voir  l’article traitant de ce sujet).

En Birmanie et, plus récemment, au Cambodge, des fibres extraites de la tige du lotus servent à filer des fils utilisés pour tisser des étoffes recherchées et luxueuses.

Cependant, l’utilisation alimentaire du lotus n’est pas à négliger non plus : presque toutes les parties de la plante peuvent être consommées.

Procédons dans l’ordre, « de bas en haut ».

La partie visible du lotus qui émerge au-dessus de la surface de l’eau est portée par un rhizome qui se sent à son aise dans les fonds vaseux des lacs et des étangs. La forme de ce rhizome, une fois qu’il été dégagé de la vase et nettoyé, évoque pour les Chinois le bras et l’avant-bras d’une jolie jeune fille potelée. Le rhizome est percé dans sa longueur de sept à neuf orifices. La peau du rhizome est de couleur crème, la chair est d’une blancheur immaculée.

Rhizome de lotus
Rhizome de lotus (FotoosRobin / CC BY-SA (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0))

Le rhizome peut se consommer de multiples façons : cuit ou cru, salé ou sucré, coupé en rondelles ou détaillé en bâtonnets, sauté, frit, en soupe, farci de riz glutineux et longuement cuit à l’eau… Dans la région de Suzhou, en Chine, on confectionne des beignets de tranches de lotus farcies à la viande de porc, que l’on appelle « boîtes de rhizomes de lotus » (耦盒 [ǒuhé] ou 藕夹 [ǒujiá]). Au Cambodge, le rhizome de lotus débité en tranches épaisses est souvent cuit dans une soupe avec des travers de porc.

La chair du rhizome de lotus peut également être transformée en farine alimentaire qui s’utilise en Chine comme ingrédient dans de nombreux desserts. La médecine chinoise traditionnelle prête à cette farine de nombreuses vertus, notamment pour le système digestif.

A partir des rhizomes poussent les tiges, ou pédoncules, qui porteront les fleurs au-dessus de l’eau. Les jeunes tiges tendres, qui sont également percées de nombreux trous qui les parcourent sur toute leur longueur, sont appréciées par les Cambodgiens pour leur texture croquante, dans des salades, des plats sautés, des soupes. Lorsque la tige est sortie de l’eau et que la fleur se forme, elle n’est plus comestible : elle est trop dure et comporte de nombreux filaments indigestes. (Ce sont ces filaments qui serviront à filer le fil évoqué au début de cet article).

Les feuilles de lotus sont la matière première d’une boisson théiforme réputée bonne pour la santé.

Ces feuilles sont traitées industriellement : elles sont d’abord chauffées, puis mises à sécher, et enfin broyées. On trouve en vente des sachets de thé de feuilles de lotus. Les jeunes feuilles de lotus servent encore à emballer un « dim-sum » (bouchée à la vapeur cantonaise), composé de petits morceaux de poulet accompagnés d’autres ingrédients ; elles apportent un parfum apprécié à cet en-cas. D’autre part, le pouvoir hydrofuge des feuilles de lotus est bien connu : les feuilles servent souvent à emballer des aliments qui doivent rester hydratés, comme les nouilles de riz fraîches (នំបញ្ចុក [num banh-chok]) très appréciées des Cambodgiens.

Les pétales des fleurs sont également comestibles. Ils sont un peu coriaces, mais peuvent servir à emballer du « prahok au lait de coco » (ប្រហុកខ្ទិះ [prâ-hok khtih]), du porc haché agrémenté d’épices et du redoutable prahok, ingrédient indispensable de la cuisine cambodgienne, fabriqué à partir de poisson mis à fermenter.

Les pétales flétris et séchés sont parfois recueillis et mis à infuser pour produire une boisson théiforme à laquelle on attribue de nombreux bienfaits pour la santé : réduction du stress, régulation de la pression artérielle, contrôle du niveau de sucre dans le sang… Au Vietnam, les étamines de la fleur sont également utilisées pour parfumer certains thés.

Les faux-fruits, enfin, qui ressemblent à une pomme d’arrosoir, lorsqu’ils sont secs, sont appréciés des fleuristes qui les utilisent volontiers dans leurs compositions florales.

Mais surtout, les graines (des akènes) qu’ils abritent présentent un intérêt gastronomique certain. Elles peuvent être consommées crues, en guise de friandise. Il faut alors les débarrasser de leur peau verte et coriace. Elles peuvent aussi être mangées cuites, entières, sans autre accompagnement ; il faut toutefois bien veiller à enlever le germe vert niché au centre de la graine, qui est très amer.

Au Cambodge, débarrassées de leur peau, elles sont torréfiées pour être transformées en graines croquantes (appelées គ្រលីងឈូក [krô-ling chhuk]).

Ces graines sont aussi utilisées dans des soupes, des plats sautés, et de nombreux desserts, notamment dans le fameux « riz aux huit trésors » (八宝饭 [bābǎofàn]) chinois. A partir de ces graines, on confectionne également une pâte, qui entre dans la composition de divers desserts, notamment dans celle des « gâteaux de lune » (en chinois 月饼 [yuèbǐng], en khmer នំព្រះខែ [num preah khae]), offerts et dégustés dans toute l’Asie orientale à l’occasion du dixième jour du dixième mois du calendrier luni-solaire chinois.

Pascal Madeville cité par Le Petit Journal Cambodge Janvier 2025

JMDF mars 2025

Jean-Baptiste Carpeaux, Morel et bizzarerie

« Suis-je un descendant de Froissart ou de Carpeaux » ? Comme je le suis Morel de mon père et Caron de ma mère ?

Jean-Baptiste CARPEAUX, né comme moi à Valenciennes, dans les Hauts-de-France, avait un fils prénommé Charles. Celui-ci n’avait que cinq ans quand son père devenu très célèbre est mort. 

Charles CARPEAUX est né à Paris en 1870 la où son père travaillait sur de multiples commandes publiques de sculptures. Ce fils, le seul, est mort à 34 ans dans la ville de Saïgon au Vietnam, en 1904 (donc en Indochine !) ?

il aurait été atteint d’une maladie tropicale.. Rapatrié à cause de sa maladie, il y serait retourné tellement passionné par les temples et l’architecture.

CHARLES était architecte et photographe. Passionné par les temples khmers, il était revenu en Indochine, au Cambodge, pour y faire des photos !

Ayant travaillé au Musée Indochinois du Trocadéro (aujourd’hui Musée GUIMET) , il s’était initié aux sculptures khmères. Il avait ensuite intégré l’Ecole Française d’Extrême-Orient.

Dans ce cadre, en 1901-1902, il est parti visiter le Kampouchii, le nom d’alors du Cambodge, pour atteindre les nombreux temples d’Angkor. En Annam, aujourd’hui Vietnam il séjourne à Duong Duong et dans le sanctuaire de  My Son (Vietnam ? ) .

Il est ensuite retourné à Angkor pour une mission consistant à faire des photos complètes du Bayon d’Angkor. Et c’est là où il est tombé malade. 

Il serait considéré, à son époque,  comme un pionnier de l’architecture des sites khmers et un spécialiste de la statuaire khmère. 

Après la mort de Charles, sa mère – soucieuse de son image – a récupéré ses croquis, photos, carnets de voyage, etc.  et les a conservés et publiés ?

En 2019, le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes lui a consacré une exposition sous l’angle : « Pour un voyage à travers le Cambodge et le Vietnam » ! 

Etrange, ce lien tarabiscoté entre l’oeuvre légendaire « Ugolin » de Jean-Baptiste CARPEAUX, son père, que je ,entionne dans mon roman paru en 2024 et qui s’intitule « PARTIR… » et publié aux Editions du Mékong à deux pas de SAIGON -et le Cambodge où je vis depuis trente ans !

En effet, à Phnom Penh, les archives de l’EFEO tiennent la réponse et surtout un livre !

Jean Morel de Froissart 1/1/25

L’économie du Cambodge en 2025

Croissance revue à la baisse par la Banque mondialeEn décembre 2024, la Banque mondiale a révisé sa projection de la croissance économique du Cambodge à 5,3 % cette année ; contre 5,8 % précédemment. Elle pourrait atteindre 5,5 % en 2025 et 2026, toujours inférieure à la période pré-Covid (8,3 % entre 2000 et 2019). Malgré un rebond du commerce extérieur, du tourisme et des IDE, le pays est toujours confronté à une reprise mondiale plus faible que prévu (notamment en Chine), à un secteur immobilier morose et à une augmentation rapide des créances douteuses (actuellement estimées à environ 7 % en moyenne). Dans le même temps, l’inflation devrait s’établir autour de 2,2 % en 2024, comme en 2025 et 2026. De plus, le déficit du compte courant devrait atteindre 1 % du PIB en 2024, mais sera couvert par l’entrée continue d’IDE. Pour renforcer sa résilience et sa compétitivité à long terme, le Cambodge devrait promouvoir davantage les réformes structurelles (diversification des exportations & amélioration du climat des affaires), fiscales (mobilisation des recettes intérieures), et poursuivre sa consolidation budgétaire.Source: Brèves de l’ASEAN