L’action en justice en France des quatre-vingts villageois « Bunong » contre les représentants français du groupe international Bolloré qu’ils accusaient de spoliation de leurs terres cambodgiennes considérées comme sacrées a été jugée « irrecevable », par le tribunal de Nanterre.
80 villageois de Busra, dans la province du Mondulkiri, poursuivaient la Compagnie du Cambodge et la société Socfin-KCD, deux sociétés appartenant au groupe Bolloré, pour s’être accaparé de leurs terres en 2007 afin d’y développer des plantations d’hévéas
En 2019, une dizaine de membres de l’ethnie Bunong avaient témoigné devant le tribunal de Nanterre. Le mode de vie des Bunongs est fondé sur la sacralisation de leurs forêts, sur une agriculture itinérante et surtout la collecte des divers produits, végétaux et animaux, de la forêt.
Ils reprochaient de plus à Bolloré la destruction au Cambodge de lieux de culte et d’arbres centenaires considérés comme des divinités. Ils s’estiment actuellement spoliés de leur forêt ancestrale.
Les plaignants affirmaient aussi que leur expropriation a entraîné à la fois une perte de revenus et les a privés des moyens de subsistance.
L’action contre le groupe Bolloré jugée irrecevable. Quel scandale !
Les plaignants ont été déboutés il y a quelques semaines, en pleine pandéme de 2021, par le tribunal judiciaire de Nanterre. « Il résulte qu’aucun des 80 demandeurs et intervenants volontaires ne justifie d’un droit réel ou personnel pour exploiter les terres litigieuses ».
« L’action engagée par chacun d’eux sera dès lors déclarée irrecevable pour défaut de qualité et d’intérêt à agir », précise la décision.
N’ont-ils pas fourni un extrait de naissance valide ces indigènes ?
En novembre 2019, le tribunal de Nanterre avait invité les paysans à produire « des preuves » établissant leurs droits sur ces terres cambodgiennes ancestrales et un document justifiant l’état civil de chacun.
« Ce jugement est stupéfiant et en décalage avec le droit international pour les peuples indigènes, car le tribunal a rejeté les documents permettant d’établir l’identité et la relation avec les terres de mes clients » a réagi auprès de l’AFP l’avocat des paysans Me Fiodor Rilov, qui a fait appel de ce rejet devant la cour d’appel de Versailles.
Selon le jugement de vendredi, les paysans doivent payer une » indemnité de procédure » de 20 000 euros, à Bolloré ainsi qu’à la société Compagnie du Cambodge. Nous vous recommandons aussi :
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Comment à Nanterre où l’on réclame des titres de propiétés à des tribus centenaires, peut-on juger du bien fondé d’une telle spoliation par des investisseurs sans scrupules qui détruisent des fôrets primaires partout et depuis des années ?
JMDF avec le Petit Journal Cambodge
Est-ce que le tribunal de Nanterre est compétent dans cette affaire ?
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Le siège de Bolloré doit être à La Défense !
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Sinon ! pourquoi avoir convoqué à Nanterre les plaignants ?
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